Dans un entretien accordé à l’Équipe, Denis Lathoud s’est exprimé sur la situation du projet d’union entre Sélestat et l’ESSAHB (Strasbourg-Schiltigheim), entamé il y a un an. L’entraîneur strasbourgeois a donné un avis plus que tranché puisqu’il affirme que « l’union n’existe plus aujourd’hui » ! Une posture qui intrigue du côté du club sélestadien et qui est fortement nuancée par la direction strasbourgeoise.
« Strasbourg en Starligue, avec ou sans Sélestat. Aujourd’hui, c’est sans« .
Comme sa silhouette, les mots du « Grand » ne sont pas passés inaperçus. Sur le site internet du quotidien l’Équipe, Denis Lathoud ne s’est pas dit « défavorable » au projet d’union entre les voisins bas-rhinois. La suite de l’interview est nettement moins lisse : « je me pose simplement la question : comment peut-elle fonctionner ? (…) C’est compliqué, cette histoire de fusion. (…) Et si ça se fait, comme il y a cinquante kilomètres entre les deux villes, est-ce que les gens de Sélestat viendront voir les matchs à Strasbourg, et inversement ? Et sous quelle identité ? L’histoire de la fusion, pour moi, elle n’existe plus aujourd’hui« .
Revenant à un point de vue plus sportif et en cohérence avec son statut d’entraîneur, Denis Lathoud enrichit ses propos en précisant que son objectif « est de construire un projet fort pour emmener Strasbourg en Starligue, avec ou sans Sélestat ».
La réaction des présidents
Interrogé à la suite de cette intervention, Cédric Bald (président de la structure professionnelle de l’ESSAHB) nous fait part d’un discours bien plus nuancé. Tout d’abord, le dirigeant strasbourgeois précise qu’après avoir eu des précisions auprès de son entraîneur, il affirme que « les propos ont été mal relayés et coupés. Denis m’a indiqué qu’il avait bien mentionné que pour lui, l’union n’était pas réalisable en l’état pour la saison prochaine et que la fin de sa phrase n’a pas été mentionnée, changeant ainsi le sens de celle-ci. » Bald ajoute : « en ce qui concerne le projet d’union, la porte n’est pas fermée, elle ne l’a jamais été. Mais le contexte des Municipales et surtout des conséquences du COVID-19, font que nous n’avons aucune visibilité. La situation de chaque club est devenue compliquée. Nous naviguons à vue, au jour le jour. Se projeter dans un tel projet est donc d’autant plus complexe. Le fait que l’union ne se fera pas à l’été 2020 n’était un mystère pour personne depuis de nombreux mois« .
Du côté du Centre-Alsace, les propos de Denis Lathoud ont forcément fait écho. Contacté dans l’après-midi, Christian Omeyer (président du Sélestat Alsace Handball) se dit « très étonné » ! Lui même interrogé dans l’article publié sur le site du quotidien sportif, le président sélestadien décrit la situation et son ressenti : « ces derniers mois, le projet était en attente des retours des instances fédérales et de la Ligue pour sa faisabilité technique. La période des élections municipales a également ralenti la dynamique puisque la réponse des élus dans un tel dossier est importante. La crise du COVID-19 a rendu sa réalisation impossible pour la saison à venir. Nous avons pris connaissance de l’article et avons interrogé les dirigeants de l’ESSAHB pour savoir quel était leur position officielle et si l’option exprimée par Denis Lathoud lui était personnelle. Une décision aussi stratégique pour un club ne peut être celle d’un homme et encore moins celle de l’entraîneur« .
Nous pouvons vous confirmer que les deux présidents ont échangé par téléphone au courant de l’après-midi. La situation semble s’être apaisée et les deux clubs vont prochainement communiquer officiellement dans ce sens.