Le Racing Club de Strasbourg vient d’enchaîner un quatrième match convaincant, trois dans le jeu et quatre dans l’état d’esprit et la combativité si on inclut Dijon . Le collectif tourne de mieux en mieux depuis Nantes et le système n’y est pas pour rien, le 4-4-2 mis en place pour la première fois face aux canaris devient performant. Ce changement coïncide avec le début de cette série mais pas seulement, les hommes utilisés n’y sont évidemment pas étrangers.
Une série positive Le but ultime d’un match est évidemment de le gagner. Parfois l’équipe a beau produire du jeu, cela ne suffit pas, ce peut même être l’une des raisons d’une défaite ! Perdre en étant bon… Et, a contrario, l’inverse se produit aussi fréquemment, gagner en ne proposant pas grand chose. Toujours est-il que dans chacun de ces scénarios vous retrouvez les mêmes ingrédients : fond de jeu, état d’esprit, collectif. Et depuis 4 matchs les Strasbourgeois nous ont montré chacun de ces visages. Une défaite en étant bon face à Nantes, un nul arraché à Dijon sans véritable fond de jeu, un second nul face à Marseille qui lui méritait les 3 points tant le contenu fut remarquable, et enfin la victoire à Nice dans la continuité. Victoire qui ne souffre d’aucune contestation. Dans chacune de ces rencontres les bleus ont montré une qualité indispensable : l’envie ! Ce cycle, même s’il n’est pas encore suffisant au niveau comptable, fait du bien aux supporters. Si évidemment la frustration a dominé face à Nantes et Marseille, on a pu relever des signaux positifs à chacune de ces rencontres. Il y a du mieux c’est une évidence, le travail effectué à l’ombre de la Meinau sur les terrains annexes commence à payer. Peut-être que le druide strasbourgeois a trouvé la bonne formule… Ce Racing à quelque chose de changé, il joue et se donne à fond.
Le 4-4-2 losange, du sur mesure ? Ah les systèmes ! Jacky Duguépéroux disait dans notre émission de radio qu’il souriait souvent quand on lui parlait de système ! Car après tout, tout dépend de l’animation mise en place et au final ce sont les hommes qui le font vivre. Vous pouvez positionner les hommes de la façon dont vous le voulez, s’ils ne le comprennent pas ou s’ils ne le veulent pas, ce n’est pas votre système qui vous fera gagner. Mais à partir du moment où vos soldats sont dans le bon tempo avec l’envie qui va il devient une arme. Mettre les bons joueurs aux bons endroits dans les meilleures conditions, voila aussi ce qu’il s’est passé depuis le match face à Nantes. Ce jour là Thierry Laurey a changé de système. Exit le 4-3-3 ou 4-2-3-1, revoilà la bon vieux losange, exigeant physiquement mais offrant une densité importante au milieu, favorisant le jeu axial et plus direct.
Laurey a dans son effectif les hommes pour le mettre en Âœuvre. Aholou (ou Grimm) en pure sentinelle, Lienard et Goncalves voire Martin en relayeur et Corgnet en meneur. Corgnet blessé ? Martin s’est adapté sans sourciller. Et que dire de l’aspect défensif qui, s’il peut être mis en danger sur la largeur, s’avère très efficace à la perte de balle. Le bloc est plus compact et les lignes resserrées. Mais la petite révolution a surtout eu lieu là où le Racing pêchait depuis quelques temps…l’animation offensive. Pour maintes raisons. Lala et Seka ont devant eux de quoi s’exprimer, dans ce système le milieu de terrain libère les couloirs. Le meneur est quand à lui plus libre de ses mouvements, protégé par ses coéquipiers derrière lui. Et que dire des attaquants, Terrier et Da Costa semblent s’éclater à chaque rencontrer, enchaînant les courses et les appels. Voilà donc une configuration qui va à l’heure actuelle comme un gants aux Strasbourgeois. Les bons hommes aux bons postes au bon moment. Nul ne sait si cela durera mais la solution et payante actuellement. Coaching gagnant…
Des hommes et du cÂœur Pour rendre au public ce qu’il vous donne il n’y a pas moultes solutions. L’investissement et la détermination restent des facteurs indispensables pour conquérir le cÂœur des supporters…et y rester. De même pour survivre dans cette exigeante Ligue 1. Etre bon ne suffit pas… Et ça les hommes de Laurey l’ont bien compris, à leurs dépends face à Lyon ou pire, face à Amiens. Deux matchs durant lesquels ils n’ont pas été à la hauteur de l’événement. Pas au rendez-vous. Et dans un championnat ou les écarts de niveaux peuvent être énormes, l’aspect collectif et la solidarité sont alors salvatrices. Le meilleur exemple demeure face à l’OM, supérieur individuellement et techniquement mais qui n’a que très peu existé, étouffé par la détermination Strasbourgeoise.
Ce soir Marseille n’a pu s’exprimer que lorsque que les bleus ont relâché l’étreinte, quand le collectif allait un peu moins bien. Cette qualité vue face à Nantes et à Nice fait chaud au cÂœur et se lit sur les visages et dans les regards des joueurs. L’équipe dans son ensemble joue mieux parce qu’elle joue ensemble. Elle défend et attaque à 11 et impose une rigueur et une concentration de chaque instant. Cette solidarité donne des ailes et libère les esprits. Lienard, Terrier, Da Costa ou Goncalves pour ne citer qu’eux se sont révélés durant ces rencontres, eux qui n’étaient pas titulaires en début de saison. C’est tout un état d’esprit qui s’exprime actuellement et qui pourrait aisément s’illustrer par cette maxime « Seul, on va plus vite. Ensemble, on va plus loin ».
Bien malin celui qui pourrait deviner où et quand s’arrêtera cette progression, car elle aura une fin, tôt ou tard. Le plus tard possible évidemment… Alors oui, gardons la tête froide et ne mettons pas la charrue avant les bÂœufs, la situation au classement demeure précaire, mais ne boudons pas notre plaisir. Ce Racing fait plaisir à voir et donne envie de les pousser encore plus fort.