Pascal Bridel, actuellement observateur pour l’AJ Auxerre depuis de nombreuses années, est un grand connaisseur du football. Retrouvez chaque semaine, son analyse sur le monde du ballon rond dans la rubrique « L’Âœil de Pascal Bridel ». Cette semaine, il revient sur celui sur l’inauguration du Parc OL et d’un cas précédent qui nous emmène forcément vers la Bourgogne.
Samedi dernier, sur le coup de 20 h 27, j’ai fait un bond devant mon téléviseur en regardant, ou plutôt en écoutant d’une oreille, le JT de 20 heures sur TF1. Il me semblait bien avoir entendu une phrase à l’origine de ce qui était en train de glacer mon sang mais il me fallait vérifier, et rapidement, car je ne tenais plus en place devant ce qui me paraissait être non pas une information mais une désinformation. Et le replay me donnait raison, Anne-Claire Coudray ayant annoncé dans la 27ème minute de son JT une chose totalement fausse « L’Olympique Lyonnais qui devient ainsi le seul club Français à être propriétaire de son stade » !
Un Parc OL ultra moderne
Bien sûr l’Olympique Lyonnais avait le mérite de figurer en bonne place dans le JT avec son nouveau stade que Jean-Michel Aulas souhaitait depuis plusieurs années. Pas moins de 59 186 places dont 6 000 VIP, 105 loges de 8 000 m², une brasserie de 300 couverts, un amphithéâtre de 290 places, 500 bornes Wifi permettant 25 000 connexions simultanées font de ce complexe ultra moderne un vrai bijou dans le domaine.
En y rajoutant un centre de loisir, un hôtel, les centres d’entraînements ainsi que le centre de formation, rien d’étonnant que l’investissement total de ce complexe soit de 455 millions d’euros. Outre les matchs de l’OL, 6 rencontres de l’Euro 2016, 2 matchs de rugby (bof) et un concert de Rihanna occuperont, ce qui est un autre sacré point positif de ce nouvel outil, les 1 000 employés du site qui passeront à 2 500 les jours de matchs ! Si l’info annonçant une victoire inaugurale, face à la lanterne rouge du classement n’ayant remporté aucune victoire depuis le début de la saison, était réelle je ne pouvais laisser sous silence cette inexactitude affirmant que L’OL devenait ainsi le seul club Français à être propriétaire de son stade.
En 1918 déjà l’Abbé Deschamps avait de l’avance
Sans oublier le stade Mezzavia construit en 1961 et devenu en 1994 le stade Ange Casanova, depuis peu propriété du Gazélec d’Ajaccio, ni le stade François Coty appartenant à l’AC Ajaccio vous vous doutez bien que j’ai en tête une autre enceinte Française appartenant à son club, mais surtout construite de A à Z depuis le début par celui-ci.
L’AJ Auxerre fondée en 1905 par l’Abbé Deschamps, va fêter dans deux ans le centenaire de son stade inauguré le 13 octobre 1918. Aujourd’hui le complexe regroupant le stade, les terrains annexes et d’entraînements, le centre de formation composé de trois bâtiments et la salle d’entraînement couverte se trouvent sur une surface de 15 hectares le tout étant entièrement la propriété de l’AJA. Mais pour cela que de chemin parcouru depuis 1918. La capacité qui n’était de même pas 200 places dans la tribune des années 30 est passée jusqu’à 21 000 et la modernisation d’un stade qui se trouve à l’aube de ses cent ans n’a cessé de se poursuivre avec la rénovation des vestiaires et des bureaux en 2001 et plus récemment la construction, touchant à sa fin, de loges qui sont déjà toutes vendues. L’AJ Auxerre était même un des tout premiers clubs de France à installer une pelouse chauffante.
Et oui l’Abbé Deschamps avait donc une bonne avance sur l’Abbé Aulas en achetant les parcelles de terrain qui lui permirent de créer le stade de la route de Vaux devenu entre temps le fameux « Stade de l’Abbé Deschamps » après le décès du fondateur de l’AJA en 1949. Si Anne-Claire Coudray a eu le tort de commettre cette erreur, elle aura eu le mérite de me donner l’occasion de rendre cet hommage à Ernest-Théodore Valentin Deschamps.