Inévitablement, le sort réservé à tout petit club qui se retrouve à performer et aller loin en Coupe de France demeure le même. Alors, tant qu’à se faire éliminer, autant leur permettre de goûter à un match de gala et, cerise sur le gâteau, de rencontrer des équipes professionnelles, de Ligue 1 si possible. En rencontrer une, c’est déjà un sacré exploit, alors deux, presque un rêve.
Depuis la qualification obtenue sous la neige à Rombas, Still continue son rêve éveillé. Avec le tirage au sort encore magique de la Coupe, le club de la région de Molsheim pourra se mesurer à une équipe de Ligue 1, l’ESTAC de Troyes. Histoire de prolonger les fêtes de quelques jours.
Dans l’effectif stillois, il y a un joueur pour qui ce ne sera pas un coup d’essai face à une formation professionnelle, Florian Schwoob. Gardien de cette forteresse avec seulement quatre buts encaissés en championnat, il disputera dimanche 7 janvier son second match de Coupe face à une équipe professionnelle. Ironie du sort, le premier l’avait été face à Auxerre, proche voisin de (distant de seulement 75 kilomètres).
Ayant débuté le football à l’âge de six ans dans son village natal, les « cages » n’étaient pas la destinée première de Florian : » J’ai commencé le foot à l’âge de 6 ans dans mon village, à l’AS HOLTZHEIM. A cette époque, j’alternais beaucoup. Je me souviens qu’en poussin, j’étais joueur de champ et lors d’un match, j’ai marqué trois corners rentrants. Puis, lors de la deuxième année poussin, je suis retourné au but et on m’a surclassé en benjamin. J’ai fait une dernière saison comme joueur de champ en moins de quinze ans. Nous étions deux gardiens et comme j’aimais bien courir, je jouais en numéro six au milieu de terrain ! C’était ma dernière saison en tant que joueur de champ… ».
Toutefois, fondamentalement, Florian sait ce qui l’a poussé à jouer dans les buts : « J’aimais bien plonger dans la boue ! Plus j’étais sale à la fin de l’entraînement, plus j’étais content ! ». La légende dit que, pour évoluer à ce poste si spécifique, si beau, et surtout pour y être performant, il faut être un peu plus « fou », la preuve. Mais en revenant sur le match face à Troyes, on se rend compte que la folie, ce n’est que sur le terrain. Après avoir déjà affronté Auxerre avec Dinsheim lors d’un septième tour (défaite 3 à 0), Florian pourra apporter toute son expérience de ce genre d’évènements à un effectif qui est certes en pleine montée en puissance à la vue de ses résultats en championnat, mais dont la plupart des joueurs n’ont jamais connu ce type de match (en dehors de Cédric Lacroix, pour qui ce sera la troisième opposition face à un club professionnel après Auxerre et Nancy). S’attendant à ce que le jeu aille encore plus vite que lors du match face à l’AJA, il va devoir être encore plus concentré, rapide et vif dans ses décisions pour agir dans le meilleur des timings. Surtout, il voudra s’aider de son expérience pour cette fois-ci en profiter encore plus et ressortir de ce match avec le meilleur des souvenirs.
Il assure aussi aborder ce match sans pression : « On est en Régionale 3 et nous sommes en 32èmes de finale de la Coupe de France. On a fait un parcours magnifique, ce match est juste une belle récompense pour tout un club ! On n’a rien à perdre sur ce match, nous avons déjà tout gagné avec ce magnifique parcours ». Ce grand fan d’Hugo Lloris (louant avant tout sa discrétion, son humilité et sa régularité) espère que ce match sera une fête pour tous, depuis les joueurs jusqu’aux bénévoles qui Âœuvreront pour que ce match se passe dans les meilleures conditions, sans oublier les nombreux supporters qui suivent ce club depuis de nombreuses années. Avant de conclure, « Et pourquoi pas… ». Pourquoi pas, la meilleure des formules pour les clubs amateurs pour, pourquoi pas, faire prolonger la magie de cette coupe qui ne s’arrêtera donc jamais, sur le terrain ou dans les souvenirs…