Depuis 10 ans, Joffrey Bonnemberger s’éclate du côté du SEHB. Arrivé en 2012 en provenance de Metz, l’arrière gauche a été de toutes les aventures du club strasbourgeois en D2 de handball. L’homme de 32 ans, qui a inscrit ce week-end son millième but sous le maillot bleu, s’est livré au jeu des questions/réponses.
Bonjour Joffrey, première question, quel a été ton sentiment lors du millième but inscrit ce week-end face à Villeurbanne ?
« Salut ! C’était un sentiment mitigé. Je suis évidemment content d’avoir marqué ce millième but et d’avoir atteint cette barre symbolique au niveau du club. En revanche, pendant le match, je savais à peu près à quel moment c’était, et on perdait de 5 buts face à Villeurbanne. Ça n’a donc pas la même saveur que lors d’une victoire… »
Est-ce que tu te rappelles de ton premier but inscrit à Strasbourg ?
« Le premier but exactement, comment il était et tout, absolument pas. Par contre, je me rappel avoir marqué pour mon premier match officiel à Strasbourg, c’était lors d’un déplacement en N1 à Fréjus, et en plus on avait pris une taule monstrueuse de 10 buts. Ce n’était pas forcément le meilleur début mais j’avais marqué dès le premier match.«
10 ans à Strasbourg, 1000 buts, comment expliques-tu cette longévité ?
« C’est beaucoup de travail, savoir se remettre en question parce que forcément il y a des coups de moins bien, voir de vraiment moins bien, que ce soit dans une carrière et dans une saison. Toujours se remettre en question, savoir aussi parfois mettre son égo de côté, ce qui n’est pas forcément évident pour un sportif. Le travail de toute façon reste la base du métier. Travailler ses points forts pour toujours être meilleurs dessus, mais aussi travailler ses points faibles pour les limiter. «
En préparant cette interview, je me suis rendu compte que tu n’as pas fait une saison à -20 rencontres toutes compétitions confondues, ce qui implique que tu n’as pas eu de grosse blessure et prouve une certaine régularité. Tu travailles quotidiennement pour ça ?
« Ouais effectivement ! Je m’étais amusé à compter, je crois que j’ai du louper 10 matchs en compétition officielle en 10 ans pour diverses raisons. Cette année par exemple, j’ai eu le covid à Noël donc j’ai raté un match et j’ai eu un problème de qualification aussi une année où on avait des problèmes administratifs, ce qui m’a fait rater une rencontre. Je me suis fais deux réelles blessures qui m’ont fait louper deux fois 3-4 matchs. Une fois, c’était une blessure à l’épaule en N1 et l’autre, à cheval sur deux saisons pour notre retour en D2 il y a 4 ans, j’avais une rupture du ligament du coude. Finalement je m’étais soigné, ça été mieux et je suis revenu après 2-3 rencontres. Certainement que le travail joue, mais je connais très bien mon corps et je sais l’utiliser malgré les douleurs et les blessures chroniques que tout sportif peut avoir.«
1000 buts c’est beaucoup, mais est-ce que pour toi il y en a un qui compte plus que d’autre ?
« Oui et non. Il y en a qui sont marquants parce que j’en ai mis deux ou trois « buzzer beater » depuis que je suis ici, comme l’année dernière contre Angers pour gagner d’un but à domicile ou à Nice pour arracher un match nul. En N1 à l’époque à Gonfreville, on avait aussi arraché un match nul comme ça. Mais j’ai envie de te dire que c’est le prochain qui est toujours le plus important parce que l’idée c’est d’apporter toujours plus à l’équipe et de nous permettre de gagner le plus de match possible, pour se maintenir le plus rapidement possible. »
32 ans cette année, à un an de la fin de ton contrat, comment voit-tu l’avenir ?
« Je terminerai ma carrière à Strasbourg. Est-ce que c’est dans un an, ou un peu plus tard, je ne suis pas le seul à décider car il y a beaucoup de choses qui rentre en compte. Mais je pense en avoir encore un petit peu sous le capot, par contre je ne terminerai pas à 38 ans c’est certain !«
Depuis 10 ans à Strasbourg, de toutes les aventures en D2, en 10 saisons, tu as vu passer des dizaines de joueurs. Lequel t’as le plus impressionné offensivement ?
« J’ai vu passer énormément de joueurs en N1 ou en D2. Pour ceux qui m’ont le plus impressionné offensivement, je vais en citer vraiment deux sur deux points différents en attaque. Le premier, c’est Ondra Mika, le demi-centre tchèque qui est pour moi un meneur de jeu exceptionnel et excellent, avec une formidable vision de jeu et qui va très bien entrainer quand il arrêtera sa carrière. Il connait aussi très très bien le handball mais malheureusement, il était embêté par les blessures pendant un certain temps mais pour moi, c’est un des meilleurs joueurs avec lequel j’ai joué. Sinon aujourd’hui, on a dans notre équipe le meilleur attaquant du championnat en la personne de Clément Damiani, qui est capable de tout faire en attaque et qui a le meilleur duel que moi j’ai pu rencontrer. En plus comme c’est un gaucher, il peut se permettre de jouer à la fois demi-centre et arrière droit. Il peut jouer pour lui, pour les autres, au shoot, au duel, passe au pivot, décalage… pour moi, on a le meilleur attaquant du championnat dans notre équipe et c’est bien dommage qu’il ne sera plus là l’année prochaine.«