Le foot ne sourit pas toujours aux audacieux. Le foot est cruel et sans pitié par moment, il choisit son camp à tort ou à raison. Ce « Nantes Ranierisque » ne méritait pas forcément de gagner, au moins autant que le racing ne méritait pas de perdre. Mais le haut niveau ne laisse pas de place au hasard ni à l’à peu près. Les canaris, habitués des joutes de Ligue 1, sont repartis avec les 3 points laissant leurs adversaires du soir pantois et face à une réalité implacable, être bon ne suffira pas cette saison !
Le canari sait voyager Ranieri sait avant tout travailler ses qualités avant de vouloir régler ses défauts. D’un effectif moyen il a fait une forteresse imperméable. L’italien fait partie des meilleurs entraîneurs de Ligue 1 et probablement d’Europe et il le démontre encore en ce début de saison. Gagner ? Oui mais avant tout ne pas perdre. C’est ainsi qu’il a ramené un titre inespéré au discret Leicester. Avant tout bien défendre et c’est peu dire tant le bilan actuel des nantais est impressionnant. Très peu de buts encaissés et à peine plus d’occasions concédées. Ses hommes laissent volontairement le ballon à l’adversaire, preuve en est la possession strasbourgeoise, près de 70% donnant ainsi l’illusion de contrôler le match. Mais gare à la perte de balle, la machine nantaise possède une autre qualité, la remontée de balle. Simple et efficace, deux à trois touches au maximum. Rajoutez à ça une réalisme implacable et vous voilà menés 1-2 en 10 minutes. Alors, en analysant sans aller plus loin, on dira que les Nantais sont venus sans monter grand chose et qu’ils ont eu cette fichue réussite qui ne veut pas dire grand chose au final. Mais en y regardant de plus près c’est avant tout à une leçon de réalisme et de rigueur ( italienne ) qu’ont assisté les supporters strasbourgeois. Solides et efficaces, une défense de fer, un repli défensif à montrer dans les écoles de foot. Un milieu de terrain sobre et sans fioritures et un attaquant taille Ligue 1. Vedi, vini, vici ! Signé Claudio.
Le retour du losange Exit le 433, bye bye le 4231, revoilà le 442 losange. Pour ce match ô combien important et diablement tactique Thierry Laurey avait décidé de changer son système de jeu. Au delà du résultat, frustrant, force est de constater que le changement s’est vu et plutôt rapidement. Aholou seul en sentinelle relayé par Martin et…Lienard tentaient de canaliser les rares mais ravageuses remontées de balle nantaises. Des Nantais qui, comme prévu, laissaient volontairement le ballon aux Alsaciens. L’arbre qui cachait d’ailleurs un peu la forêt. Car dans ce genre de match, vous pensez maîtriser votre sujet mais l’expérience est parfois plus forte. Et les canaris allaient en faire la démonstration. Deux occasions ?….deux buts ! Pas forcément tranchants mais pas forcément mis en danger non plus. Les Strasbourgeois se sont appliqués et ont poussé jusqu’à l’ultime seconde mais se sont heurtés à un mur jaune. Des situations, il y en a eu. Lala et Seka ont multiplié les montées sur leurs couloirs mais leurs centres ont trop peu souvent trouvé preneur. Si Sakho et Da Costa ont été mobiles et disponibles, ils n’ont toutefois pas assez pesé dans l’impact. Frustrant. Et ni Blayac ni Terrier n’ont su débloquer ce match verrouillé à double tour. Et quand bien même les bleus arrivaient à passer le dernier rideau ils tombaient face au géant roumain gardien du temple nantais.
Une défaite…qui rassure ? Si le résultat n’est pas favorable, le contenu quand à lui l’est. Les hommes de Laurey ont montré un entrain qui fut trop timide lors des derniers matchs. Un bloc plus haut, une agressivité plus marquée et une envie retrouvée. Ce match dont l’issue est cruelle peut servir de béquille au soldat Racing. Lui qui titubait s’est retrouvé sur deux jambes. Preuve en est l’ambiance qui régnait dans la Cathédrale meinauvienne, le public ne s’y est pas trompé et n’a cessé d’encourager les siens même au delà du coup de sifflet final. L’état d’esprit si cher au peuple strasbourgeois était de retour ! Au-delà de ça, le contenu donc fut bien meilleur. Si l’opposition offensive n’était pas délirante, bien que Sala soit un client de choix, la défense Strasbourgeoise a globalement plutôt réassuré. Globalement… Car à l’image du but concédé face à Amiens, le premier de la soirée pour les Nantais souffre encore une fois d’un marquage trop élastique côté strasbourgeois. Le second était tout aussi évitable. Les détails… Toujours est-il que la copie rendue demeure encourageante bien que non récompensée comptablement. L’animation offensive absente depuis 3 matchs à refait surface et les déchets techniques si présents il y a encore une semaine ont disparu. Il ne manquait que l’efficacité finalement. Et un peu de lucidité. Mais en restant sur ces bases l’avenir devrait rapidement sourire. Croisons les doigts !