Formé au Racing Club de Strasbourg et ancien international français, Morgan Schneiderlin entre enfin dans les plans de son entraîneur, Christophe Galtier. Le milieu de terrain de l’OGC Nice retrouvera le Stade de la Meinau ce samedi lors de la 26ème journée de Ligue 1. Un moment particulier pour l’Alsacien qui va devoir faire la part des choses durant 90 minutes. L’ancien joueur de Manchester United nous a accordé un entretien avant le choc de ce samedi qui verra s’opposer le quatrième au troisième dans un stade à guichets fermés.
Comment vas-tu actuellement ?
Cela va bien, je suis bien dans mon corps, je suis en rythme et je suis content d’avoir retrouvé les matches. Cela va beaucoup mieux après un début de saison compliqué. Je souris à nouveau, ce qui me rend heureux, c’est de jouer.
Un début de saison difficile, comment l’as-tu vécu ?
Difficilement, je suis un compétiteur, ce qui me fait kiffer ce sont les matches le week-end ! Je ne me satisfais pas de la carrière que j’ai. Je suis allé à Nice pour jouer beaucoup. Il y a eu beaucoup d’épisodes entre ma blessure et l’équipe qui tournait bien. Je comprenais et je ne pouvais rien revendiquer à ce moment-là. Mais je savais que j’allais revenir, il fallait juste que je brise la glace entre moi et le coach, Christophe Galtier. On a une très bonne relation, il a salué mon professionnalisme dans ma période un peu plus compliquée. Même si mentalement c’était difficile, j’ai fait les choses de la bonne manière et j’ai continué à travailler très dur. Lorsqu’il a fait appel à moi, j’étais capable de répondre présent et d’enchaîner sans avoir de problème.
Depuis quelques semaines tu as plus de temps de jeu, cela doit impacter sur le mental ?
Forcément ! Si l’on commence le lundi en se disant que l’on ne jouera pas le week-end, c’est compliqué. Aucun joueur de foot ne veut vivre ça. Cela affecte dans la vie quotidienne, je suis plus agréable (rires). Plus sérieusement, aujourd’hui je suis content. J’ai du temps de jeu, même si j’en demande plus. Il y a une forte concurrence le coach fait beaucoup de rotations et garde tout le monde sous pression.
Ce week-end tu vas retrouver une Meinau pleine, une première depuis ton départ !
Il y a de l’excitation. Je suis content de revenir à la Meinau, c’était déjà le cas la saison passée mais devant 5000 spectateurs. Il y avait une belle petite ambiance même si le contexte était différent. Si en début de saison on avait dit que cela ce match se jouerait pour la troisième place, tous les supporters strasbourgeois auraient regardé de travers. On peut être surpris par rapport aux attentes de début de saison, mais vu ce que le Racing propose, c’est une équipe à prendre très au sérieux. L’excitation est là que ce soit au niveau de la ferveur et de la rencontre, mais il n’y a pas d’appréhension. En tant que joueur on est juste heureux de jouer dans un stade plein avec de telles affiches. En plus, je suis Alsacien, il y aura beaucoup de membres de ma famille et d’amis qui viendront assister à la rencontre, ce sera top. Durant le match je vais malheureusement devoir mettre mes origines alsaciennes de côté et tout donner pour l’OGC Nice !
Tu t’attends à un accueil particulier de la part des supporters strasbourgeois ?
Je ne m’attends à rien de particulier ! Je n’y pense pas. Je verrai sur le moment mais ça ne changera rien pour moi sur les 90 minutes. J’ai déjà vécu des environnements où je revenais dans mes anciens clubs. J’avais été très applaudi à Southampton, mais je comprendrais que pendant 90 minutes, que les supporters se donnent à fond pour leur équipe. Que je sois applaudi ou sifflé, j’aurais toujours le même respect pour le club et ses supporters. Je n’ai aucun problème là-dessus. Je suis Alsacien, j’ai toujours dit que j’aimais le Racing et je suis content de leur saison !
Ce sera le 4ème contre le 3ème, il y a un véritable enjeu pour cette rencontre !
C’est un gros match de haut de tableau. C’est clair que pour nous on a toujours un peu en travers de la gorge le résultat du match aller (0-3 pour Strasbourg). C’était une défaite logique et une victoire méritée pour Strasbourg. On s’est pris une grosse soufflante le lendemain et une grande remise en question au niveau de l’entraîneur et des joueurs. On sait qu’on aura une belle équipe de Strasbourg en face. On a l’ambition d’atteindre la Ligue des Champions. On est dans le top 3 depuis longtemps maintenant et on ne veut pas en sortir !
Il y a deux ans, lors du club des confinés tu disais suivre le Racing, est-ce encore le cas ?
Je regarde les matches du Racing dès que je le peux ! J’ai la famille en Alsace et je sens grâce à eux la ferveur qu’il y a autour du club. Les supporters se mettent à rêver et c’est un plaisir de les voir si haut. J’ai récemment échangé avec un joueur du Racing et je lui ai dit que j’espérais que nous allons finir deuxième et Strasbourg troisième (rires). C’est quelque chose de beau et que le club mérite. Il faut rappeler tout le travail effectué par Marc Keller qui a fait un choix qui s’avère payant. Je ne m’attendais pas à ce que la mayonnaise prenne aussi rapidement. Thierry Laurey a de très belles choses à Strasbourg mais il est arrivé en fin de cycle. Lorsque Julien Stéphan a signé au Racing je me doutais que le jeu allait changer, mais je ne pensais pas aussi vite. Ce n’est jamais évident pour un joueur de foot de passer d’un système de jeu en si peu de temps.
Pour revenir un peu en arrière, est-ce qu’un retour au Racing a un jour été une éventualité ?
Je n’ai jamais discuté avec les dirigeants strasbourgeois d’un retour au Racing. Il n’y a jamais eu de vrais contacts. Lorsque nous avons fait l’émission sur Direct Racing j’avais déjà des propositions de clubs français, mais dans ma tête à ce moment-là, je ne pensais pas revenir en France. La situation était particulière avec la crise du Covid et ma blessure, c’est ce qui a fait que Nice était le meilleur projet pour moi. J’ai signé un contrat de trois années, depuis je suis focus sur Nice. Il ne faut jamais dire jamais, on verra, mais pour l’heure, il n’y a jamais eu de contact.
Que pouvons-nous te souhaiter pour la fin de la saison ?
Poursuivre sur les bonnes performances. Nous qualifier pour la Ligue des Champions et remporter la Coupe de France avec Nice. Nous sommes en demi-finale face à Versailles, nous allons respecter cette équipe et c’est normal, mais nous voulons remporter la compétition. Tout le monde sait très bien qu’il faut attraper ce genre d’opportunité à deux mains. Et si gagner la Coupe de France peut permettre de libérer une place en Coupe de France et que ça profite à Strasbourg, ce serait parfait !