Arrivé gratuitement cet été, Adrien Thomasson n’en finit pas de séduire le public strasbourgeois. Après quelques semaines compliquées, le milieu de terrain du Racing Club de Strasbourg est parvenu à s’imposer comme un véritable joueur cadre. Il compte à ce jour cinq buts à son actif, soit autant que Nuno Da Costa et additionne pas moins de sept passes décisives. Découvert par Evian Thonon Gaillard, il a ensuite rejoint le FC Nantes lors de l’été 2015 où il disputa 99 matchs de Ligue 1 avec les « Canaris ». En fin de contrat lors du précédent mercato estival, il décide alors de rallier l’Alsace pour s’offrir un nouveau challenge. Âgé de 25 ans, Adrien Thomasson est désormais un élément important du dispositif mis en place par l’entraîneur strasbourgeois, Thierry Laurey. L’ancien nantais se livre pour Direct Racing :
Quel scénario face à Lyon le week-end dernier !
Face à Lyon nous sommes contents d’être revenus au score, c’était important, surtout à domicile car on sentait qu’il y avait une attente du public. C’est très bon pour la confiance également en vue des grosses échéances à venir. Même si la série des matchs sans victoire se poursuit, c’est tout de même un point précieux et cela nous permet d’arriver à 38 points.
On avait énormément préparé ce match, malheureusement nous prenons un but très rapidement, cela a contrarié nos plans. On savait que mentalement nous pourrions être supérieurs à eux et nous l’avons prouvé en seconde mi-temps. C’est allé très vite, nous étions en difficulté toute la première période, heureusement que Matz (Sels) nous fait des arrêts importants. On s’est beaucoup parlé à la pause, on s’est dit les choses car les quarante-cinq premières minutes étaient décevantes. Le coach nous a simplement dit de nous lâcher car il nous trouvait trop stressés avec la peur de bien faire et c’est vrai que sur le terrai nous avions la même sensation.
Depuis plusieurs matchs on voit souvent l’équipe repasser en 4-4-2. Le dispositif (5-3-2) a-t-il atteint ses limites ?
Je ne pense pas que notre dispositif (5-3-2) arrive à ses limites. Cela fait plusieurs matchs que nous encaissons le premier but. Nous changeons de dispositif en cours de match pour être plus offensifs. C’est uniquement par rapport à ça. On sait aussi que les adversaires nous étudient plus, on est plus attendus dans ce système de jeu. Nous restons sur nos principes et si nous travaillons bien on sait que les victoires vont revenir.
Tu peux nous raconter les deux buts du Racing ?
Le premier but arrive grâce à un super centre de Titi’ (Anthony Caci), j’essaie de la mettre fort de la tête et de viser droit devant moi. J’ai de la réussite car Ludovic Ajorque la touche de la tête, cela change la trajectoire et ça prend à contre-pied Anthony Lopes. Le second but j’ai l’impression que ça arrive juste après l’engagement. On fait un gros pressing et je récupère le ballon mais je bénéficie du travail de Sanjin Prcic et de Lebo Mothiba. Le ballon revient sur moi et ça va vite, je vois Ludo (Ajorque) tout seul, la passe s’imposait ! La finition elle est magnifique. Vu comment j’étais placé dans l’action, j’étais obligé de le voir car j’avais le corps orienté vers lui, c’était forcément le meilleur choix. Après il fallait quand même qu’il la mette et il l’a très bien fait !
Le Racing reste sur six matchs sans victoire. Vous en parlez entre vous ?
C’est vrai que face à Lyon et Lille on fait match nul, mais on fait à chaque fois une grosse deuxième mi-temps. On ne vit pas mal la série actuelle car en janvier on a vraiment su enchainer. Ce sont surtout les journalistes qui nous parlent de cette série-là. Entre nous, nous n’en parlons vraiment pas dans le vestiaire.
L’absence de Jonas Martin a eu un impact sur toi ?
On avait des repères avec Jo’ (Jonas Martin), malheureusement il s’est blessé. Sanjin (Prcic) l’a remplacé, il le remplace bien ! Il a fallu plusieurs matchs pour que nous trouvions des automatismes. Dans le football il faut toujours un temps d’adaptation. Cela se passe bien, c’est cohérent ce que l’on fait, il faut poursuivre.
La saison passée tu étais sous les ordres de Claudio Ranieri. En quelques mots, quelle différence avec Thierry Laurey ?
Claudio Ranieri et Thierry Laurey ce sont des coachs très minutieux. Thierry Laurey prône beaucoup plus le beau jeu alors que Claudio Ranieri était porté sur la solidité défensive même si Laurey veut aussi que nous soyons solides défensivement, mais nous travaillons beaucoup plus les enchainements offensifs que je le travaillais à Nantes.
Ce week-end vous jouez Nîmes, match compliqué ?
On sait que d’aller à Nîmes c’est toujours compliqué, ce sont toujours des matchs intenses mais je pense que c’est la meilleure préparation avant la finale de la Coupe de la Ligue, à nous de bien gérer ce match. Nous avons besoin de points en championnat, nous allons tout faire pour gagner le match.
Après ce match, vous aurez quinze jours de trêve internationale. Plutôt une bonne chose ou non ?
On dira ça après la finale (rires). Je pense que cela permet de bien la préparer, de laisser au repos certains joueurs s’ils ont des petits bobos, ou inversement, de remettre des joueurs à niveau sur le point physique, surtout ceux qui reviennent de blessure et ceux qui jouent moins. Je pense que c’est plutôt une bonne chose cette trêve internationale.
Un mot sur l’ambiance et les supporters strasbourgeois ?
Ce public est vraiment top. En première période on sentait qu’ils n’étaient pas contents car nous n’avons pas été très bons. Et il faut avouer que nous avons été décevants en première mi-temps. C’est un public de connaisseurs. Le match était à guichets fermés, les gens attendent du spectacle. Le public ici c’est comme ça ! Dès que tu marques un but, même si tu es mené 3-0, le public pousse vraiment fort. Je pense qu’en rentrant à la maison après le match, les gens étaient plutôt contents.
Ici c’est vraiment bien et c’est à tous les matchs. Pas uniquement face aux grosses équipes. Il y a beaucoup de stades où c’est bien. Je pense à Marseille, Saint-Etienne ainsi qu’à Nantes, où, il y a une belle ambiance. Je pense qu’il s’agit des quatre meilleurs publics de France ! Ce qui est bizarre c’est que lorsque j’étais à Nantes, Strasbourg c’était un peu méconnu et maintenant que je suis ici, c’est Nantes qui est un peu méconnu.
La Beaujoire (Stade du FC Nantes) ça respire le football. C’est rarement à guichets fermés (35 300 places), mais à chaque match il y a la « Brigade Loire » (équivalence des Ultra Boys 90), ils te soutiennent, ils te poussent. Le Stade à Nantes et beaucoup plus ouvert alors qu’ici il est plus compact et ça raisonne plus. Dès qu’on joue ici, on est porté par le public.
Donc tu te sens bien à Strasbourg ?
Je me sens vraiment bien à Strasbourg, je ne regrette pas du tout. De toute façon je savais que j’avais fait le bon choix en signant ici. En plus, on fait une belle saison. On aime tous être dans une ville sympa, qui bouge bien et où il y a des choses à faire. à Strasbourg je suis bien servi.