C’est un petit jeu auquel aiment bien s’adonner les journalistes sportifs en début de saison, et auquel aiment bien répondre les apprentis Nostradamus : savoir combien des trois équipes promues cette saison en Ligue 1 seront reléguées immédiatement en Ligue 2 après une toute petite saison à l’étage supérieur. Car il est bien vrai que rares sont les années où les trois clubs promus sont parvenus à tous se maintenir. Ce fut toutefois le cas dans l’histoire récente en 2003-2004 avec les maintiens de Nancy, Valenciennes et du Mans, et en 2013-2014 avec Monaco, Nantes et Guingamp.
En moyenne, on estime tout de même qu’un promu a une possibilité sur 3 de se maintenir, ce qui donne donc de l’espoir aux Strasbourgeois. L’archétype des trois clubs relégués étant un promu qui n’était pas taillé pour la Ligue 1 (Troyes ?), un petit qui n’a pas su confirmer son maintien de justesse de l’an passé (Metz ?) et une équipe qui s’est effondrée en milieu de saison (Angers ?). Bien sûr, le début de saison peut déjà donner de sérieuses indications sur lequel des 3 promus a le plus de possibilités de retourner dans l’antichambre du football français. Si l’on en croit BetStars, avec tous une cote de 500 contre 1 pour le titre, aucune de ces équipes n’est au-dessus des autres. Mais comparons donc les parcours des strasbourgeois avec nos amis amiénois et troyens pour en savoir plus.
D’un point de vue purement comptable en regardant dans le classement, c’est Strasbourg qui est pour l’instant le plus en retard, avec 4 petits points en 6 journées, soit 1 de moins que l’ESTAC et même 2 de moins qu’Amiens qui participe pourtant là à sa toute première saison dans l’élite. Si l’on reste dans la statistique pure et dure, on constate que les 3 clubs ont inscrit le même nombre de buts, à savoir un famélique 4, que seuls Metz, bon dernier, et … Nantes (pourtant 7ème et prochain adversaire du RCS) ont fait pire avec seulement 3 buts inscrits. D’un point de vue défensif par contre, c’est encore Strasbourg qui inquiète le plus avec déjà 11 buts encaissés, contre seulement 9 pour Amiens et 6 pour Troyes qui fait là aussi bien que Bordeaux, la défense la plus poreuse étant celle de Dijon avec 13 buts dans ses filets.
Autrement dit, en se concentrant uniquement sur les chiffres, le RCS n’est pas à la fête, mais il faut bien sûr pondérer tout cela par le calendrier de chaque équipe. Strasbourg a ainsi affronté 3 « gros », à savoir Lyon, Lille et Monaco. Mais ce sont 4 grosses écuries déjà jouées par Amiens, que sont Paris, Nice, Saint-étienne et Marseille, alors que Troyes a eu un calendrier beaucoup plus clément avec les seuls déplacements à Nice et Bordeaux. Toujours d’un point de vue calendrier, avec 4 réceptions en 6 matchs, Troyes a là-aussi été beaucoup plus avantagé qu’Amiens et ses 3 rencontres à domicile et Strasbourg qui n’a pour l’instant reçu que deux fois à La Meinau. Dans cette configuration, on voit bien que c’est Troyes qui a réussi un début de saison plus que moyen alors qu’Amiens est bien dans les temps et que Strasbourg est plutôt entre les deux.
Enfin, comme tout le monde le sait, ce sont bien souvent les confrontations directes qui décident de l’avenir de ces clubs tant les fins de saison sont toujours de plus en plus serrées. Et là, encore, c’est Amiens qui a fait la bonne affaire en venant s’imposer 1-0 à Strasbourg, une défaite à domicile qui pourrait faire très mal à la fin de saison. Ainsi, au regard de ce début de saison, les possibilités d’affronter Neymar et compagnie lors de la prochaine saison sont plutôt du côté Amiénois, alors que Strasbourg va devoir vite redresser la barre et que Troyes est celui avec le plus de souci à se faire. A voir en fin de saison si ces premières analyses étaient les bonnes.