Prêté au Racing Club de Strasbourg pour la seconde saison successive, Frédéric Guilbert a une fois de plus donné pleinement satisfaction et a su séduire les amoureux du club alsacien. Alors que le marché des transferts a ouvert officiellement ses portes depuis quelques semaines, le Racing reste pour l’heure plutôt discret et ne devrait pas faire de folie durant ce mercato estival. Le latéral droit entre dans sa dernière année de contrat avec Aston Villa et va reprendre l’entraînement avec le club anglais ce lundi. Entretien avec celui que beaucoup espèrent voir signer définitivement à Strasbourg.
Bonjour Frédéric, les vacances touchent à leur fin, comment vas-tu ?
Je vais plutôt bien, je suis de retour en Angleterre ! Je me suis bien entraîné durant mes vacances et j’ai fait une préparation physique individuelle afin de m’entretenir. Je suis prêt à attaquer une nouvelle saison.
Avant d’aller plus loin, revenons sur la belle saison du Racing. Comment as-tu vécu cette superbe saison ?
C’était une super année à Strasbourg. Tout comme la première même si c’était compliqué au niveau du classement. Dans cette deuxième saison nous avions un super coach. Quand les résultats vont bien, tout va bien. C’était plus simple de prendre du plaisir que la saison d’avant. Nous avions une vraie famille. Quand tu perds ce n’est pas pareil non plus. Le plus dur sera de confirmer cette année.
Vous avez lutté jusqu’à la dernière journée pour une qualification européenne. Le scénario final a été cruel !
C’était une fin de saison festive. On a vécu un match compliqué contre Clermont où l’on ne gagne que 1-0 mais l’essentiel c’était la victoire. Face à Marseille nous avons tenté notre chance. On était peut-être un peu timoré. Nous n’avons pas réussi à nous lâcher. Je ne vais pas dire que c’était une grande équipe de Marseille, mais le stade a poussé fort. Ils avaient d’autres objectifs que le nôtre ! Si nous avions mis les buts que nous aurions dû mettre, cela aurait été un autre match. Maintenant ça ne sert à rien de refaire la rencontre. Le score est anecdotique car sur la fin de la partie nous étions tous abattus. Cela reste une superbe saison que l’on se souviendra toute notre vie. Je ne sais pas si c’est un mal pour un bien, mais ce n’est pas impossible. On reste compétiteur et on avait envie de chercher une qualification européenne ! Mais avec le recul je pense que c’est un mal pour un bien même s’il ne faut pas vraiment le dire.
Pour revenir au présent. Tu reprends l’entraînement ce lundi avec Aston Villa. Tu es content ?
On va dire que c’est mon employeur et que j’ai des obligations. Notamment retourner là-bas. Je ne sais pas du tout comment ça va se passer. Il a été dit à mes agents qu’ils voulaient me voir. Je ne sais pas comment ça va se passer à Villa. Je vais faire ce que je sais faire, jouer au foot et donner le meilleur de moi-même. Ce n’est pas évident, je dois l’avouer. L’année dernière le club voulait déjà me vendre. Ils estiment peut-être que je n’ai pas le niveau pour évoluer dans leur équipe. C’est le jeu…
Parlons peu, parlons bien. ? Tu espères être vendu au Racing Club de Strasbourg ?
J’ai ouvert beaucoup de portes cette saison. Le Racing a contacté tous les arrières droits de Ligue 1 sauf moi (rires). Je sais qu’il n’y a pas que des rumeurs. C’est le football, je sais comment ça se passe. Je suis déçu car lorsque tu ouvres des portes et ton cœur, tu n’aimes pas qu’on te claque la porte au nez.
Certains observateurs imaginent qu’Aston Villa a des exigences trop élevées.
Le club a fixé mon départ à cinq millions mais ça ne veut pas dire que c’est le prix final. Ce n’est pas à moi de dire ça. Dans une négociation, peu importe laquelle, c’est comme pour une maison, tu fixes un prix et après tu discutes. Pour l’instant il n’y a pas énormément d’offres donc tu dois toutes les étudier. Un prix n’est jamais définitif, encore moins dans le football. Ce qui me dérange c’est que Strasbourg n’essaie pas. À moins que je n’entre tout simplement pas dans les plans. En tout cas on ne me l’a pas dit. Si tel est le cas j’aurais aimé qu’on soit honnête avec moi. Moi je joue au football et c’est tout. Je ne peux pas forcer un club de m’acheter. Si le Racing est tourné vers d’autres pistes c’est qu’il y a des raisons.
Le salaire peut poser un problème ?
Personne ne sait ce que je gagne en Angleterre. Je n’ai pas un salaire de D1 anglaise car lorsque j’ai signé ils étaient en deuxième divisions. J’ai souvent répété que je n’étais fermé à rien. Les efforts que je suis prêt à faire avec Strasbourg, je ne le ferai pas pour d’autres ! Après, le fait de ne pas avoir de nouvelles depuis la fin de la saison dernière, ça laisse à réfléchir.
Tu as des clubs de L1 qui sont intéressés ?
Le marché est à l’arrêt. Tant qu’il n’y aura pas de départ d’arrière droit ça ne va pas bouger. Après il faut voir quels sont les clubs en capacité de le faire. Tous les clubs ne pourront pas le faire financièrement.
Que pouvons-nous te souhaiter à très court terme ?
Sincèrement, je ne sais pas (rires). Je dois avouer que pour la toute première fois, lorsque j’ai fermé la porte de mon appartement à Strasbourg, j’ai lâché une petite larme. C’est comme si une page se tournait, je dois déjà encaisser le coup. Reprendre l’entraînement avec Aston villa et on verra comment ça va se passer. Je ne sais pas du tout comment ça va évoluer.