Après la déroute face à Lorient une semaine plus tôt, les supporters strasbourgeois espéraient un réveil face au dauphin du Paris SG samedi soir à la Meinau. Un espoir rapidement balayé par les Brestois qui ont finalement infligé une véritable leçon de football aux Alsaciens (0-3). Outre cette nouvelle débâcle des hommes de Patrick Vieira – la 4e défaite consécutive en Ligue 1 ! – le mal semble bien plus profond qu’un simple revers. Si on s’en remet uniquement aux chiffres, le Racing comptabilisait seulement 18 points après 23 journées lors du dernier championnat, soit huit de moins que cette saison. Plus inquiétant encore : le club alsacien se trouvait en position de relégable avec un point de retard sur le premier sauvé. Mais regarder en arrière ne suffira pas à apaiser l’ambiance générale régnant désormais dans les travées du Stade de la Meinau. Car c’est un désamour qui, bien au-delà de la spirale négative en championnat, trouve son origine dans le rachat du club par les Américains de BlueCo l’été dernier.
La fracture après le mécontentement…
Après avoir assisté au troisième but brestois sur un penalty contestable à l’heure de jeu – le ballon était, au vu des images, largement sorti sur le centre de Pierre Lees-Melou -, les Ultra Boys 90 ont alors décidé de retirer leurs banderoles et ont quitté le kop strasbourgeois. En parallèle, quelques dizaines de supporters se sont rendus à l’arrière de la tribune présidentielle afin de faire part de leur mécontentement auprès de Marc Keller. Une situation que le Racing n’avait plus vécu depuis plus de treize années. L’enchaînement de banderoles à l’encontre du nouveau propriétaire BlueCo – fustigeant notamment la nouvelle politique sportive et les deux derniers mercatos – était simplement un avant-goût de ce qui allait se passer durant cette seconde période.
Mais il est bien difficile de donner tort aux supporters tant la prestation du Racing fut indigente. Une situation de crise qui prouve que la fracture entre les supporters et le club est bien installée sur les bords du Krimmeri. Avant le déplacement à Lyon mardi soir (20h45) pour disputer un quart de finale de Coupe de France, Patrick Vieira va devoir trouver les leviers pour remettre son équipe en confiance. Une tâche qui s’annonce compliquée malgré le matelas, plutôt confortable, que compte toujours le Racing sur le premier relégable Metz (huit points d’avance).
Sans résultat positif avant la réception de Monaco le 10 mars prochain, les retrouvailles risquent d’être chaotiques avec les fans dans l’enceinte meinovienne. Oubliez la série de huit matchs sans défaite entre décembre et janvier, cet enchaînement de quatre défaites a (re)mis en lumière le fossé qui a pu se creuser entre les amoureux du Racing et le club strasbourgeois ces derniers mois. Une désunion déjà observée en tribunes quand le Racing, en début de championnat, avait connu une longue série de huit matchs sans succès. La dynamique positive, qui avait suivi, avait participé à calmer ces tensions. En février, cette fracture est donc réapparue et s’est même intensifiée…