Organisé aux Arènes de Metz en cette fin de semaine, le Final 4 de la Coupe de la Ligue offrira un plateau rêvé avec Nantes, Paris-SG, Montpellier et Chambéry. Toujours sans club dans l’élite depuis 2016, l’Alsace est tout de même bien représentée en Starligue avec un contingent d’une quinzaine de joueurs formés dans la région. Ils seront cinq en Moselle ce weekend, sous les maillots tous les candidats au titre.
Chambéry : Benjamin Richert, du statut d’espoir à la confirmation
L’ailier droit strasbourgeois de Chambéry ne sera pas le terrain mosellan, mais en tribune. Victime d’une blessure fin octobre à Dunkerque (cheville), Benjamin Richert fera son retour à l’entraînement en janvier. Meilleur buteur des Savoyards lors de la saison passée (183 buts – 67% de réussite), le Bas-Rhinois semble avoir éprouvé quelques difficultés à retrouver sa dynamique depuis l’intersaison (26 buts en 7 matchs – 60% de réussite).
Formé à Lingolsheim puis à Strasbourg-Schiltigheim, Benjamin Richert a rapidement quitté l’Alsace pour évoluer un cran au-dessus (Créteil puis Chambéry actuellement). Nommé logiquement pour les Trophées LNH de la saison passée, Richert Richert (23 ans), devient une valeur sûre du championnat et du handball français.
Côté Chambéry (6ème de Starligue), le challenge s’annonce très relevé avec un statut d’outsider de ce tournoi. L’ogre parisien se présente face aux hommes d’Eric Mathé, l’entraîneur savoyard, pour une demi-finale déséquilibrée.
Montpellier : Yanis et Arthur Lenne, la fratrie « made in Alsace »
Le handball français est rempli d’histoire de famille. Il en connait une nouvelle depuis l’éclosion d’Arthur, benjamin de la fratrie Lenne. Si à 25 ans, Yanis est déjà un joueur cadre de sa génération à l’aile droite (passage au Barça entre 2016 et 2018, 18 sélections en équipe de France), le pivot Arthur (20 ans) ne cesse de montrer son talent et sa préciosité sous le maillot montpelliérain. Une progression remarquable qui lui a permis d’être sélectionné en équipe de France A pour la première fois de sa carrière, à l’occasion de la première manche de Golden League disputée en novembre dernier.
Si le MHB et sa paire alsacienne rayonne en Ligue des Champions (leader de la poule A), la saison en championnat est bien plus compliquée. Seulement 9ème du classement avec déjà 5 défaites en 13 journées disputées, Montpellier est largement distancé par ses concurrents Parisiens et Nantais. Pire, la qualification pour la prochaine Ligue des Champions semble bien compromise.
La pression sera sans doute un peu plus marquée sur les épaules du MHB qui en cas de victoire dans ce Final 4, s’assurerait d’un ticket pour la prochaine European Ligue. Il faudra passer un gros obstacle en demi-finale puisque les joueurs de Patrice Canayer affronteront Nantes (2ème du championnat). Mais l’expérience et le palmarès montpelliérain peut également faire la différence avec pas moins de 10 coupes de la Ligue dans la vitrine du club.
Nantes : Mickaël Robin et la seconde jeunesse
À 35 ans, Mickaël Robin vit sa dernière saison en tant que joueur professionnel. Une seconde ultime année sur les terrains puisque le Strasbourgeois avait déjà souhaité arrêter sa carrière lors de la saison passée. Mais contacté par le HBC Nantes début juin, l’Alsacien a finalement rechaussé les baskets pour une nouvelle et dernière aventure.
« Lorsque Nantes m’a contacté, dans ma tête je m’étais déjà projeté vers la suite, ma maison dans le Gard et ma reconversion en tant que Kiné. Finalement au bout de 24-48 heures de réflexion, l’envie de jouer une dernière saison pour un club de la dimension du H m’a tenté. Je n’ai aucun regret car ce club est très bien structuré, les supporters sont géniaux et cette équipe vit super bien » s’enthousiasme Mickaël Robin. L’alchimie semble se faire rapidement puisque l’ancien protégé d’un certain Jean-Luc Kieffer, enchaîne les grandes performances avec une réussite à plus de 32% en championnat.
Nantes (2ème du championnat et toujours en course en European League), vise légitimement un trophée cette saison. Peut-être le dernier pour Mickaël Robin qui clôturerait de la plus belle des manières, une grande carrière de plus de 20 années de professionnalisme. « Ce sera un sacré clin d’œil car je m’étais gravement blessé en 2015 lors d’un Final 4 de Coupe de la Ligue. C’était sur une action face à Alberto Entrerríos » (l’actuel entraîneur nantais), se souvient le futur retraité. Robin pourra également compter sur le soutien de nombreux proches dans les travées des Arènes.
Si les Nantais affrontent le PSG en finale, ce sera la seconde confrontation entre les deux clubs et une possible revanche à prendre après la défaite en championnat (29-30).
Vincent Gérard (PSG) : « Quand tu joues pour Paris, la défaite prend une dimension supplémentaire » !
Après son triomphe olympique en bleu à Tokyo, Vincent Gérard vit pleinement sa troisième et dernière saison sous le maillot parisien (NB : il portera le maillot de Saint-Raphaël la saison prochaine). Mosellan d’origine, le frère d’Yvan (actuellement à Strasbourg-Schiltigheim), est également est un des disciples du sorcier alsacien, actuel entraîneur des gardiens de l’équipe de France.
Passé par Montpellier, Istres et Dunkerque, Gérard possède aujourd’hui l’un des plus grands palmarès du handball français. Pour autant le natif de Woippy, n’est pas rassasié. De l’aveu même du champion olympique, « quand tu joues pour Paris, la défaite prend une dimension supplémentaire. Notre objectif est de remportée chaque compétition et donc naturellement cette Coupe de la Ligue qui nous permettrait de bien clôturer l’année 2021 ».
Régional de l’étape, le portier s’attend « à croiser de nombreuses têtes connues. Metz est également un bon souvenir puisque j’avais remporté la Coupe de la Ligue ici même avec Montpellier en 2007 ». Pour rééditer cette performance à domicile, Vincent Gérard et les Parisiens devront se défaire de Chambéry en demi-finale. Si le PSG, invaincu en championnat, part logiquement favori, le Mosellan se méfie des Savoyards : « On va prendre ce match au sérieux. Chambéry est une belle équipe qui viendra sans pression et qui nous a causé des soucis la saison passée » (match nul concédé en mai dernier en Savoie, 32-32).
L’autre touche alsacienne du PSG se nomme bien évidemment Karabatic. L’histoire familiale de Nikola et Luka est liée à Strasbourg, où aux côtés de leur père Branko, ancien joueur et entraîneur à La Robertsau, les deux frères ont découvert le handball.
Coupe de la Ligue – Final 4 : le programme
- Samedi 18/12 à 16h : PSG x Chambéry
- Samedi 18/12 à 19h : Montpellier x Nantes
- Dimanche 19/12 à 16h : Finale
Starligue (D1) : l’Alsace et ses 14 représentants*
- Cesson-Rennes : Rudy Sery (formé à Sélestat)
- Chambéry : Benjamin Richert (formé à Lingolsheim puis Strasbourg-Schiltigheim)
- Chartres : Julien Meyer (formé à Sélestat)
- Créteil : Valentin Aman (formé à Sélestat), Aymeric Anzuini (formé à Colmar puis Sélestat et pôle espoir Strasbourg)
- Dunkerque : Valentin Kieffer et Gabriel Nyambo (formés à Sélestat)
- Istres : Edgar Dentz (formé à Wittelsheim puis Mulhouse)
- Montpellier : Yanis Lenne et Arthur Lenne (formés à Sélestat)
- Nantes : Mickael Robin (formé à Sélestat et pôle espoir Strasbourg)
- PSG : Vincent Gérard (pôle espoir Strasbourg). Si Luka est né à Strasbourg et Nikola a débuté le handball à La Robertsau, ils n’ont pas été formés en Alsace.
- Saran : Quentin Eymann (formé à Sélestat)
- Toulouse : Edouard Kempf (formé à Sélestat)
*joueurs formés en Alsace