Après quatre matches, six points dans la musette et la fin du mercato, la première trêve internationale de la saison est l’occasion de faire le point sur le début de cet exercice 2023/2024 avec Marc Keller, président d’un Racing qui lui est chevillé au corps et au cœur et qu’il rêve de voir un jour batailler durablement au niveau européen. Pendant l’heure qu’il nous a accordée, celui qui reste le patron d’un club désormais propriété de BlueCo est revenu en profondeur sur les raisons qui ont motivé le changement de pavillon, la politique de recrutement et de construction de l’effectif qui entre dans un nouveau cycle, le départ in extremis de Jeanricner Bellegarde, les ambitions du Racing ainsi que ses impressions sur le début de saison quelque peu contrasté, marqué par deux belles victoires domestiques – contre Lyon (2-1) et Toulouse (2-0) – mais également deux tristes revers sur la Côte d’Azur – à Monaco (3-0) et Nice (2-0). Affichant une détermination à toute épreuve autant que son sens de la mesure, Marc Keller appelle au travail, à la patience et à la confiance, puisque l’argent ne fait pas tout.
Alors que la nouvelle saison vient de démarrer, comment allez-vous ?
Je vais très bien, merci. Nous avons eu une saison passée très chargée, à tous les niveaux. Avec ce nouvel exercice qui reprend, un nouveau cycle débute et cela, à tous les niveaux, que ce soit dans l’actionnariat, avec l’entraîneur ainsi qu’avec les joueurs. Pour rappel, nous étions sur un effectif qui n’avait que très peu bougé depuis trois années. Il y a également un nouveau cycle qui débute à l’extérieur avec les travaux, que ce soit la rénovation de la Meinau, le Racing Soprema Parc ainsi que la Racing Mutest Académie. On travaille sur de nombreux aspects du club qui font que, cette saison, nous démarrons vraiment une nouvelle ère.
Évoquons l’aspect sportif pour commencer. Que pensez-vous du début de saison du Racing ?
En termes de points, c’est bien ! Nice, Lyon, Monaco et Toulouse : c’est un début de calendrier compliqué. L’année dernière, il avait fallu attendre la 10e journée pour assister au premier succès et la 19e journée pour la deuxième victoire. On sait tout de même qu’il y a encore beaucoup de travail à fournir. Il y a un nouveau coach et un nouveau staff avec un effectif pas mal renouvelé qui doit se mettre en place.
Est-ce que l’aspect comptable prédomine pour le moment sur la qualité du jeu ?
Idéalement, nous voudrions des points et du jeu mais nous savons que nous devons rebâtir un effectif car, depuis des années, nous avons réussi à conserver – et cela, de manière assez forte – tous nos joueurs. Nous avons vendu beaucoup moins que ce que nous aurions pu vendre. Notamment lors de l’été 2022 : nous aurions pu vendre pour 30 à 40 millions d’euros. Finalement, nous avions conservé la quasi-totalité de notre effectif étant donné que nous voulions rester dans notre dynamique. Nous nous étions beaucoup battus pour conserver Ludovic Ajorque, Adrien Thomasson, Habib Diallo, Alexander Djiku et Jeanricner Bellegarde. Mais, en prenant cette décision, on reportait les trois ou quatre changements que nous aurions pu faire et cela s’est cumulé avec les modifications que nous avons dû apporter cet été. C’est la raison pour laquelle nous partons sur un nouveau cycle !
Sur le rachat par BlueCo le 22 juin 2023
Nouvel effectif et nouveaux actionnaires. Cette vente au groupe américain BlueCo, était-elle inéluctable ?
Ce n’était absolument pas une vente subie ou forcée. Cela émanait d’une réflexion que nous avions avec tous les actionnaires depuis trois ans. Le club a progressé avec les différentes montées et sa stabilité en Ligue 1. Le Racing a vraiment progressé de manière très forte pendant huit années. Depuis deux ans, je pense que nous étions arrivés, en termes de gestion d’entreprise et de club, au maximum de ce que nous pouvions faire. Notre politique a toujours été de dépenser en fonction de nos recettes. Le Racing a progressé au niveau des recettes pendant une longue période. Depuis quelques années, le stade est tout le temps plein et le sponsoring est au maximum. Hormis jouer sur le trading des joueurs, nous ne pouvions pas faire plus. Depuis mon retour au Racing il y a onze ans, ma volonté a toujours été de trouver des leviers pour faire grandir le club.
Il y a eu d’autres facteurs extérieurs au club qui sont entrés dans la réflexion lors de ces dernières années : 1) le passage de la Ligue 1 à 18 clubs, qui est un élément fort ; 2) l’arrivée des investisseurs en France d’une manière beaucoup plus forte – la concurrence y est donc plus difficile – ; 3) les futurs droits TV – à partir de 2024, il y aura les droits TV domestiques et internationaux, or les droits TV internationaux, qui sont aujourd’hui à 75 millions d’euros, seront fléchés vers les clubs européens exclusivement.
Enfin un dernier point, très important : je rêve que le Racing puisse un jour aller encore un peu plus loin. Nous n’avions plus la capacité de prendre des risques pour être en concurrence avec le top 8. À l’avenir, il faudra essayer d’être dans ce premier tiers du classement.
Une partie des supporters sont réticents et repensent à la vente du club au groupe américain IMG MacCormack. Il s’agit de deux projets différents ?
J’étais encore joueur de foot lors de la vente en 1997. Pour moi, rien n’est comparable aujourd’hui. Le choix d’aujourd’hui est posé, il n’y avait aucune urgence financière car le club est sain. C’était le fruit d’une analyse pour les raisons évoquées plus tôt. J’insiste sur le rêve de retrouver, de manière plus organisée, la capacité de jouer pour des places européennes. Il fallait être accompagné et, pour ça, il fallait trouver des personnes et c’est pour cela que nous nous sommes rapprochés de BlueCo.
Êtes-vous étonné par la réaction d’une partie des supporters et l’impatience que cela peut générer ?
Pas du tout. Depuis douze ans, j’ai toujours dit ce que je faisais et je fais ce que j’ai dit avec les actionnaires proches. On a toujours expliqué les choses. Je trouve que cela a été plutôt bien compris. Cela étant, qu’il y ait un peu de peur de la part des supporteurs, c’est normal, je peux le comprendre. Je trouve que Strasbourg, la ville, la région, le nouveau stade qui va arriver, le public, on mérite d’essayer de jouer un peu plus haut. On a fait un travail ultra-sérieux depuis douze ans, on n’a pas tout réussi mais le club a progressé, il y a une âme, les Alsaciens ont retrouvé la fierté du Racing et c’est un club qui est à nouveau respecté en Ligue 1.
Concrètement, qu’est-ce qui vous a séduit dans le projet BlueCo ?
On cherchait des gens capables non seulement d’investir massivement mais également de comprendre l’environnement du club, de la ville, des supporters, et qui veulent s’appuyer sur ce que le club a fait depuis des années. L’idée, c’est d’avoir plus de moyens mais sans renier ce qui a fait la force du Racing ces dernières années : c’est un mélange entre ambition et tradition.
Il faut cependant comprendre que cela ne se fait pas en cinq minutes, notamment par rapport à la fin de cycle de l’effectif. Cette fin de cycle n’a strictement rien à voir avec l’actionnariat.
Un des premiers choix a été de nommer Patrick Vieira. Il s’agit d’un entraîneur qui ne fait pas forcément l’unanimité auprès des supporters.
Nous cherchions quelqu’un qui connaissait bien le championnat français, qui avait une bonne expérience avec les jeunes et qui avait une vision internationale. Patrick Vieira était extrêmement motivé et il nous a fait une très bonne impression. C’est par ailleurs un homme qui possède des valeurs fortes. Nous sommes très contents de sa venue au Racing pour débuter ce nouveau cycle.
Sur le mercato estival au niveau des joueurs
Jeanricner Bellegarde est parti lors de la toute dernière journée du mercato. Est-ce le timing qui a fait que le joueur n’a pas été remplacé ?
Nous avions différents cas dans l’équipe. Alexander Djiku était en fin de contrat et devait partir l’année dernière, on a tout fait pour le garder et il a été extrêmement correct avec nous. Il a fait une très belle saison et je crois pouvoir dire que c’est devenu un vrai leader de l’équipe et un vrai capitaine.
Ensuite, il y avait le cas Habib Diallo. Pour lui, c’était clair à 100% depuis le début de la dernière saison. À l’intersaison 2022, on avait refusé une offre italienne de 12 millions d’euros. Il s’est montré extrêmement correct avec le Racing. Son contrat n’a pas été modifié mais je lui ai fait une seule vraie promesse en lui expliquant que, à l’été suivant (2023), ce serait son tour. Son tour est arrivé, c’était simplement une question de prix.
Enfin, il y a le dernier cas Jeanricner Bellegarde. Concernant « Jeanjean », la porte était semi-ouverte. Pourquoi semi-ouverte ? Parce qu’il avait déjà fait quatre ans au Racing et qu’on avait prolongé son contrat il y a un an et demi. Quand on prolonge un contrat au bout de trois ans, on ne peut pas imposer au joueur de rester dix années au club. « Jeanjean » savait qu’on ne le bloquerait pas, certes, mais aussi que pour défendre les intérêts du Racing, on ne ferait aucun cadeau. C’est ce qu’il s’est passé. L’offre de cinq millions d’euros de Nice a été immédiatement refusée. C’est lors du dernier jour du mercato que tout s’est accéléré. Il y a d’abord eu une première offre refusée à huit millions d’euros, ce qui n’était clairement pas suffisant pour moi. Il y a eu des discussions puis Wolverhampton est revenu avec une proposition bien plus importante pour un joueur ne disposant plus que de dix mois de contrat à Strasbourg.
Quelque part, le joueur a été très clair avec le Racing par rapport à son avenir. Quand on garde des joueurs quatre ou cinq années, on ne peut pas nous reprocher de ne pas les garder six ou sept années. Cela ne se fait plus dans le football d’aujourd’hui ! On a tout fait pour le garder. Et « Jeanjean » a eu un comportement irréprochable avec Strasbourg. Sauf que, le dernier jour, malgré la très importante proposition qu’on lui a faite, les conditions financières anglaises était difficilement refusables. D’autant plus parce que « Jeanjean » voulait vivre une nouvelle aventure dans sa carrière.
Bien sûr, j’ai discuté avec les propriétaires après le départ de « Jeanjean » dans les dernières heures [du mercato, ndlr]. On avait les moyens de recruter mais on ne voulait pas le faire dans la panique. Je suis totalement contre l’idée du « panic buy« . Je me dis qu’on a recruté en amont et qu’on trouvera la solution au sein de l’effectif. On bougera – s’il le faut – au mois de janvier. Mais hors de question de le faire dans la précipitation !
Est-ce qu’il y a quand même une certaine forme de frustration de ne pas avoir réussi à faire prolonger Alexander Djiku ou Jeanricner Bellegarde alors que le Racing entrait dans un nouveau projet avec BlueCo ?
Absolument pas. Ces départs sont logiques, tout simplement. Nous vivons dans un football beaucoup plus mouvant qu’à l’époque. Les joueurs bougent en permanence. À Strasbourg, on a réussi à conserver des joueurs quatre ou cinq années consécutives. Quelques exemples : Matz Sels depuis six ans, Ludovic Ajorque et Adrien Thomasson qui sont restés quatre ans et demi, Jeanricner Bellegarde plus de quatre ans et Ibrahima Sissoko depuis cinq ans. Dans notre effectif, on a une stabilité qui est très rare. Depuis des années, nous sommes un club très stable. Mais cela fait partie de la vie du club au-delà de l’aspect financier.
Parlons maintenant d’Habib Diarra… Une très grosse offre de Wolverhampton a été refusée par la direction alsacienne concernant ce joueur… C’est un signe fort…
Pour nous, la porte était fermée concernant nos jeunes joueurs qui viennent tout juste de débuter avec nous. C’est le cas d’Ismaël Doukouré et d’Habib Diarra. Cela a été très dur. Une période très difficile à gérer pour les joueurs, pour leur entourage et pour nous. Évidemment que cela crée de la frustration de tous les côtés. Nous avons estimé qu’autant les anciens qui étaient en fin de contrat ou avaient des promesses avec nous après quatre ou cinq ans au Racing, nous pouvions les laisser partir – parce que c’est la vie d’un footballeur –, autant, concernant de jeunes joueurs, notre intention de les conserver est en revanche nettement plus ferme.
J’ai toujours été clair avec tous les clubs cet été : notre souhait était de garder Ismaël Doukouré et Habib Diarra qui ont été très sollicités. Concernant Habib (Diarra), Wolverhampton a proposé une énorme somme. J’en ai discuté avec les nouveaux propriétaires. Nous étions alignés. On voulait démontrer que le Racing était capable de conserver des joueurs. C’est un signe fort, oui.
À l’inverse, il y a certains joueurs qui auraient pu quitter le club pour dégraisser cet effectif, comme l’a souvent dit Patrick Vieira, et qui sont toujours là… Est-ce compliqué de composer avec un effectif aussi large ?
Non, il n’est pas trop large. Surtout que nous avons Karol Fila qui est désormais blessé pour une longue période. Mehdi (Chahiri) est parti à Pau… On a prêté de nombreux jeunes joueurs, comme nous l’avions déjà fait l’été précédent, en Ligue 2 ou en National. Comme Robin Risser envoyé à Dijon (National) pour glaner du temps de jeu, ou Dany Jean à Avranches. Nous n’avons pas de problèmes là-dessus.
Au rayon des arrivées, on va forcément évoquer Abakar Sylla, recruté pour 20 millions d’euros… Est-ce un gros pari pour le Racing ? Quand vous avez signé ce joueur, vous êtes-vous dit qu’il ne fallait pas se tromper vu le montant ?
J’ai la même conscience professionnelle lorsque Dimitri Liénard est arrivé au Racing et qu’on négociait, lors de la première année de National, un salaire bien plus bas qu’aujourd’hui, qu’en Ligue 2 et en Ligue 1 quand on était propriétaire ou qu’aujourd’hui, où je suis président avec des partenaires américains. J’ai toujours la même responsabilité et le même poids. Acheter aujourd’hui des joueurs à 20, 10 ou huit millions d’euros : c’était comme acheter à l’époque pour des montants à hauteur de quatre, cinq millions d’euros ou Habib Diallo pour 10 millions d’euros. C’est toujours une question d’équilibre qui ne me fait pas trembler. Qu’importent les moyens financiers, la problématique reste la même : Il faut faire les bons choix. Abakar Sylla rentre dans ces critères-là.
Pour le joueur, est-ce une pression supplémentaire ?
Quand on est joueur, on entend évidemment les chiffres qui circulent. Mais ce sont de jeunes joueurs qui ont besoin de temps et, surtout, de jouer ! Quand je suis arrivé à Strasbourg en tant que footballeur, j’étais un jeune joueur de 23 ans. Au bout de cinq années, quand je suis parti, j’avais forcément plus d’expérience et j’étais plus aguerri. Cette saison, on a beaucoup de jeunes joueurs de moins de 23 ans comme Dilane (Bakwa), Junior (Mwanga), Emmanuel (Emegha), Marvin (Senaya), Saïdou (Sow) ou, donc, Abakar (Sylla), mais également Ângelo prêté par Chelsea. Il faut simplement qu’ils jouent pour accumuler de l’expérience et du temps de jeu. Comme pour Ismaël (Doukouré) ou Habib (Diarra) qui ont pu progresser en jouant la saison passée !
L’année dernière, nous étions une équipe assez vieillissante avec une moyenne de 28,5 années. Ce qui n’était pas illogique puisque nous étions dans le même cycle. Il faut souligner que, cette saison, la moyenne d’âge par match se situe entre 24,5 et 25,5 ans. Nous sommes dans la moyenne de la Ligue 1 avec des clubs comme Lille ou Rennes…
Est-ce qu’il y a des joueurs qui ont été imposés par les nouveaux propriétaires ?
Pas du tout. Je l’ai dit et redit. La politique est de recruter plutôt des joueurs de moins de 23 ans, d’investir sur des jeunes lorsque l’on parle de gros transferts, le tout avec un budget que j’ai défini en lien avec les nouveaux propriétaires américains après le rachat. Ensuite, c’est Loïc (Désiré) qui fait le reste du travail pour trouver les meilleures opérations.
Est-ce qu’il n’aurait pas fallu recruter un ou deux joueurs d’expérience pour l’effectif cet été ?
Notre moyenne d’âge aujourd’hui, c’est 25 ans. On est dans la bonne moyenne, même si on aurait aimé que l’un des anciens reste. On a tout de même aujourd’hui des joueurs d’expérience, des anciens qui peuvent prendre le relais d’un Alexander Djiku : déjà, Matz Sels, qui est tout de même un leader dans le vestiaire ; Gerzino Nyamsi, qui entame sa troisième année à Strasbourg et qui a 26 ans – c’est l’âge de prendre des responsabilités – ; il y a encore Frédéric Guilbert et Kévin Gameiro aussi. Il ne faut pas oublier Thomas Delaine qui, cette année, exerce vraiment un leadership. Je pense aussi que, à l’époque où Djiku est devenu un leader dans le groupe, il avait lui-même remplacé Stefan Mitrović qui était parti. Il y a aussi eu les départs en janvier d’Adrien Thomasson et Ludovic Ajorque qui ont permis à Alex (Djiku) de se libérer sur les derniers mois, tout comme Habib Diallo. Il est donc important de recruter des jeunes joueurs parce qu’on investit pour rebâtir une équipe et parce que l’on pense que, autour d’eux, il y a quelques anciens qui peuvent devenir des cadres…
Aujourd’hui, vous êtes président salarié. Est-ce que c’est toujours vous qui prenez les décisions ou bien la donne a-t-elle changé depuis l’année dernière ?
L’année dernière – mais aussi pendant les 12 années qui l’ont précédée –, j’étais l’actionnaire principal du club, donc l’ultime décideur. Je m’appuyais sur quelques actionnaires proches qui étaient autour de moi et avec lesquels je discutais. Maintenant, il y a des propriétaires aux États-Unis avec qui je discute d’un cadre budgétaire notamment, mais aussi philosophique sur la façon dont on investit l’argent. Pour ce qui est du reste, rien n’a changé pour moi. Le choix de faire venir BlueCo est un choix mûri sans aucune pression financière et avec toujours la même volonté : celle de faire grandir le Racing. On était arrivé au plafond des risques et des recettes que l’on faisait et l’environnement a changé. Il y a aussi ce rêve, comme j’ai pu le dire, d’amener un jour le Racing dans la bataille pour l’Europe.
Personnellement, je suis encore plus investi qu’avant parce que le nouveau cycle a commencé. Cela va me demander énormément de travail comme à tous les collaborateurs parce que les travaux du stade ont débuté, le centre de performance a vu le jour, il faut bâtir une équipe et intégrer un nouvel entraîneur, il y a beaucoup de choses en même temps. Je suis totalement investi et je vais tout faire pour ; on est dans une année qu’il faudra passer pour être plus fort parce qu’on rebâtit, on est arrivé au bout d’un cycle et il faut passer à la suite. De mon côté, je mettrai toute mon énergie là-dedans et je pense que l’ambition de BlueCo, c’est aussi de nous donner les moyens pour un jour être compétitif dans la victoire.
À quel type de saison vous vous attendez et êtes-vous déçu par ce que propose l’équipe actuellement ?
L’équipe peut jouer mieux et va le faire, il faut juste que cela se mette en place. Il faut un peu de temps et, moi, j’ai cette patience depuis maintenant 12 ans que je suis président. Cette patience, c’est un critère que tu dois avoir à ce poste, sinon c’est impossible de construire quelque chose. Malgré les moments difficiles et les crises qu’on a pu traverser, on a toujours gardé notre sang-froid et essayé de trouver des solutions pendant toutes ces années.
On ressent qu’aujourd’hui le Racing est un club apaisé, il n’y pas eu de vente forcée. Tout s’est fait tranquillement et de manière réfléchie…
J’aime profondément le Racing, j’ai envie que ça marche. Eux veulent que je me sente bien et on veut réussir ensemble. On a le stade qui arrive avec ce chantier colossal qui a commencé. Les gens ne se rendent pas compte de ce qui se met en place.
Vous avez un message à passer aux supporters du Racing ?
Trois mots : patience, travail et confiance. L’histoire récente de notre club montre que tout ne s’est pas fait en un jour, que ça n’a pas toujours été un long fleuve tranquille. Le football change et je sais ce qui va arriver. Il faut anticiper, se donner les moyens, construire le Racing de demain. Strasbourg mérite d’aller plus haut. C’est un virage important mais nécessaire, que nous devons aborder unis, comme nous l’avons toujours été.