Titulaire à deux reprises en Ligue 1 depuis le début de la saison, Benjamin Corgnet vit actuellement une période quelque peu compliquée. Nombreux sont les joueurs qui auraient d’ores et déjà baissé la tête dans une telle situation. De son côté, Benjamin Corgnet continue de se battre et tente d’apporter toute son expérience au Racing Club de Strasbourg. Souvent pointé du doigt par les supporters qui lui reprochent une certaine nonchalance, le milieu de terrain précise que ce n’est pas dans sa nature.
Arrivé en Alsace lors de l’été 2017, Benjamin Corgnet a porté le maillot strasbourgeois à 37 reprises dans l’élite du football français. Si l’ancien stéphanois ne parvient pas à percer au sein du club alsacien, celui-ci travaille dans l’ombre et attend son heure !
Journaliste : Tout d’abord, comment te sens-tu actuellement et comment vis-tu la période actuelle ?
Benjamin Corgnet : Je me sens bien, mais c’est certain que je ne joue pas énormément mais quand je joue j’essaie d’apporte quelque chose, que ce soit sur le terrain ou en dehors. J’ai l’expérience pour essayer d’aider l’équipe comme je peux. J’essaie de donner le maximum quand je suis sur le terrain. Forcément j’aimerais jouer un peu plus, mais il faut se mettre au service du collectif, bosser et attendre son heure.
C’est vrai que le rythme de la compétition on le prend seulement sur les matchs, tu as beau faire tous les entraînements. J’ai fais quelques matchs amicaux et quelques matchs officiels, mais c’est sur que c’est sur le terrain qu’on prend le rythme. Contre Rennes je cherchais mes repères au début. Je me sens bien sur le terrain, j’ai encore quelque chose à apporter, c’est rageant de pas pouvoir jouer plus. Il me manque ce petit déclic à mettre ce but et à être décisif. Si je marque mon action contre Rennes ça nous permet d’égaliser et après le match est peut-être différent. C’est ce qu’il me manque… J’essaie d’apporter ma joie au quotidien et surtout me donner quoiqu’il arrive, que je joue ou non. J’ai joué quelques matchs et les autres je suis sur le banc et je ne rentre pas, c’est compliqué, j’aimerais apporté un peu plus même en rentrant en cours de match. Après il y a des choix qui sont fait et il faut les accepter et bosser pour essayer de changer ça.
Il faut avouer que ton profil n’est pas à son avantage dans un tel dispositif ?
C’est vrai que je ne suis pas vraiment un attaquant ni-même un milieu relayeur. Je suis plus un 10 qui aime bien me situer sans avoir de poste précis et pouvoir aller un peu partout. Dans le système actuel il n’y a pas forcément tout le temps cette place là. Il y a d’autres joueurs qui sont à ce poste-là et qui on été performant à un moment donné. J’essaie vraiment d’apporter le maximum à chaque fois, ne pas bouder, ce n’est pas dans mon caractère, je n’ai pas envie de finir comme ça ici, je me sens bien ici.
Les supporters te reprochent souvent une certaine nonchalance ?
On me l’a souvent reproché. Je ne suis pas nonchalant, c’est ma façon d’être au quotidien. Cela ne veut pas dire que sur le terrain je ne fais pas les efforts car dans les matchs je cours toujours entre 10 et 11 kilomètres, donc je ne fais pas rien. Je suis capable de défendre, de revenir et d’attaquer. En aucun cas il s’agit de nonchalance, c’est un trait de caractère. Je ne suis pas du tout comme ça.
Le manque d’agressivité est également pointé du doigt
On manque d’agressivité depuis quelques temps. On s’est dit les choses collectivement, il y a quelque chose qui ne va pas et on a envie de se révolter. On a pris conscience qu’on devait tous se mettre au niveau de la Ligue 1. De ce que l’on a fait l’an dernier. On voit que lorsqu’on ne met pas ça, les autres équipes le mettent et on est une équipe moyenne. On a pas l’effectif de Paris, donc dans l’envie on ne pas baisser en motivation ou baisser la hargne, car ça ne passera pas. Et face à des équipes comme Dijon, qui sont de notre calibre, ça se joue souvent sur ça, ces petits détails. Hormis la semaine ou on a gagné les deux matchs (Nantes et Montpellier), sinon c’est moins avec nous que l’an dernier, donc quand c’est comme ça il faut se remettre au travail, tous se remettre en question individuellement et collectivement et c’est ce que nous avons fait durant cette trêve.
On est à l’image de clubs qui jouent l’Europe. Et encore, il n’y a pas de clubs qui ont joué l’Europe comme nous l’avons joué. On a joué quinze matches quand d’autres en sont à peine à neuf. La préparation n’est pas la même. Beaucoup de joueurs étaient courtisés et ils sont restés, d’autres sont parti au dernier moment. C’est tout un aspect mental que les gens ne voient un peu moins. Mais il faut se remettre dedans et qu’on oublie ce qu’il s’est passé.
Tout le monde était déçu de l’élimination, les supporters, le club et nous, maintenant il faut avancer. Notre quotidien c’est la Ligue 1 et il ne faut surtout pas négliger ça. Encore une fois, on a repris le 25 juin et depuis le 20 juillet on est en compétition officielle. C’est normal à un moment donné d’avoir un manque de jus ou un peu moins de gnac, il faut se remettre au boulot, c’est tout.
D’un point de vue personnel, l’élimination n’a pas facilité ta situation ?
Moi aussi ça m’a fait hésiter et gamberger. Je ne connaissais pas trop les intentions du club cet été tout en sachant que je ne serais pas un titulaire indiscutable. à moi de me poser les questions. J’arrive à un certain âge ou j’ai envie de jouer et me faire plaisir. Il n’y a pas eu forcément de sollicitation, je n’ai pas voulu partir n’importe où et n’importe quand. Il y avait la qualification en Coupe d’Europe en ligne de mire, après la fin du mercato arrivait rapidement. J’ai fais ce choix de prendre le risque de moins jouer. Mais je ne lâcherai pas, c’est dans mon intérêt de montrer le plus possible et essayer de faire progresser cette équipe et ainsi être gagnant individuellement. J’avais connu une période encore plus compliquée à Saint-Etienne. La saison passée j’ai beaucoup joué en première partie puis beaucoup moins, cela a forcément impacté l’intérêt des autres clubs cet été ou tout le monde aurait peut-être pu s’y retrouver.
J’ai passé cette déception et je me donne à fond en me disant qu’il me reste des bonnes années. Je me sens bien physiquement, c’est déjà ça. Je ne sais pas ce que le coach en pense, j’essaie de faire un maximum pour essayer de faire changer son avis et d’avoir le plus de temps de jeu possible. Il m’avait exposé ma situation cet été, ça restera entre nous deux. On arrive dans une période ou avec la répétition des matches on est un peu usé de ce que j’ai pu dire auparavant. Il faut vraiment avoir de la communication et tous se dire les choses et se parler. J’ai connu une saison compliquée à Dijon avec une rétrogradation. Cela peut aller vite dans la spirale négative et après c’est très dur de se relever. Tout le monde à intérêt à aller dans le même sens et c’est ça le principal.
C’est la première fois de l’histoire qu’il y a aussi peu de points qui séparent le 20ème au 11ème
Chaque année il y avait des équipes à la rue en bas de classement. à la moitié du championnat tu savais limite plus qu’une place hors barrage. Le niveau s’est équilibré. Quand c’est comme ça, ça va beaucoup se jouer à l’envie et au mental. C’est pour ça qu’on va progresser sur ça et j’en suis certain qu’on va s’améliorer.
Marseille la semaine prochaine, pas forcément un match facile ?
C’est des beaux stades, de belles ambiances. Ils ne sont pas dans une position favorable. Il faut jouer et essayer de les mettre en danger. On sait très bien que si on arrive à faire quelque chose d’entrée le stade sera contre eux et ça sera à notre avantage. Mais il faut déjà qu’on pense à nous, à régler les petits défauts qu’on a eu ces derniers temps. Je ne m’en fais pas trop. On a un effectif de qualité. Il y a quelque chose à faire ensemble.
En tout cas je n’ai jamais été, dans toute ma carrière, demandé des comptes. Des fois on peut parler mais je me suis rarement plain de ma situation, je sais ce qu’elle en est. Je dois être plus performant, ce sera au coach de prendre les décisions. J’attends que ça que de jouer et croquer dans le ballon. Cela reste ma passion et j’ai encore envie, encore plus sur ma fin de carrière, de jouer. Je ne me sens pas fatigué et je pense que je peux encore apporter. En tout cas je ne remettrai pas en cause les choix du coach. Je me donnerai toujours pour le bien du collectif et du club.
Même si je n’ai pas eu beaucoup d’opportunités pour me montrer, à chaque fois que j’étais sur le terrain j’ai pu avoir cette petite occasion, et c’est là ou je bosse sur ça et ou il faut que je sois plus exigeant envers moi-même !