Il fallait être là vendredi soir. Il fallait être là parce que l’affiche l’imposait, que c’était après une trêve internationale interminable et surtout parce que l’équipe la plus jeune d’Europe s’est mise au diapason de l’événement. Elle a montré à son stade, comble depuis 56 matches, que même face à plus fort en étant malmenée, elle pouvait tout renverser avec deux qualités qui séduisent le championnat cette saison : son jeu et son coeur. Strasbourg a pour la première fois de l’année son destin européen entre les mains. Elle y est dans cette zone de rêve, accrochée à une sixième place qui lui donne déjà envie de voir plus haut, où tout est permis même pour un club dont les supporters se divisent. Ce Racing réussit avant tout un premier exploit, celui de mettre tout le monde d’accord. Il nous emmène dans sa danse.
D’ailleurs la danse ne se fait même plus uniquement dans le vestiaire, elle se fait sur le terrain, après l’éclatante victoire pour célébrer face au Kop, mais aussi pendant, où le Racing l’a menée en seconde période durant laquelle il a enchaîné les actions de classe et marqué quatre buts. D’un Bakwa audacieux à droite pour se dire que son dribble allait l’emmener jusqu’au but, du subtil ballon dévié d’Emegha en bout de course qui a récompensé toutes celles qu’il avait faites dans le vide, au contrôle exceptionnel de Moreira en extension pour mettre Amo-Ameyaw dans les meilleures conditions. Vraiment, il fallait être là vendredi soir. Il y a eu de tout. Ce Racing, ce sont des promesses, du courage, un état d’esprit, une symbiose, une ivresse collective, des gestes, des déviations, des feintes, des enchaînements et des grands moments. Et ce seront peut-être bientôt une musique, une couleur, un patch sur le maillot… ceux de l’Europe ! Mais laquelle ?