La France est constituée de plus de 65 millions de sélectionneurs, c’est bien connu. L’Alsace, quant à elle, de plusieurs milliers d’entraineurs du Racing. Ce monument alsacien qui, tour à tour, rassemble ou divise, mais avant tout, attise une flamme que même le CFA2 n’a pas réussi à éteindre. Un monument qui, ce soir, ressemble plus à un château de cartes fragile, qu’à la cathédrale, fière et inébranlable depuis plusieurs siècles. Ce Racing qui hier encore illuminait la ligue 1 par sa fraîcheur et sa spontanéité, est devenu méconnaissable en seulement quelques semaines, pataugeant dans un marasme et une médiocrité encore impensable à l’aube d’une nouvelle saison qui se voulait pleine d’entrain et frappée du sceau de la confirmation. À l’aube d’une énième désillusion, peut-être la plus rocambolesque de cette pâle saison, une question se cogne aux parois de mon esprit hagard et quelque peu ko… Ça va s’arrêter quand ?
À quel moment, nous, peuple bleu et blanc, allons-nous retrouver un tant soit peu de sérénité ? À quel instant les discours et paroles certes sincères vont trouver écho sur le rectangle vert ? Car s’il ne fait nul doute que la bande à Liénard demeure concernée, force est de constater que chaque match rajoute une ligne à la liste impressionnante d’errances, de laxisme et de situations indignes du niveau qu’exige l’élite du football français.
Peu importe les noms couchés sur la feuille de match, le constat est accablant et la colère grandissante. Messieurs, qu’on le veuille ou non, le Racing Club de Strasbourg n’est pas un club comme les autres, et même si ailleurs on vous dira le contraire, ici, c’est un fait implacable. Ici, ce n’est pas ailleurs, justement. Ici, on est à guichets fermés à chaque rencontre et peu importe le résultat précédent. Ici, on affrète un avion sur des deniers personnels, deniers ô combien précieux en cette période compliquée. Ici, c’est comme ça, ici on vous aime, même mauvais, même relégables, même méconnaissables. Alors messieurs, joueurs, staff et dirigeants, il est grand temps de réagir. Grand temps de nous prouver que ce bleu de chauffe dont vous nous parlez si souvent existe vraiment. Grand temps de nous rappeler que c’était bien vous sur le terrain la saison dernière !
Personne ne vous demande d’éliminer trois joueurs dans un mouchoir de poche, d’envoyer une diagonale à 60 mètres sur la poitrine d’un coéquipier ou d’enchainer les petits ponts. Tout ça on s’en fiche… Faites juste votre boulot. Gérez vos zones de travail, arrêtez les cadeaux, gagnez vos duels, gardez le contact, soyez vous. Soyez ce que vous êtes réellement, des joueurs du Racing. Ne jouez plus avec notre écusson, nos valeurs et nos cœurs. Regardez-nous dans les yeux, vos victoires sont dans nos âmes. Votre détermination est dans nos tripes. Et notre salut est dans notre passion. Alors messieurs, sans détours, avec détermination et sans langue de bois, sortez-vous les doigts, mettez vos âmes sur le terrain et sortez-nous de cette merde !