En 2016, le doubiste Jonas Martin confie à Goal : « Il y a des clubs en France pour me faire passer un palier ». En signant au Racing Club de Strasbourg, son ambition est mise en évidence. Jonas remplira-t-il cette ambition personnelle ?
Né à Besançon le 9 avril 1990, Jonas Martin fait ses premiers pas dans le football à 7 ans sous les couleurs de l’US Rigny dans le département de la Haute-Saône puis durant deux ans à l’Espérance d’Arc-lès-Gray. En 2000, suite au déménagement familial dans le Gard, il intègre le Nîmes Olympique et ne tarde guère à se faire remarquer. Pour anecdotes, il sort major d’une stage d’été de Jean-Michel Larqué et remporte également la coupe de la Ligue du Languedoc-Roussillon, en moins de 13 ans, marquant deux buts lors de la finale.
Arrivé au Montpellier Hérault Sport Club alors qu’il n’a que 14 ans, Jonas Martin fait partie de la prestigieuse « génération 1990 » victorieuse de la Coupe Gambardella en 2008. Ses copains d’aventure sont, entre autres, Younes Belhanda, Rémy Cabella, Benjamin Stambouli et Abdelhamid El Kaoutari. Titulaire lors de cette fameuse finale victorieuse face à Nantes 2-0, il est même désigné meilleur joueur de la rencontre par France-Football avec une honorable note de 8/10. Jonas Martin débute ensuite chez les pros du MHSC lors de la saison 2010-2011 et inscrit au passage son 1er but en Ligue 1 contre Saint-Etienne à La Mosson.
Il devient professionnel en juillet 2010 en signant un contrat pour une durée de trois ans. Celui qui se définit comme « milieu offensif polyvalent » joue le plus souvent en milieu offensif derrière l’attaquant ou dans le couloir gauche depuis son arrivée à Montpellier. Il est toutefois un numéro 10 de formation. Son éclosion connaît une nouvelle étape avec sa sélection en équipe de France Espoirs. Cette joie est de courte durée car une blessure compromet cette sélection puisqu’il est contraint de déclarer forfait. Malgré cela, la confiance des dirigeants montpelliérains reste intacte et se manifeste même par la prolongation de son contrat en avril 2011 qui le lie désormais avec le club jusqu’en juin 2015. Du haut de ses 22 ans, le milieu offensif connaît une expérience hors du MHSC lors de la saison 2011-2012, sous le maillot d’Amiens. Reboosté par cette expérience, le joueur, homme discret et attachant, revient au MHSC la saison suivante avec pour ambition personnelle de s’imposer peu à peu au sein de l’effectif héraultais. Devenu un titulaire indiscutable lors de la saison 2013-2014 à la suite du départ de Remy Cabella en Angleterre, il n’a quasiment plus quitté le onze de départ. En mai 2014, il signe une nouvelle prolongation jusqu’en 2017. Lors de saison suivante, il est systématiquement titulaire avant qu’une blessure à l’épaule contractée le 31 janvier 2015 face au FC Lorient ne le pénalise. Son retour sur les terrains ne se fera que le 4 avril 2015 au cours de la 31e journée face au SC Bastia. Lors de la saison 2015-2016, doit asseoir encore davantage sa place de titulaire. Le 19 septembre 2015, il marque son premier but de la saison face au Stade Malherbe de Caen (défaite 2-1). Jonas Martin dispute ainsi 115 matchs toutes compétitions confondues sous le maillot du MHSC et inscrit 7 buts au total. Contraint de trouver 8 M€ dans les plus brefs délais pour passer sans encombrer le cap de la DNCG, le club montpelliérain accepte toutes les bonnes offres pour n’importe lequel de ses joueurs dont le plus convoités reste le milieu de terrain relayeur.
Courtisé par l’AS Saint-Etienne, Rennes et Nice en France, Mayence en Allemagne et Malaga en Espagne, le Montpelliérain, qui a à son actif 107 matchs en Ligue 1, opte finalement pour l’Espagne. Le milieu axial dont le contrat à Montpellier se termine en 2017, s’engage trois ans avec le Bétis Séville le 9 juin 2016. Le challenge demeure grisant pour Jonas Martin. Toutefois, le milieu de terrain andalou se blesse lors de l’ouverture de la Liga dans un duel face à Leo Messi. Cette indisponibilité de plus de 2 mois entache malheureusement sa saison et au moment où il retrouve la forme, le club renvoie celui qui l’a fait venir à savoir le coach Gustavo Poyet. Le nouveau technicien en place souhaite imposer sa marque à travers une politique qui exclut les recrues. Une blessure en janvier empêche l’ex-montpelliérain de terminer la saison avec 20 apparitions et 2 buts marqués et de se faire adopter par les supporters beticos qui louent son état d’esprit exemplaire et sa combativité. Outre Strasbourg, d’autres pensionnaires de ligue 1, le SCO d’Angers et le Stade Malherbe de Caen ont montré leur intérêt pour le profil de Jonas Martin. Selon Estadio Deportivo, il était également dans le viseur du Bursaspor de Paul Le Guen.
Mais Jonas Martin, au-delà du milieu footballistique, s’est illustré à un autre niveau. En effet, à la lecture du livre de Fabrice Lhomme et Gérard Davet, Un président ne devrait pas dire ça, compilation de maintes déclarations de François Hollande, il constate que l’ancien président de la République ne porte pas les footeux dans son cÂœur. « Des gosses mal éduqués et à qui il serait bon de faire de la musculation du cerveau » lira-t-on. Outrés par de tels propos, plusieurs acteurs du football professionnel utilisent alors leur droit de réponse. Outre Emmanuel Petit et l’UNFP, Jonas Martin, le 12 octobre 2016 tacle intelligemment l’ancien président via une déclaration, sur son compte twitter, qui utilise une anaphore, une figure de style chère à François Hollande, le fameux « moi président… ». Force est de constater que Jonas Martin possède un don de la répartie assez développé.
Voici un petit florilège de buts, passes décisives (« caviars ») et dribbles de Jonas Martin. A vous d’en juger… Florilège de Jonas