Samedi soir à la Meinau, le Racing Club de Strasbourg recevait l’Olympique de Marseille pour le compte de la 13e journée de Ligue 1. Complètement dépassés pendant plus de 70 minutes, les Strasbourgeois ont arraché un nul inespéré en fin de match, grâce au héros de Toulouse, Lebo Mothiba, et à un fantastique but de Kevin Gameiro dans les dernières secondes (2-2).
Pour la septième fois consécutive cette saison, le stade de la Meinau était à guichets fermés. Devant plus de 26 000 spectateurs, le Racing recevait sa bête noire, l’Olympique de Marseille, qu’il n’a plus battu en championnat depuis le 9 avril 2005 (une victoire 1-0 à domicile sur un but de Mamadou Niang).
Inexistants pendant 70 grosses minutes, les Strasbourgeois se sont relancés dans le dernier quart d’heure face à des Marseillais comptant deux buts d’avance, mais qui semblaient déjà avoir la tête à la Ligue des champions (2-2).
Le club alsacien a pris l’eau
A la rue en première periode, le club alsacien a pris l’eau face à des Olympiens dominateurs dans tous les compartiments du jeu, leur pressing permanent étouffant une défense strasbourgeoise incapable de relancer correctement. Deux minutes seulement après le festival de Dimitri Payet qui aurait pu amener un premier but marseillais sans un sauvetage miraculeux signé Thomas Delaine (6′), Bamba Dieng se présente face à Matz Sels sur un long dégagement de son propre gardien, Pau Lopez.
Auteur d’une délicieuse bicyclette lors de sa dernière à la Meinau (0-2, le 13 décembre 2021), l’attaquant sénégalais, titularisé pour la première fois cette saison, se joue d’un Gerzino Nyamsi désabusé avant de tromper le portier belge d’un lob du droit (8′, 0-1).
A dix minutes de la pause, le latéral gauche Issa Kaboré double la marque sur un service de son homologue du couloir droit, Jonathan Clauss (35′, 0-2).
Gameiro et Mothiba héroïques
A cet instant, plus rien ne peut arriver au club phocéen. Dans un début de seconde période haché, Matteo Guendouzi et ses coéquipiers reprennent tranquillement confiance en leurs forces, eux qui restaient sur trois revers de rang en championnat (Ajaccio, Paris et Lens).
Ils auraient même pu se mettre définitivement à l’abri si Under, seul au deuxième poteau, n’avait pas raté le coche sur un énième caviar de Payet (58’).
Disposant d’un confortable matelas de deux buts, il est possible d’imaginer qu’à quinze minutes du terme, les Marseillais pensaient déjà à leur match de Coupe d’Europe décisif pour une qualification en huitièmes de finale, mardi soir contre Tottenham.
Ce qui est certain, c’est que le laisser-aller des joueurs d’Igor Tudor, à qui on peut reprocher ses choix tactiques, a profité à des Racingmen portés par leur public toujours aussi dévoué, même lorsque la copie rendue est si décevante.
Et comme à Toulouse (2-2), Lebo Mothiba, entré cette fois-ci à la pause, se mue en sauveur. Sur un service de Jeanricner Bellegarde à la 75e minute de jeu, il sonne la révolte strasbourgeoise (1-2).
Dans les toutes dernières secondes de la partie, Gameiro n’hésite pas lorsqu’il se présente à l’entrée de la surface marseillaise.
Du pied gauche, l’attaquant du Racing expédie le ballon dans la lucarne de Lopez, pour offrir une émotion si intense à tout un peuple ayant tant mérité ce dénouement inimaginable vingt minutes plus tôt (2-2, 90+3).