C’est dans la foulée d’une séance éprouvante, ce jeudi 13 juillet aux alentours de midi, que Jessy Deminguet nous a accordé une bonne dizaine de minutes à quelques mètres, seulement, des bruyants travaux ayant tout juste commencé sur la tribune sud du stade de la Meinau.
“L’entraînement d’aujourd’hui était très difficile avec ce test d’endurance. Il a fallu fournir des efforts de match. Tout le monde a joué le jeu en donnant son maximum. C’était physique mais nous sommes en période de préparation estivale, donc, c’est normal”, confie le néo-Strasbourgeois.
Officiellement au Racing depuis le 10 février, ce milieu relayeur a dû attendre la reprise de l’entraînement, le 3 juillet dernier, afin de rejoindre librement le club bas-rhinois puisque son contrat le liant à Caen ne se terminait qu’à la toute fin du mois de juin.
« Je voulais me reconnaître dans les valeurs du club »
Le natif de Lisieux dans le Calvados a été séduit par l’intérêt que lui portaient les dirigeants strasbourgeois – dont Loïc Désiré, le responsable de la cellule de recrutement – depuis l’été 2021.
“Quand un club comme le Racing te suit depuis un long moment, qu’il te connaît plutôt bien et que les échanges se déroulent parfaitement : le choix se fait de manière assez naturelle. Je voulais me reconnaître dans les valeurs du club que je rejoins. C’est le cas ici”, considère Deminguet qui n’a pas hésité à sonder son partenaire de chambre au centre de formation de Caen, Frédéric Guilbert, ainsi que des ex-Strasbourgeois au moment de prendre sa décision.
“Avec Fred (Guilbert), on se parle régulièrement. Mais quand il a appris que le Racing me suivait, il a eu un œil attentif là-dessus. On a échangé ensemble à plusieurs moments. Je me suis aussi entretenu avec Nuno Da Costa et Anthony Goncalves. Tout le monde avait cette même vision de ce que représente le Racing. C’est ce qui m’a fortement plu.”
Loin d’être un long fleuve tranquille, la saison passée du Normand avec son club formateur a été plus que compliquée. Le gaucher, qui souhaitait partir à l’été 2022, n’avait pas été écouté par sa direction. Sanctionné ensuite pour son refus de prolonger à Caen, le garçon né le 7 janvier 1998 – pourtant indiscutable les trois saisons précédentes avec le club normand – n’aura disputé que 14 rencontres pour huit petites titularisations en Ligue 2.
« Je continuais à m’entraîner avec les pros »
“Après ma signature à Strasbourg en février, je continuais quand même à m’entraîner avec les professionnels caennais. Il y avait de l’intensité dans les entraînements. J’ai un peu joué avec la réserve parce qu’il fallait que je dispute des rencontres. Cela m’a permis d’être assez prêt même si, j’en suis conscient, les efforts de Ligue 1 n’ont rien à voir”, nuance celui qui, lors de la deuxième moitié du dernier championnat, a dû prendre son mal en patience.
“Avant de reprendre l’entraînement à la Meinau, j’ai effectué une grosse préparation physique à la maison. Je savais qu’il fallait que j’arrive en forme pour avoir un petit temps d’avance”, poursuit-il.
“Très attentif” aux résultats de Strasbourg dont la survie en Ligue 1était menacée, Jessy Deminguet était d’ailleurs présent dans les coursives de la Meinau, le 27 mai dernier, lors de la 37e journée scellant, face au Paris SG (1-1), le maintien dans l’élite grâce au point du bonheur.
Depuis, beaucoup de changements ont eu lieu à Strasbourg. Le consortium d’américains BlueCo a racheté le club, un nouvel entraîneur, à savoir Patrick Vieira, a été nommé et une fourchette de six à huit nouvelles recrues a été annoncée par le board strasbourgeois. Pas de quoi effrayer un Deminguet qui sait où il met les pieds.
“Je vois tout cela d’un bon œil. Ces bouleversements veulent dire que le club est encore plus ambitieux qu’auparavant. Je vais continuer à travailler. Je sais qu’il y aura de la concurrence, mais, très honnêtement, ça ne me fait pas peur ! Je suis là pour tout donner”, assume-t-il de manière très sereine.
Concernant coach Vieira, il poursuit. “Ce n’est pas tous les jours que l’on est dirigé par un champion du monde. C’est un très grand joueur. En plus, il était milieu de terrain. Dès qu’il parle, nous sommes tous très attentifs à ce qu’il dit. Il a de belles idées de jeu que je partage. J’ai hâte de faire les premiers matches amicaux. »
« Jouer le maximum de matches possibles »
Désormais au travail avec son nouveau club depuis le début du mois de juillet, Deminguet ne cache pas ses ambitions. “Quand on vient dans un nouveau club, c’est forcément pour jouer le maximum de matches possibles. C’est mon envie. Je donnerai tout pour en disputer le plus.”
Depuis une dizaine de jours, on a pu découvrir un joueur se démarquant par son volume de courses, sa qualité de passes et son jeu tourné en permanence vers l’attaque. Décrit comme tel lors de cet entretien, il acquiesce.
“Je suis un joueur qui court énormément. C’est indispensable au milieu de terrain de combler les espaces en récupérant des ballons. Et, oui, j’essaie de me retourner en permanence dans le sens du jeu pour servir mes attaquants dans la profondeur. J’ai beaucoup travaillé dessus à Caen, je vais continuer. C’est important d’avoir un jeu vertical pour amener le danger », confirme-t-il.
Quatre ans après sa dernière apparition en Ligue 1 – le 24 mai 2019 contre Bordeaux – Jessy Deminguet, qui a pris le temps de mûrir dans la division d’en-dessous, se dit prêt à retrouver l’élite pour s’y imposer.
« J’ai pris énormément d’expérience. J’étais vraiment jeune quand j’ai commencé dans le monde professionnel. Avec les années, j’ai engrangé de l’expérience. J’ai également pris plus d’agressivité. Je ne vois plus le football de la même manière », conclut-il.