Dans notre tout premier Alsa’Sports Magazine, vous avez pu lire le dossier spécial « Stade de la Meinau ». En effet, la rénovation de l’antre strasbourgeoise devrait débuter dès juin 2021. Nous en avons profité pour interviewer l’un des principaux intéressé. Premier adjoint au maire de Strasbourg, Alain Fontanel (à droite sur la photo) :
Pour une dépense de 100 millions d’euros, n’aurait-il mieux pas valu construire un nouveau stade moderne plutôt que de rénover la Meinau ?
Alain Fontanel : Construire un nouveau stade implique de trouver un nouveau site suffisamment vaste pour un accueillir un tel équipement (la reconstruction sur place priverait le Club trop longtemps de son stade).
Un tout nouveau stade couterait deux à trois fois plus que la rénovation compte-tenu des coûts de construction mais aussi des nombreuses infrastructures d’accompagnements nécessaires (accès route, transports en commun, parking). Cela poserait aussi de nombreuses questions environnementales difficiles à résoudre. Il faudrait enfin trouver une nouvelle fonction pour le stade actuel et un Club pour en assumer l’entretien et ses charges.
Déplacer le stade reviendrait aussi à rompre avec une histoire forte et ancienne. Le site de la Meinau est utilisé pour jouer au football depuis 1906 par le FC Neudorf puis le Racing. Il prend le nom de stade de la Meinau en 1921 avec l’installation de la première tribune en bois.
Cela fait plus d’un siècle que Meinau rime avec Racing, et inversement, difficile de couper ce cordon et de se priver de cette identité.
La capacité choisie, autour de 32 000 places, n’est-elle pas insuffisante au regard du nombre de supporters du Racing ?
La capacité d’un stade doit permettre d’accueillir dans de bonnes conditions les supporters, consolider le modèle économique et donc sportif du Club et assurer une bonne ambiance les soirs de match.
On doit bien sûr prendre en compte l’engouement suscité par le Racing depuis son retour en L2 puis en L1 mais il faut aussi tirer les leçons du plan grands stades de l’Euro 2016. Beaucoup d’argent public a été dépensé pour des stades qui se sont révélés très chers (270 M d’euros en moyenne pour les cinq principaux) et aussi trop grands.
Si la Meinau a quasiment fait le plein toute la saison, les stades de grandes villes de foot comme Marseille, Lille, Saint-Etienne, Nice ou Bordeaux sont au tiers vide en moyenne. Ce qui n’est pas sans poser de problèmes d’ambiance.
La jauge actuelle est notoirement insuffisante, se rapprocher des 35 000 me semble un objectif sage conforme au souhait des dirigeants du club.
En quoi ce projet est important pour la ville et l’Eurométropole ?
Les retombées économiques et médiatiques du foot sont à la hauteur de la place qu’il prend dans les médias et dans le cœur des supporters. Pour un territoire comme le notre c’est un enjeu fort en termes d’attractivité et de rayonnement.
Une ville comme Montpellier a pu changer son image grade au foot, à l’inverse Strasbourg a beaucoup perdu avec la relégation en CFA2. La 7ème ville de France en population ne peut pas avoir le 150ème club pour le sport le plus médiatique. Quand le Racing a infligé au PSG sa première défaite de la saison 2017-2018, on a parlé du club et de la ville dans le monde entier. Le Racing club de Strasbourg faisait la Une des journeaux sur toute la planète, c’est un vecteur puissant et irremplaçable pour un territoire.
Simple partisan ou réel passionné du Racing ?
Un seul amour oui et pour toujours ! Les vrais passionnés étaient là pour tous les match de CFA 2 et pas que pour le PSG, j’en étais.