Pour une grande majorité des supporters du Racing, l’amour envers le club a démarré très jeune. Même si l’Alsace recèle de nombreux clubs, Gilbert Brisbois a lui aussi été piqué par le virus « Racing » dans sa jeunesse et notamment en 1981, année de ses premiers pas à la Meinau pour assister à une rencontre face à Bastia, qui se soldait sur une victoire 2-1. A côté, les premières gammes en tant que joueur dans un club strasbourgeois : « Plus jeune, j’évoluais à l’ASS, mais tout est vraiment parti du Racing ».
Sa première passion, avant celle du journalisme
Et lorsqu’on lui demande quels souvenirs il garde du Racing de sa jeunesse, ceux-ci fusent : « J’en ai pleins. J’adorais quand tu voyais toutes les lumières lorsque tu arrivais au stade, les moments où les joueurs marquaient et que toutes les tribunes se levaient. Nous avons en plus eu de très belles époques : l’année avec Gérard Soler, les épopées en Coupe d’Europe avec la génération Leboeuf. Mais un souvenir qui a également été marquant pour moi fut un match France – RFA. Je me rappelle avoir assisté au match derrière les grillages au bord du terrain et avoir été marqué par les mollets du joueur allemand Hans Peter Briegel ».
En parallèle naîtra une seconde passion, le journalisme, qui l’emmènera jusqu’aux antennes de RMC Sport où il anime depuis plusieurs années maintenant l’After Foot, émission de référence dans le milieu du ballon rond. Strasbourgeois d’origine, les DNA ont bien sur fait parti de sa formation, mais également Eric Sold, grande personne du sport en Alsace. Et bien entendu, lorsqu’on allie sport et journalisme ici à Strasbourg, le Racing revient vite dans la discussion, même si Gilbert Brisbois avoue, par « réflexe régional », suivre d’autres clubs comme la SIG par exemple.
Passées les premières belles années, la première décennie du XXIème siècle s’avérait bien plus compliquée et tourmentée : « C’est sur, ces années ont été dures et la descente a été un enfer. Personnellement, même durant les années Ginestet, j’avais du mal et l’engouement autour du club n’avait rien à voir avec ce que nous vivons aujourd’hui ». Club devenu populaire même au-delà des frontières avec la Lorraine ou en Allemagne, la donne fut bien différente il y a quelques années : « J’ai le souvenir il y a quelques années d’avoir profité d’un déplacement du Racing à Alfortville pour aller les voir. Et lorsque j’annonçais à certains de mes collègues que j’allais voir cette rencontre, certains collègues m’ont pris pour un fou. A cette époque, Strasbourg était retombé dans l’anonymat ».
Depuis, les choses ont changé, et en bien : « C’est une véritable renaissance. Le travail entrepris par Marc Keller est très bon, ce qui permet au club d’avancer tranquillement, pas à pas, tout en se montrant ambitieux. Le projet du stade est également très intéressant. Je pense que l’objectif serait de s’insérer dans le groupe des équipes bien installées en Ligue1, comme Saint Etienne, Rennes, Bordeaux… Et puis quand tu fais parti de ce groupe, tu n’es pas à l’abri de réaliser une belle saison, comme le fait Lille cette année ».
Supporter objectif, journaliste subjectif ?
Et puis, lorsqu’on voit son club de jeunesse surfer sur la vague du succès, comment rester objectif ? La réponse est claire : « Je n’ai aucun problème pour assumer le fait que je supporte un club. Mais il est vrai qu’avec Strasbourg, j’aurai des réactions plus exacerbées. Par exemple, je pourrais m’enflammer plus quand tout va bien ou me montrer plus critique si les choses se passent moins bien. Par exemple, en début de saison, je m’étais montré dur avec Ludovic Ajorque. Pourtant, depuis, il m’a fait changer d’avis et je n’ai aucun problème à le dire ».
Un sentiment partagé par beaucoup ici et qui, on l’espère, s’avèrera juste. Il sera alors temps de continuer « la renaissance du club ».
Crédit photo : RMC Sport
Interview réalisée par Julien Hartmann