Pascal Bridel, actuellement observateur pour l’AJ Auxerre depuis de nombreuses années, est un grand connaisseur du football. Retrouvez chaque semaine, son analyse sur le monde du ballon rond dans la rubrique « L’Âœil de Pascal Bridel ». Cette semaine, il nous parle de ce petit club haut-rhinois bien sympathique…
Quand je disais dernièrement que la coupe de France est la plus belle des épreuves et qu’elle est bien plus belle qu’une coupe du Monde en argumentant que les amateurs peuvent vibrer avec cette compétition contrairement à un mondial qui est élitiste et exclusivement réservé aux stars de la planète, les SR Kaysersberg m’ont donné raison avec leur magnifique parcours lors de cette édition 2016/2017 et ce n’est peut-être pas finiÂ…
Une 100ème édition mais seulement 99 finales
Les gars de vallée ont choisi la bonne saison pour s’illustrer dans la compétition puisqu’il s’agit de la 100ème édition à l’issue de laquelle nous n’assisterons pourtant qu’à la 99ème finale, la saison 91/92 ayant été marqué par le drame de Furiani suite auquel la finale n’a pas été disputée.
Je ne me suis pas trompé, sentant l’exploit possible, en faisant le choix d’aller assister au 6ème tour entre les SR Kaysersberg et le FC Sierentz plutôt que de rester tranquillement chez moi un des tous premiers dimanche de la saison où je n’avais pas de match à observer.
Dans l’aventure des SRK ce ne sont pas que les joueurs de KB qui vibrent. Les hommes de Vincent Aimetti et leur public ne font qu’un dans une ambiance digne de ces grands rendez-vous que seul le sport peut vous faire connaître. Kaysersberg est rôdé dans ce domaine avec le basket qui est son porte drapeau sportif depuis tellement longtemps et le speaker, Emmanuel Arnoux, a chauffé le stade contre Sierentz comme il chauffe la salle Théo Faller habituellement.
Des Colmariens au stade Joseph Aiolfi
Parmi le nombreux public massé sur le parvis du club-house on pouvait apercevoir Christophe Bridel, l’élu local spécialiste du sport dans la vallée, mais aussi l’ancien maire Henri Stoll ainsi que le nouveau, Pascal Lohr, mais surtout aussi quelques Colmariens supporters des feux SR Colmar en manque de sensations fortes depuis la disparition des SRC et l’élimination précoce dans la compétition du nouveau SRC.
Les SR Kaysersberg sont en train d’écrire la plus belle page de leur histoire et c’est ce qui fait le charme de la Coupe de France. Et il n’y a pas qu’au tour du terrain qu’on trouve des Colmariens. Ce parcours en coupe de France me fait plaisir pour un garçon comme Jean-Christophe Schneider, le dernier rempart des SRK, lui que j’ai connu en poussin au vieux stade des Francs et qui doit le poste qu’il occupe sur le terrain à un grand Monsieur qui nous a quitté trop tôt, Jean-Paul Schaeffer. Trop fougueux dans le champ, Jean-Paul l’avait mis entre les poteaux pour préserver les tibias de ses copains d’entraînement et depuis il n’a plus quitté les gants. Jean-Christophe se souvient de Jean-Paul Schaeffer avec émotion et profite de ce parcours en coupe de France pour lui rendre hommage « Un grand homme à s’occuper des tous jeunes, à leur apprendre le football et les valeurs de ce sport…un passionné!!! J ai mis du temps à les comprendre mais maintenant avec l’âge on se rend compte que ce sont ces hommes là qui on fait ce qu’on est devenu dans le foot, qui nous on transmit leur passion ».
Stop ou encore ?
Un septième tour de Coupe de France, ce n’est pas rien surtout pour une équipe de promotion d’honneur. Le souhait du tirage n’est pas évidentÂ…faut-il espérer un « petit » pour passer un tour supplémentaire ou un des « gros » de Ligue 2 qui font leur entrée en lice ? Les Kaysersbergeois scandaient « ont veut le Racing » à l’issue de leur victoire contre Sierentz et au final c’est le petit poucet de l’épreuve, Dahlenheim, qui leur rendra visite le 13 novembre. Pas vraiment un cadeau ni pour l’un, ni pour l’autre lorsque l’on se souvient d’un passé pas si lointain où Koetzingue puis Dinsheim ont reçu l’AJ Auxerre au même stade de l’épreuve. La question que Kaysersberg pourra légitimement se poser est « Stop ou encore ? ».
Pour finir, que Dahlenheim me pardonne mais si je cite la folle aventure de KB c’est pour une raison de proximité géographique et parce que j’ai assisté à son succès contre Sierentz. Les Bas-Rhinois ont le mérite de vivre la même aventure toute aussi folle et si une personne avait prédit en début de saison aux deux clubs qu’ils allaient se rencontrer au 7ème tour de coupe de France, celle-ci aurait passé pour être encore plus folle que leurs parcours respectifs.