Il faut remonter au 17 mai 2008 pour voir Morgan Schneiderlin sous le maillot d’un club français. C’était avec le Racing Club de Strasbourg lors d’un déplacement au Stade Vélodrome face à l’Olympique de Marseille (défaite 4-3). Parti en Angleterre pour évoluer avec les Saints (Southampton) durant sept saisons (261 matches), le natif de Zellwiller rejoint ensuite Manchester United (47 matches) avant de filer vers Everton (88 matches).
Douze années passées Outre-Manche avant de revenir en France. À 30 ans, c’est du côté de l’OGC Nice que Morgan Schneiderlin démarre une nouvelle aventure. Le Bas-Rhinois se livre avant la rencontre face au Racing Club de Strasbourg ce samedi à 21H00 au Stade de la Meinau :
Revenir en France cela fait quoi ?
Comme je l’avais indiqué lors de l’émission durant le confinement, ce n’était pas mon choix premier. J’ai été séduit par le projet de l’OGC Nice et par ce qu’ils attendaient de moi. C’est quelque chose de nouveau pour moi. Depuis l’âge de 17 ans je n’avais plus vécu en France. Que ce soit dans la vie de tous les jours ou la vie footballistique il faut faire quelques ajustements. On prend plaisir que ce soit d’un point de vue familial ou sportif, c’est au top pour le moment.
L’OGC Nice à de grandes ambitions ?
En effet, c’est un gros projet. C’est quelque qui m’a immédiatement charmé. Tout le monde a pu voir la progression de Nice lors de ces dernières années. Le club est toujours bien placé en Ligue 1. Le club conserve une certaine structure et un projet de jeu. Avec l’arrivée d’INEOS il y a plus de moyens mais le club fait en sorte de faire les choses correctement et ne recrute des joueurs pas à coup de millions comme d’autres clubs ont pu le faire. Les dirigeants cherchent à construire une équipe jeune avec quelques joueurs d’expérience tels que moi. Ce club a tous les ingrédients pour réussir. Comme l’a dit le président on se bat pour les places européennes avec des équipes comme Rennes, Lille et Marseille. Paris et Lyon sont au-dessus dans le championnat de France. La saison dernière l’équipe a terminée sixième, on va tenter de faire la même chose, ou mieux si possible.
Julien Fournier disait que tu faisais partie des priorités du club. Comment l’as-tu vécu ?
Je savais depuis le début que Nice avait fait de moi un transfert important de cet été. Je sais ce que le club attend de moi. Mon expérience et forcément mes qualités sur le terrain. Le club attend également que j’apporte au quotidien une certaine rigueur dans le vestiaire et aux entraînements. Mon envie et cette demande qu’est le haut-niveau. Être au top tous les jours pour essayer d’être au maximum le week-end. Ils m’ont dit que cela manquait ces dernières années à l’OGCN. J’essaie d’apporter ça sans tenter de me créer une personnalité. Venir tous les jours en étant le Morgan que je suis au quotidien et de faire en sorte de progresser individuellement et si je peux faire en sorte à aider les autres à progresser aussi autour de moi. Je prends vraiment du plaisir dans cette équipe, je prends du plaisir à avoir des responsabilités.
Sportivement tu as pu faire une belle préparation. Cela doit faire du bien de retrouver les terrains ?
Oui bien évidemment cela fait beaucoup de bien. Ma blessure est arrivée environ deux semaines avant le début du confinement. C’était un mal pour un bien même si l’on ne peut jamais se réjouir d’une blessure. J’ai pu me consacrer tous les jours à ma rééducation sans être frustré de voir mes coéquipiers jouer. Je me suis donné à fond dès lors que j’ai pu travailler, j’ai bossé comme un fou, je n’ai pas eu un seul jour de vacance. J’ai entamé ma préparation dès le 15 juin. Le match contre Lens (victoire de Nice 2-1) a été la récompense de tous mes sacrifices que j’ai dû faire depuis ma blessure. Aujourd’hui je suis content de ma condition physique et du niveau que j’ai retrouvé. Je n’en doutais pas une seconde mais c’est vrai que je suis passé par des moments difficiles. Il faut relancer toute une mécanique, c’est quelque chose qui a pris du temps.
Première journée face à un Racing, la seconde également…
(Rires) Il s’agit de deux Racing complètement différents. Il y en a que j’ai vraiment dans mon cœur comme j’ai pu souvent le répéter. J’ai beaucoup de plaisir à retrouver la Meinau. Comme je l’ai déjà dit il faudra que je laisse mes émotions de côté et que je me concentre à 100% sur l’objectif. Aujourd’hui je défends les couleurs niçoises et il faut que l’on ramène les trois points. Je souhaite tout le meilleur aux Racing sauf les deux rencontres face à Nice. C’est clair que ce sera un sentiment particulier. Je suis déçu qu’il n’y ait que 5000 spectateurs et non pas le stade plein. J’aurais voulu sentir cette ferveur et les supporters chanter et faire trembler la Meinau. C’est quelque chose qui me reste un peu en travers de la gorge mais je vais prendre du plaisir à retrouver ce stade et cette ville.
Tu pourras jouer devant ta famille ?
J’ai tenté quelques billets pour ce match. En tant qu’équipe visiteuse on a quelques places. C’est restreint avec le COVID19 et c’est totalement compréhensible. Il y a priorité aux gens de Strasbourg et c’est normal. Je vais voir, j’espère en avoir quelques-unes.
Lorsque tu es parti du Racing en 2008, ce n’était absolument pas le même.
Le Racing est à ce jour un club confirmé en Ligue 1. Quand j’en parle avec mes coéquipiers de Nice, ils me disent tous que Strasbourg est une équipe très difficile à jouer. Nice n’a pas gagné une seule fois à la Meinau depuis la remontée du Racing (1-0 ; 2-0 ; 1-1). Que ce soit Nice ou d’autres équipes, c’est toujours dure de jouer à la Meinau. Je suis très heureux de voir ça, de voir ce club stabilisé. Mais je ne suis pas étonné, quand j’ai vu que Marc Keller reprenait le club, je savais que le club allait faire les choses intelligemment. Je suis très content pour le Racing. On verra samedi, je pourrais en dire plus après ce match.
Le Racing a tenté un coup avec toi cet été ?
Pas du tout, il n’y a pas eu le moindre contact entre moi et le club.
On peut te souhaiter quoi pour cette saison ?
Collectivement, qu’on accroche l’Europe ! On a les moyens de le faire. Individuellement, comme les dernières semaines, prendre du plaisir et que je fasse une grosse saison. Je sais que les performances collectives feront les performances individuelles. Je suis confiant pour cette saison, si on accroche l’Europe cela aura été une superbe saison.