Le Racing Club de Strasbourg a la particularité d’évoluer avec une défense à cinq lors de cette saison 2018/2019. Un système mis en place par Thierry Laurey dès la cinquième journée du championnat de Ligue 1 et le déplacement à Montpellier (1-1).
Débuts à 4
Thierry Laurey a débuté la saison avec une défense à 4, ce qui a permis au Racing de s’imposer à Bordeaux (0-2) et de faire match nul face à Saint-Etienne au Stade de la Meinau (1-1). S’ensuivent deux revers pour la bande à Stefan Mitrovic (2-0 à Lyon et 3-2 face à Nantes). Le technicien strasbourgeois décide alors de changer son fusil d’épaule et passe pour la première fois de la saison à cinq dans l’arrière garde alsacienne lors du déplacement dans l’Hérault. Mitrovic, Martinez et Caci composent l’axe de la défense tandis que Carole et Lala prennent les couloirs.
Un dispositif payant
Un changement qui va réussir au Racing ! Sur les neuf rencontres qui suivent, Strasbourg ne s’incline qu’une seule fois (à Marseille 3-2) et réalise quelques coups d’éclat. Une victoire impressionnante à Rennes (1-4), un nul face au PSG (1-1) et une cage inviolée à Lille (0-0).
Des supporters sceptiques
Après le changement de système, le RC Strasbourg ne s’inclinera que trois petites fois sur le reste de la phase aller (2 avec une défense à 4, 3 avec une défense à 5). Et pourtant, ce dispositif ne fait pas que des émules. Nombreux sont les suiveurs qui décrient ce choix de Thierry Laurey. Pour une partie du public strasbourgeois, le coach ne serait pas assez porté vers l’avant en mettant une défense à cinq.
Une idée reçue ?
Si le Racing évolue à 5 derrière, il n’en n’est pas pour autant une équipe défensive ! Deux joueurs latéraux qui montent régulièrement et qui permettent de multiplier les centres en créant le surnombre. Pour preuve, Kenny Lala est actuellement le meilleur passeur du RCS avec 9 passes décisives. à l’issue de la phase aller, le Racing occupe même la quatrième place en terme de buts avec un total de 30 buts inscrits. Un classement que Strasbourg occupe toujours après la 36ème journée de Ligue 1.
Le Racing sur un nuage
Après les fêtes de fin d’année, le Racing démarre 2019 avec trois victoires en trois matchs de championnat (Toulouse, Monaco et Bordeaux) ainsi que deux victoires en Coupe de la Ligue et une en Coupe de France. Les Alsaciens inscrivent 13 buts pour 7 encaissés. Difficile alors de critiquer les choix de l’entraîneur, qui, plus que jamais, le conforte dans le choix de ce système.
Un jeu trop lisible ?
Après sa qualification en finale de la Coupe de la Ligue, le RCS n’y arrive plus et va enchaîner sept matchs de Ligue 1 sans la moindre victoire. Une période compliquée mais qui peut s’expliquer dans un premier temps par la qualification pour la finale et avec le maintien quasiment acquis dès fin janvier. Avec une seule victoire sur les quatorze dernières rencontres de L1, les joueurs du Racing s’attirent les foudres d’une partie des supporters. Ces derniers estiment que l’équipe ne joue plus et ne mouille pas suffisamment le maillot. De notre côté, on miserait plutôt sur un jeu strasbourgeois trop facilement lisible pour les adversaires.
Thierry Laurey a remis une défense à quatre lors de la réception de Reims au Stade de la Meinau (4-0) et cela trois jours après la victoire en Coupe de la Ligue. Puis a récidivé face à Guingamp et Montpellier. Verdict ? Six buts concédés en deux rencontres. Il n’en faudra pas plus pour que le technicien strasbourgeois renforce sa défense et cela dès le déplacement à Amiens, qui nous a gratifié d’un bien triste 0 à 0. Les adversaires du RCS ne manquent pas de fermer les couloirs, laissant ainsi moins de place aux débordements de Kenny Lala et Lionel Carole; ce qui a un impact direct sur le rendement du secteur offensif tant l’apport des latéraux est important dans le système strasbourgeois.
Sur la phase retour, le Racing s’est imposé à quatre reprises, dont trois dès le mois de janvier. Strasbourg s’est incliné à cinq reprises, exactement comme lors de la phase aller alors qu’il reste désormais deux journées de championnat. La bande à Stefan Mitrovic pourrait potentiellement réaliser, avec exactitude, le même parcours que lors de la phase aller. Mais pour cela il faudra impérativement s’imposer face à Rennes ce samedi puis à Nantes vendredi prochain (pour rappel, en 36 confrontations à Nantes, le Racing ne s’est imposé que deux fois).
Verdict
Ce système à cinq défenseurs était ce qu’il y avait de mieux pour le Racing Club de Strasbourg cette saison. Mais celui-ci ne devrait pas être reconduit la saison prochaine. Il ne surprend plus personne et on sent véritablement le manque de densité au milieu de terrain depuis plusieurs matchs. Thierry Laurey a réussi à mettre à profit l’ensemble des profils qu’il avait à sa disposition pour cette saison 2018/2019 et il faut le féliciter pour cela. S’il y a quelques équipes européennes qui évoluent dans ce dispositif, celui-ci est tout de même très rare.