Sevrée de visiteurs.
Habituée à héberger moult visiteurs contaminés par le virus Racing, la voilà privée de ses plus belles émotions, rappelant le quotidien de son triste cousin Louis 2 pour qui le confinement paraît bien plus surmontable car beaucoup plus habitué au bruit du vent dans ses travées… Madame Meinau n’a pas l’habitude d’être sevrée de plaisir, même lors de dépression post dépôt de bilan elle gardait une activité à faire pâlir de jalousie ses collègues de l’hexagone. « Moi à la retraite ? Vous plaisantez ? ». Claude Makelele a dit un jour » Ronaldo, machin, m’en bat les c…. « , pour elle c’est pareil, Forbach, Schillik ou autres, je reste ouverte, procurez-moi du plaisir, je vous le rendrai au centuple !
Une attente nécessaire mais si dure…
Ne t’inquiète pas, toi supporter du Racing et habitant de mes entrailles un week-end sur deux, je garde ta place au chaud. Plus longue sera l’attente, plus belles seront nos retrouvailles. J’ai beau être de béton et d’acier mon âme est vivante et palpable. Il suffit de mettre une main sur mes murs pour sentir les vibrations de plusieurs décennies d’amour et de luttes, de longues étreintes, de disputes et de réconciliations. Tout Ça ne disparaît pas en quelques semaines, tout ça ne disparaîtra jamais, gravé dans mes entrailles, dans les livres et la mémoire collective. Oui nous allons nous revoir. Quand ? Je ne sais pas. Mais c’est un mal nécessaire, pour mieux te protéger et te revoir nous devons nous imposer cette pause. Loin des yeux mais pas loin du coeur. Alors, toi mon fidèle amour que je partage avec des milliers de tes semblables, prends ton mal en patience. Prends d’abord soin de toi et de tes proches. Je sais pertinemment que je te manque autant que tu me manques. Je suis certain que tu regardes des tas d’images de nous, te rappelant au passage nos beaux moments passés. Notre histoire n’est pas terminée, elle est juste en pause.
Nos plus belles retrouvailles ?
Notre Meinau a beau avoir quelques rides et craquer par gros temps, ses fondations sont solides, ses reins incassables. Nul doute qu’elle sera prête le jour des retrouvailles. Belle comme pour un premier rendez-vous et parée de ses plus belles couleurs, toute de bleu et de blanc vêtue. Parfumée à souhait, sentant bon les merguez et tartes flambées ! Elle se dressera devant nous, fière et impatiente de laisser entrer ses milliers de visiteurs en manque d’émotions fortes que seul ce monument peut procurer. Son cœur bleu se sera tellement reposé qu’il aura de l’énergie à revendre pour encore plusieurs décennies. Elles seront belles ces retrouvailles, aussi belles que la frappe de Keshi face à Rennes, qu’un arrêt de Vencel ou une Panenka de Lienard. Belles et bruyantes à en perdre l’ouïe et nos cordes vocales. Belles et envoûtantes à en perdre les pédales, bercées par la chaleur de notre enceinte, envoûtante et attirante, irrésistible Meinau. Car malgré les années, la pluie ou le vent, elle reste la plus belle. Ce n’est qu’une pause de Meinau dans l’immense plaisir qu’elle nous procure. Juste une pause pour mieux nous retrouver.
Sois tranquille frère supporter, elle nous attend autant qu’on la désire cette belle attirante dame. Elle a encore de beaux jours devant elle.
En attendant, reste chez toi !
Julien Conrad