Au Sélestat Alsace Handball depuis deux saisons, Mehdi Harbaoui a grandement contribué au titre du club alsacien cette saison en Proligue. Avant de partir du côté d’Irun (D1 espagnole), le portier a accepté de se livrer sur son passage au SAHB.
Salut Mehdi, première question, comment vas-tu quelques jours après la fin de cette saison ?
« Je vais plutôt bien, on est toujours sur un petit nuage et on continue de profiter. C’est génial !«
Vous avez réalisé une belle saison. Au début, ça paraissait quand même un peu difficile ?
« Oui, c’est clair. Je pense que globalement on passe pas mal de temps hors des playoffs en termes de classement. On arrive à toujours rester devant sur la fin et on finit par s’y qualifier. C’était déjà une réussite. On arrive au final four avec beaucoup de confiance après avoir enchainé des bonnes performances comme Ivry, Nice ou encore Strasbourg où c’était correct.«
Deuxième partie de l’exercice 2021/2022 assez impressionnante collectivement et un beau sprint final, quel est ton ressenti sur cette fin de saison régulière ?
« On a joué avec un peu plus de pression. Au fur et à mesure que les semaines passaient, on avait de moins en moins le droit à l’erreur. On savait que chaque défaite pouvait nous mettre hors des playoffs ou hors de nos objectifs. Je pense que grâce à ça, on a réussi à enchainer pas mal de bonnes performances collectives.«
Au final, vous obtenez une qualification pour les barrages de final four face à Nice. Après un nul à domicile, vous arrivez à gagner là-bas, quel était l’état d’esprit après cette victoire ?
« Déjà, je pense qu’on était satisfait du tirage de Nice. C’est une équipe qu’on avait battue au retour même si les conditions étaient différentes. Je suis au club depuis deux ans et ç’a toujours été dur de jouer là-bas, mais on savait qu’il y avait quelque chose à faire et que c’était une équipe abordable. Le match aller nous avait laissé un gout amer parce que ça fini en match nul alors que sur l’ensemble on a beaucoup était devant. Le retour était très abouti sur le plan sportif et a permis de nous qualifier.«
Direction le final four à Dijon et la demi-finale face à Ivry. Tu sors un match incroyable avec 18 arrêts, c’est énorme…
« Pareil, c’est aussi collectivement défensivement, ça faisait un moment qu’on faisait de belles performances. Contre Ivry, on a réussi à le refaire alors oui, je fais dix-huit arrêts… Mais c’était surtout une belle performance collective en termes de rythme, d’intensité, de défense, je pense qu’on a produit notre meilleur match de l’année. On a vu qu’on était une équipe en rythme qui jouait des matchs coups prêts ces derniers temps alors qu’Ivry était dans une phase un peu plus relâchée. «
Avant la finale, on disait que ça allait être un match de gardien, tu réussis à prendre l’avantage sur ton adversaire et vous l’emportez, comment tu l’as vécu ?
« Je trouve que je fais un match moyen à titre perso. J’avais envie d’enchainer, le début de match était un peu compliqué. Au final, je pense que notre plus grand ennemi, c’était l’entame de match parce que Cherbourg, c’est une équipe qui aime bien gérer le rythme de la partie. Sur le match d’avant, on avait vu qu’on était aussi capable de le faire. L’entame de match est moyenne, on reste au contact, mais quand je vois qu’à la mi-temps on est à égalité, je me dis qu’on est capable d’accélérer en seconde période parce que ça fait un mois qu’on joue des matchs à enjeux qui sont serrés. En terme d’intensité, on répond présent depuis un mois. On a su faire la différence, on a bien joué et on a accéléré quand il fallait pour gagner.«
Et au final, le titre, c’était la fête dans le vestiaire…
« Ouais clairement ! Ça récompense tout le travail depuis un certain nombre d’années au club. Pour les joueurs, ça fait deux ans qu’on travaille ensemble pour la plupart, pour atteindre cet objectif. C’était un peu inattendu pour certains mais on avait confiance dans le groupe et dans ce qu’on était capable de faire.«
Deux ans à Sélestat, quel souvenir en gardes-tu ?
« La première année, c’était dur. Je suis venu à Sélestat en partie pour le public et la salle. Avec la Covid, on joue sans et même si toutes les équipes étaient dans le même cas de figure, ici ça se fait réellement ressentir. On ne fait pas les playoffs, on fait une saison vraiment moyenne, je garde un sentiment amer. La deuxième année, on commence de la même manière la première et la salle et pleine, avec de l’engouement autour des matchs et ça change tout !«
Tu avais eu une proposition de prolongation, mais tu as décidé de partir à Irun, pourquoi ce choix ?
« J’ai eu une proposition, mais on n’était pas d’accord sur beaucoup de choses. À la trêve, je pense que le club attendait un peu plus des gardiens. Du coup, en termes d’attente, on n’était pas sur la même chose.«
Est-ce que tu regrettes ta décision aujourd’hui avec cette montée ?
« Non, moi je ne fais pas partie de ceux qui regrettent des choix. Je pense que si je me retrouverai dans la même situation, je referai le même choix. C’est la vie. Il faut se satisfaire de ce qu’on a eu, la chance de montée. Beaucoup de joueurs n’auront jamais de titre dans leurs carrières alors que nous on en a remporté un. Il faut savoir profiter de ce genre de chose.«
Un mot sur ton successeur Romain Mathias qui débarque en provenance de Strasbourg ?
« C’est un très bon gardien, je le connais depuis longtemps. Je pense qu’il fera du bien à Sélestat. J’espère qu’il pourra apporter tout ce qu’il est capable de faire !«
Un dernier mot pour les supporters ?
« J’espère qu’on se retrouvera et que je pourrais continuer à venir jouer au CSI !«