Dernier épisode de notre rétro et certainement l’un de plus beaux moments sportifs en Alsace ces dernières années. Au soir du 19 mai 2017, le Racing occupe la première place du classement de Ligue 2 et reçoit Bourg Péronnas pour la dernière journée du championnat. Cependant, pas moins de sept équipes peuvent encore croire à la montée, ce qui annonce une dernière soirée de feu.
Un parfum spécial règne sur la capitale européenne, les maillots et drapeaux bleus et blancs envahissant la ville. Comme lors des grandes soirées européennes ou des grandes affiches d’antan, la Meinau affiche complet, prête à « exploser » à tout moment. De l’autre côté de l’Eurométropole, 10.000 personnes se sont amassées au Zénith pour suivre la rencontre.
Portés par une telle ambiance, les joueurs de Thierry Laurey démarrent la rencontre tambours battants et mène rapidement 2 à 0 grâce à deux buts sur coups de pieds arrêtés. En trois minutes et grâce à deux coups de pattes de Dimitri Liénard, Kader Mangane puis Kévin Hoggas (csc) font chavirer la Meinau dans un autre monde. Le Racing pousse pour se mettre définitivement à l’abri mais ce troisième but ne viendra pas. Avec une victoire, le Racing assurerait sa première place et du même coup, la montée. Au retour des vestiaires, les Strasbourgeois continuent de pousser mais butent à chaque fois sur la défense des visiteurs. Passé par tellement de bas et de difficultés ces dernières années, il était écrit que la soirée ne se passerait pas non plus sans encombres. Et qui de mieux qu’un ancien de la maison pour faire monter la rencontre à son paroxysme. A quinze minutes du terme, Loïc Damour (formé au club) réduit l’écart d’une belle frappe, 2-1. Une remontée de Bourg, personne n’ose y croire, tout comme ce premier but. Même le tableau d’affichage ne se décida à changer le score qu’après de longues minutes. Les derniers instants sont insoutenables, dans le jeu et sur le terrain, mais aussi dans les tribunes car tout le monde veut se libérer et laisser exploser sa joie (et ses larmes). Au moment du coup de sifflet final, le stade s’embrase. Des dizaines de fumigènes sont allumés et, le temps d’un instant, tout le monde peut souffler. Mais pas trop longtemps car désormais, il est temps de fêter. La pelouse de la Meinau est envahie à l’image de la montée un an plus tôt et cette fois, c’est pour fêter le retour du Racing, de notre Racing, dans la cour des grands.
La montée est bel et bien là, plus tôt que prévu, mais si près du but, pourquoi lâcher ? Dans l’autre sens, avec un second but de Bourg et une nouvelle année en Ligue 2, qui sait ce qui serait arrivé ? Mais peu importe, ce n’est pas ou plus notre cas. Après tant d’années de souffrance, de désintérêt et système D, le Racing aura à nouveau droit aux belles lumières de la Ligue 1. Alors merci à tous ceux qui ont rendu cette aventure possible et surtout, qui l’ont réalisé, de François Keller à Jacky Duguépéroux, Anthony Sichi, David Ledy, Milovan Sikimic, Stéphane Noro et consorts, sans oublier des hommes comme Felipé Saad ou Yann Bénédick. Cette aventure, des bas fonds de la CFA 2 à la Ligue 1 ne s’arrête pas totalement, mais marque bien le début d’une nouvelle. Alors maintenant, profitons et terminons bien l’année cette année 2017, qui fut si belle, spécialement ce soir du 19 mai.