Après la nouvelle défaite concédée samedi dernier contre Monaco (la troisième d’affilée et la quatrième en six journées), la tentation de dresser un premier bilan est grande. Un exercice apprécié par la presse et des journalistes parfois en manque d’infos croustillantes, auquel s’est prêté le journal l’Equipe. Le tout sous un angle bien particulier : celui du mercato.
Selon le quotidien sportif, le club strasbourgeois souffrirait ainsi d’un recrutement mi-figue mi-raisin, dont les performances du remplaçant de Boutaïb serait l’un des principaux marqueurs. Idriss Saadi (car c’est bien de lui dont il s’agit) a même l’indigne honneur de figurer parmi les flops du marché estival. Au vue des copies rendues par le nouveau goleador attitré, passé par Saint-Etienne, Reims ou encore Clermont, difficile de remettre en cause l’analyse des journalistes. En six rencontres, l’attaquant algérien n’a en effet planté qu’un seul but : celui de l’égalisation contre le Montpellier du défunt Loulou Nicollin.
Bien trop maigre quand on se penche sur les prestations passées du buteur qui, bien que régulièrement éloigné des terrains pour cause de blessure, n’en restent pas moins honorables. Et si les options dont dispose coach Laurey semblent plus que restreintes, le groupe strasbourgeois a malgré tout besoin d’un électrochoc, venant de son entraîneur voire de plus haut. Il faudra bien ça quand on sait que le prochain adversaire se présentant à la Meinau, en l’occurrence Nantes, marche actuellement sur l’eau. Une formation faisant preuve d’une froide efficacité (trois victoires 1-0) et qui a su mettre les barbelés, encaissant à peine quatre buts en six journées. Du pur catenaccio.
En regardant dans le rétroviseur, on est en droit de se dire que le Racing serait bien inspiré de reproduire un tel schéma. Et de montrer que les promesses entrevues notamment face à un Lille certes agonisant ou un Guingamp, tantôt gagnant tantôt perdant, ne sont pas le simple fruit du hasard. Alors certes, la rencontre de ce dimanche oppose une équipe qui ne marque plus à une autre qui n’encaisse plus rien. Mais statistiques ne rime pas toujours avec logique et c’est bien ce qui fait le sel d’un sport comme le foot. Et dans le foot comme ailleurs, la vérité du jour n’est pas forcément celle du lendemain, sinon Strasbourg serait encore en train de végéter en CFA au lieu de participer aux joutes de Ligue 1. Et si finalement, alors que certains tirent des plans sur la comète, on profitait juste de l’instant présent ? L’heure des bilans arrivera bien assez tôt.
A la prochaine ! Et d’ici là, allez Racing ! Pierre Estadieu Alsacien exilé à Saint-Dizier, journaliste au Journal de la Haute-Marne et ancien correspondant aux DNA et à l’Alsace.