L’incroyable pari est réussi : le Racing Club de Strasbourg est revenu dans le monde professionnel en 5 ans. Et de surcroît, il est même de retour en ligue 1 ! Qui l’aurait cru au soir du 22 août 2011, date funèbre de la liquidation de club. Tout bonnement incroyable, inconcevable, voire totalement fou ! Ce retour à la vie a été aussi laborieux que passionnant mais il a aussi été l’Âœuvre de plusieurs personnes qui, tour à tour, y ont cru, ont sacrifié de leur temps et de leur argent. Ne les oublions pas…
La première pierre
été 2011, CFA2. Une phrase résonne dans les travées de la Meinau : « Mais qu’est-ce qu’on fait là ? ». La vie du racing ne tient plus qu’à un fil, tellement fin que l’on tremble à chaque coup de vent ! Il est tenu par deux hommes en particulier : d’un côté, Frédéric Sitterlé, homme d’affaires alsacien qui vient de racheter ce qu’il reste du club; de l’autre, François Keller, resté au chevet de l’institution, ou de son ombre…
Leurs rôles, aussi courageux que désespérés, sera toutefois déterminants. Sitterlé, aux affaires, rameute ceux qui croient au projet. François Keller, au sportif, reconstruit une équipe à la hâte, étant même obligé de démarrer le championnat en retard. Il multiplie les entretiens et rendez-vous. Au delà du rôle de coach, il assure aussi celui d’intendant ! On le voit régulièrement laver les maillots. La saison démarre et elle se passe bien, très bien même, puisque la montée est à la clé avec le record d’affluence du CFA2 au passage.
Le public est véritablement l’une des forces les plus importante de ce renouveau. Il vient soutenir son équipe sans faille et cela faisait très longtemps que ce public n’était pas composé uniquement de supporters. Le peuple strasbourgeois (et alsacien) a répondu présent lors de cette période charnière !Les fondations
La montée en CFA est actée mais le Racing est toujours convalescent et loin d’être guéri. Si le dépôt de bilan a permis d’effacer les dettes, il a aussi fait disparaître tout ce qui le rattachait à un club professionnel. Plus de centre de formation, plus de joueurs professionnels (ça coule de source), et un train de vie réduit à peau de chagrin. Il est temps de passer la vitesse supérieure et de faire bonifier l’incroyable travail du duo Sitterlé – Keller ! La suite est simple, vaincre ou périr !
Cette suite est caractérisée par un homme, Marc Keller. Le 21 juin 2012, il prend les rênes du club pour 1€ symbolique, accompagné d’un pool d’investisseurs alsaciens composé, entre autre, d’Egon Gindorf, Patrick Adler, Thierry Hermann ou encore Pierre Schmitt. La période qui précéda ce changement de présidence fut toutefois mouvementée, le pool d’actionnaire s et Sitterlé ayant eu beaucoup de mal à se mettre d’accord sur les montants de la transaction.
Exit Sitterlé, grand artisan de la renaissance du RCS. Bonjour Marc Keller, nouvel homme fort du racing ! S’ensuit une saison de CFA mal embarquée, ponctuée d’un nouveau record d’affluence face au FC Mulhouse et d’un match exceptionnel délocalisé à Epinal face à Raon l’Etape ! Le Racing est champion pour la deuxième saison d’affilée !
Passage de témoin
La première saison en National est compliquée, très compliquée même. Le RC Strasbourg n’avance pas, le groupe ne vit pas au mieux. François Keller, toujours aux commandes de l’équipe, n’y arrive plus. à quelques matchs de la fin de saison, Marc Keller, la mort dans l’âme, rappelle le plus alsacien des Bretons, Jacky Duguépéroux. Mais l’électrochoc n’aura pas lieu, Strasbourg est relégué sportivement. Il sera ensuite repêché administrativement.
S’ensuivent quatre années extraordinaires, deux montées et le retour en ligue 1. Cette véritable renaissance est le fruit d’un nombre incalculable d’heures, de jours, de mois de travail. à chaque période, des hommes ont Âœuvré pour faire survivre le club dans un premier temps. Sous assistance respiratoire en CFA2, plâtré en CFA et en mort clinique lors de sa première année de National.
Aujourd’hui, le patient est rétabli ! Sa convalescence n’est pas tout a fait terminée, il sera toujours sous surveillance mais le miracle a eu lieu. Et si la chance a joué un rôle, car il en faut, n’oublions jamais ceux qui y ont travaillé, même durant une courte période.
ARTICLE : JULIEN CONRAD