Il a failli signer au Racing Club de Strasbourg lors de l’été 2017, Jean-Louis Leca évolue actuellement à l’AC Ajaccio. Il compte à son actif 82 matchs de Ligue 1 et 47 matchs de Ligue 2. Pour RCS LIVE, il revient sur la trêve estivale (2017) mouvementée qu’il a connu avec Bastia et parle ouvertement de ses choix.
En juillet dernier, vous avez failli venir en Alsace mais au final cela ne s’est pas fait, regrettez-vous ce choix ?
Aujourd’hui, oui c’est un regret. J’ai été pris pour un imbécile par les dirigeants bastiais. Je voulais aider le club et je pensais vraiment qu’on s’en sortirait. Ma première priorité était de rester et les dirigeants n’arrêtaient pas de me dire que ça irait. Honnêtement, l’aventure strasbourgeoise m’aurait tenté. Je m’étonne même à regarder certains matchs du Racing. Cela me rappelle Bastia avec beaucoup plus de monde bien sûr. Mais ça se rapproche. Je le regrette, mais c’est fait…
Quand Strasbourg m’a fait la proposition, j’ai un peu discuté avec les dirigeants de Bastia, mais ils n’ont pas été honnêtes avec mon agent et moi. Ils nous faisaient croire des trucs. Mais contrairement à ce que j’ai pu lire dans certains médias, le souci n’était pas Strasbourg. Quand j’ai repris le premier entraînement avec Bastia, le président m’a tenu un discours : « On ne veut pas que tu partes, tu auras une prolongation de contrat et une reconversion au bout »… En tout cas, Strasbourg, c’est un club où je me serai bien vu.
à Bastia, je devais aller voir les dirigeants pour les problèmes de salaires, je devais discuter avec tout le monde, supporters, etc etc… Et là j’ai dis « Si on n’a pas un vrai projet, je me casse ». Le président m’a alors dit tout ce que je voulais entendre, et j’y ai cru…
Vous avez hésité à prendre votre retraite en août ?
Oui ! Quand vous prenez la décision de dire non à des offres pour rester dans votre club et qu’au fil du temps vous vous apercevez qu’on vous a menti vous avez envie de dire stop. J’ai eu une proposition de Strasbourg, de clubs étrangers dont un club turc et que vous refusez pour tout donner dans votre club, là vous vous dites « qu’est ce que j’ai fait pour mériter ça ? ». J’étais très contrarié, j’ai voulu tout arrêter. J’ai très peu dormi pendant quatre mois, j’en ai vraiment eu marre.
Vous donnez l’impression d’être un joueur qui a des valeurs ?
En janvier dernier, Rennes me voulait pour remplacer Benoît Costil, je me suis refusé de discuter avec eux. Je voulais finir ma saison car je trouvais que cela aurait été un manque de respect pour mon club et mes supporters. Après toutes ces histoires, j’ai eu Olivier Pantaloni (entraîneur de l’AC Ajaccio) au téléphone. Je lui ai dit que je voulais arrêter il a répondu « Tu es fou ! On veut que tu viennes chez nous. Je te laisse tout le mois d’août pour prendre ta décision. Sache, en tout cas, que si rien ne se présente, la porte est grande ouverte ». Je suis quelqu’un qui marche à l’affection et à l’humain, je lui ai donné ma parole ! J’en avais assez d’attendre, milieu du mois j’ai pris la décision, j’ai pris ma voiture et j’ai signé mon contrat avec l’AC Ajaccio.
Que peut-on te souhaiter pour la suite ?
32 ans, c’est le bel âge. J’ai un contrat de trois ans avec une petite clause libératoire que j’ai fixé moi-même. Je souhaite rester au plus haut niveau. Si demain on remonte en Ligue 1 avec Ajaccio, je serai le plus heureux. Une aventure à l’étranger me tenterait beaucoup. En tout cas, pour être franc, si Strasbourg s’était présenté en août, j’aurais signé tous les jours !