Ce vendredi matin au sein des nouvelles installations provisoires entourant le stade de la Meinau, Matz Sels a lancé la saison des conférences de presse d’avant-match. Pendant près d’une quinzaine de minutes, le capitaine strasbourgeois désigné par Patrick Vieira a répondu aux questions des journalistes à deux jours d’accueillir Lyon à la Meinau (dimanche, 20h45) lors de la première journée de Ligue 1.
La préparation estivale s’est finie… Le Racing entre dans le vif du sujet ce week-end avec la réception de Lyon dimanche soir (20h45) en clôture de la première journée de championnat. Comment appréhendes-tu cette rencontre ?
Je suis excité ! J’ai hâte que la nouvelle saison commence. Il y a un nouveau cycle qui va débuter.
Depuis ton arrivée à Strasbourg, le mercato a rarement été aussi animé. Comment le vis-tu en tant que joueur avec toutes ces nouvelles recrues qui sont notamment présentes pour faire passer un nouveau cap au club ?
C’est vrai que c’est inhabituel. Le club a fait beaucoup d’investissements grâce aux nouveaux propriétaires. Il y a aussi eu beaucoup de changements en interne, notamment un nouveau coach, un nouveau stade et un nouveau centre d’entraînement… On voit qu’il y a un nouveau cycle qui commence. Je pense que l’on en a besoin après les difficultés connues la saison dernière.
Que penses-tu de cette volonté de rajeunir l’effectif ?
C’est vrai qu’il y a beaucoup de jeunes joueurs. C’est toujours bien d’avoir des jeunes qui ont faim et l’envie de prouver. Je pense que l’on peut avoir de grandes ambitions, mais il y a quand même quelques joueurs qui vont découvrir la Ligue 1. Pour eux, c’est une nouvelle expérience et c’est notamment à moi en tant que joueur expérimenté de les guider et d’essayer de les aider dans les moments difficiles comme il y en a lors de chaque saison.
Notre rôle aux plus anciens dont je fais partie est d’essayer de leur apprendre des choses. Il y a des joueurs provenant de Ligue 2 et d’autres de l’étranger. Le mercato n’est d’ailleurs pas encore fini. En tout cas, je suis présent avec les autres anciens. C’est notre boulot de les guider pour faire mieux que la saison dernière.
Tu es désormais un taulier dans cette équipe… Est-ce que tous ces changements font partie des choses qui t’ont poussé à rester en prenant part au début d’une nouvelle aventure avec le club ?
Depuis que je suis à Strasbourg, j’ai l’impression que le club essaye toujours de grandir. C’est une chose qui me pousse à rester. Il y a aussi un stade qui est toujours plein – même si cela va changer un peu avec le début des travaux. Je me sens bien au club surtout en voyant que celui-ci essaye de grandir chaque année. Maintenant, avec l’arrivée des nouveaux investisseurs, je pense que les objectifs vont changer sur le long terme. C’est quelque chose qui me plait.
Tu étais en vacances quand le club a été racheté par BlueCo… Comment as-tu vécu cela ?
Je n’ai pas eu une préparation très longue puisque j’étais avec mon équipe nationale. Mais, en dehors de tout cela, j’essayais, comme tout le monde, de suivre toute l’actualité. Le club a été racheté par les Américains, oui. Mais finalement, il n’y a pas grand chose qui change pour nous puisque le président Marc Keller et les gens autour de lui sont restés. Ce sont ceux que je côtoie depuis longtemps.
Est-ce que tu as été surpris par les sommes dépensées cet été avec, par exemple, Sylla qui a été recruté pour 20 millions d’euros (55,5 millions d’euros au total sur l’ensemble du mercato) ?
C’est le football d’aujourd’hui où les chiffres volent très haut. Je pense que le club fait des investissements avec une ambition de revendre les joueurs dans le long terme en tirant des bénéfices. Il faudra voir ce qui sera fait lors des saisons suivantes pour améliorer l’équipe année après année.
Tu parlais des travaux qui commencent… Il y a de nouvelles installations provisoires à l’entraînement pour les joueurs. Qu’est-ce que cela change dans votre quotidien ?
Le plus important ce sont les terrains. Ils ont déjà été changés il y a 2 ans. Quand je suis arrivé, ils n’étaient pas géniaux. L’important, désormais, c’est de rénover le stade, les vestiaires, le centre d’entraînement et les espaces pour les VIP. Ce sont de bonnes choses pour le club sur le long terme. Les travaux devraient se terminer en 2026. Je pense, qu’après cette date, beaucoup de choses auront changé d’un point de vue des infrastructures. C’est très bien pour le club, la ville et la région.
Est-ce que tu te projettes là-dessus ? Même si c’est encore loin 2026…
C’est loin mais mon contrat est encore long. On verra bien ! Dans le foot, on ne sait pas ce qui peut se passer.
Au niveau des gardiens, ça a beaucoup bougé également…
Ce ne sont pas vraiment de nouveaux gardiens puisqu’Alaa (Bellaarouch) était déjà présent et Alexandre (Pierre) également. Quant à Robin (Risser), il est parti en prêt. Pour moi, ce ne sont pas des nouveaux gardiens. On a déjà bien travaillé ensemble. Il est vrai qu’Eiji (Kawashima) est parti. C’est comme ça le football ! J’essaye de m’adapter et de parler d’autres choses avec les jeunes.
Au niveau des recrues, est-ce qu’il y en a une ou plusieurs qui t’ont tapé dans l’œil…
Il y a toujours eu du bon recrutement à Strasbourg. Mais Abakar (Sylla), je le connaissais déjà car j’observe le championnat belge. Ensuite, les trois nouveaux joueurs de Saint-Étienne et de Bordeaux (Mwanga, Bakwa et Sow, NDLR), on a pu faire seulement quelques entraînements avec nous. C’est juste une première impression comme pour le Brésilien Ângelo.
On doit leur donner du temps pour s’adapter et pour se montrer. Certes, le club a mis sur la table beaucoup d’argent mais c’est parce qu’ils ont vu que ces joueurs avaient du potentiel.
Justement, Ângelo n’a que 18 ans. On stigmatise toujours l’âge. Mais à 18 ans, il compte déjà 130 matchs avec Santos. C’est quelque chose qui est impressionnant… Il donne l’impression d’être très mature pour son âge…
C’est quelqu’un qui a beaucoup de qualités. Le plus difficile, avec lui, c’est la langue parce qu’il parle seulement en portugais. Même l’anglais, c’est difficile pour le moment. J’espère qu’il va rapidement apprendre l’anglais et quelques notions de français pour que l’on puisse communiquer avec lui… C’est nécessaire pour pouvoir parler de tactique et des choses que l’on souhaite mettre en place sur le terrain.
Pour commencer le championnat, le Racing croise la route de Lyon. Une formation rhodanienne qui connaît de nombreuses difficultés ces derniers temps notamment au niveau du recrutement où sa masse salariale est encadrée par la DNCG… Que penses-tu de cette équipe ?
On ne peut pas dire que Lyon possède une mauvaise équipe. Je sais que leur gardien Anthony Lopes ne sera pas du voyage. Ils n’ont pas vendu beaucoup de joueurs cet été. Il y a beaucoup de jeunes à fort potentiel. On ne peut pas dire que l’on est favori, Lyon reste un très bon club avec des individualités comme Lacazette, Barcola ou Cherki. Ce sont des joueurs avec des grandes qualités qui, en seulement quelques passes, savent se montrer dangereux. Il faut toujours rester vigilants. Le premier match est important pour bien démarrer la saison et trouver notre rythme. On espère lancer une belle saison.
Tu parlais d’une nouvelle ère qui s’ouvre… Quels sont les objectifs ? Qu’est-ce que cette équipe peut atteindre en Ligue 1 ?
Faire mieux que l’année dernière, clairement ! Le plus important, c’est d’apprendre aux jeunes en leur apportant notre expérience. Les investisseurs ne sont pas venus pour rien en Alsace. Dans le long terme, Strasbourg doit jouer le haut du tableau. En revanche, cela ne va pas forcément se produire tout de suite. On a perdu beaucoup de joueurs d’expérience malgré les investissements.
Les jeunes doivent prendre leur place mais ce n’est pas parce qu’on a mis beaucoup d’argent dans l’équipe que l’on va jouer facilement le haut du tableau. Les autres équipes ont aussi recruté ! On va faire de notre mieux. Mais avec le futur stade et les supporters, l’objectif à long terme est bien évidemment de jouer le haut du tableau.
Pour finir, il s’est récemment produit un événement à Madrid qui te concerne directement puisque Thibaut Courtois s’est blessé. Il y a longtemps que tu postules à une place en sélection nationale… As-tu l’impression que ton moment est venu pour prétendre à un rôle de numéro un avec la Belgique ?
J’espère que je pourrai jouer des matches mais je ne suis pas le seul. Il y a d’autres gardiens très performants en Belgique. Dès que j’ai l’occasion, je démontre au sélectionneur ce que je vaux comme au mois de juin dernier. Cependant, il y a beaucoup de concurrence comme en France. Je ne peux pas faire davantage. Jouer le haut du tableau avec Strasbourg peut me rendre service pour l’équipe nationale, c’est vrai. C’est mieux que, comme l’année dernière, où nous nous battions pour rester en Ligue 1.