En fin de saison dernière, déjà, Thomas Delaine ne passait pas inaperçu avec son crâne rasé. Et, depuis la reprise de l’entraînement le 3 juillet dernier, le trentenaire arbore toujours cette même coupe de cheveux. Peut-on imaginer que ce changement d’apparence soit lié à une volonté de repartir à zéro après une première saison plus que compliquée en Alsace ?
Arrivé en fin de contrat du FC Metz à l’été 2022, le latéral gauche était la première recrue des dirigeants de Strasbourg pour le dernier exercice. Le natif de Lens se voyait confier la lourde tâche de tenter de faire oublier l’un des chouchous de la Meinau, à savoir « Titi » Caci, parti tenter l’aventure allemande du côté de Mayence. Débarqué sur les bords de Krimmeri avec un statut de titulaire en puissance, l’ancien Messin n’aura disputé, au terme d’une saison de toutes les peurs, que 1.075 petites minutes avec le Racing strasbourgeois – soit l’équivalent de seulement 12 rencontres complètes. D’abord touché au psoas début septembre et absent des pelouses pendant un mois, il pense enfin lancer sa saison à son retour à la compétition. Mais, après sept matchs consécutifs avec Strasbourg, le malheureux Delaine est à nouveau lâché par son corps lors du stage hivernal au Portugal au début du mois de décembre. Une déchirure au quadriceps puis, plus grave, une lésion à un ligament près d’un tendon d’Achille. Alors qu’il était sur le chemin de la guérison, ce nouveau pépin l’oblige à retarder son retour.
Sous les ordres de son ex-entraîneur en Moselle Frédéric Antonetti, le droitier spécialiste du flanc gauche retrouve de la confiance et se relance début mars… jusqu’à une nouvelle blessure, encore à l’entraînement, avant le déplacement à Lyon fin avril. Sur le banc lors du match nul scellant officiellement le maintien en Ligue 1 face au Paris SG (1-1, 37e journée) à la Meinau, il termine son premier championnat à Strasbourg par 45 minutes de jeu lors d’une opposition sans enjeu à Lorient (2-1) le 3 juin. De toutes ces difficiles étapes traversées, Thomas Delaine ne veut plus en entendre parler et ne compte pas s’appuyer dessus. Conscient que sa première saison a été manquée, il essaie de tirer tout de même des enseignements positifs. Usé physiquement et mentalement à l’issue du dernier exercice, l’ex-joueur du Paris FC a profité des vacances pour se ressourcer et réussir à tourner la page. Bien décidé à démarrer un nouveau cycle – une idée renforcée par le rachat du Racing, la nomination d’un nouvel entraîneur et l’arrivée de recrues onéreuses –, le prudent Delaine, qui a évacué les pensées négatives de son esprit, est satisfait de sa préparation estivale où il a été notamment été passeur décisif à deux reprises face à Fribourg (2-2) le 29 juillet dernier.
À 31 ans, il mesure également la chance qu’il a d’évoluer encore au sein d’une formation de première division aux ambitions nouvelles. Celui qui se sent bien physiquement – hormis une petite alerte au dos qui lui a fait manquer le premier match amical contre Hoffenheim (1-2) à la mi-juillet – est d’attaque pour ce nouveau championnat où il espère être épargné par les blessures. Pressé de retrouver la folle ambiance de la Meinau, Thomas Delaine, conscient que la concurrence est importante à son poste, va tout mettre en œuvre pour se faire une place dans un système Vieira où il dit s’épanouir. Par le travail à l’entraînement, ce garçon expérimenté compte s’imposer. Entretien.
Un entretien réalisé le mercredi 2 août à retrouver en intégralité dans le dernier numéro de votre magazine Direct Racing que vous pouvez commander ici et qui est d’ores et déjà disponible pour nos abonnés web.
Tu as longtemps été blessé la saison dernière. Un exercice assez difficile pour toi d’un point de vue personnel. Quel regard portes-tu sur ta première saison au Racing ?
J’ai essayé de vite tourner la page [rires]. On ne va pas se mentir : mon regard est assez négatif sur cette première saison en Alsace. Lorsque la saison s’est terminée, j’étais vidé mentalement et physiquement. Je suis vite parti en vacances… J’ai eu besoin de recharger les batteries et de me vider la tête. Maintenant, le Racing démarre un nouveau cycle avec le rachat, la nomination d’un nouvel entraîneur et l’arrivée de nouveaux joueurs. Ces évènements tombent plutôt bien pour moi. Cela m’a permis de repartir à zéro. Désormais, c’est du passé. Je vais tout faire pour que cette deuxième saison soit meilleure.
Est-ce que cette première saison compliquée – d’un point de vue personnel mais aussi collectif – te sert pour entamer la deuxième saison d’une meilleure manière ?
Très honnêtement, absolument pas. Je ne m’en sers pas pour aborder cette deuxième saison parce que je n’ai pas envie de me mettre des pensées négatives dans la tête. Comme le club, je suis reparti sur un nouveau cycle. Il y a tout de même eu du positif lors de ma première saison. J’ai notamment pu prendre mes marques et bien m’intégrer au sein du club, mais également jouer des matches importants. Mais comme je l’ai déjà dit, j’essaie surtout de repartir complètement à zéro et de vivre au jour le jour.
L’été du Racing a été très mouvementé entre le rachat par le consortium d’investisseurs américains BlueCo, le changement d’entraîneur, le départ de certains cadres et l’arrivée de nouveaux joueurs… Comment as-tu vécu toute cette agitation depuis ton lieu de vacances ?
Je ne suivais pas tous les jours mais je me tenais informé de la situation du club, évidemment, puisqu’il y a eu des évolutions très importantes. En tant que joueur, je n’ai pas de maîtrise et de pouvoir vis-à-vis de ces décisions et de tous ces changements. Donc, je regardais avec un œil extérieur et je faisais surtout confiance aux dirigeants du Racing. Dans ce club depuis plusieurs années, on sait pertinemment que tout est très bien géré par le président Marc Keller et ses associés. Je ne me fais pas de souci. Ce rachat donne des moyens financiers nouveaux au Racing. Cela peut ainsi entraîner plus de concurrence.
Lors d’une interview qu’il nous a accordé le 21 juillet dernier, ton coéquipier Gerzino Nyamsi nous expliquait que la concurrence, dans le football, faisait toujours du bien et permettait de tirer le meilleur de chaque joueur. Partages-tu cet avis ?
Franchement, je le rejoins complètement. De toute manière, j’ai tendance à dire que, dans le milieu du football, il n’existe pas de non-concurrence. Il y en a toujours ! Que ce soit avec des recrues ou avec des jeunes du centre de formation. Plus largement, je trouve qu’il y a beaucoup de qualités dans ce groupe strasbourgeois et que les recrues [Jessy Deminguet, Steven Baseya, Abakar Sylla et Emanuel Emegha, NDLR] apportent énormément à l’effectif. C’est toujours mieux de s’entraîner dans un groupe de qualité. On prend plus de plaisir et cela nous pousse à nous surpasser et à progresser au quotidien. Je dirais même que la concurrence est vitale pour un club de football avec de l’ambition.
Il y a Eduard Sobol, Maxime Bastian et même Marvin Senaya qui peuvent prétendre à une place dans le couloir gauche de la défense… Comment appréhendes-tu cette concurrence à ton poste où quatre joueurs peuvent évoluer ?
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