PASCAL BRIDEL, ACTUELLEMENT OBSERVATEUR POUR L’AJ AUXERRE DEPUIS DE NOMBREUSES ANNÉES, EST UN GRAND CONNAISSEUR DU FOOTBALL. RETROUVEZ CHAQUE SEMAINE, SON ANALYSE SUR LE MONDE DU BALLON ROND DANS LA RUBRIQUE « L’ÂŒIL DE PASCAL BRIDEL ». CETTE SEMAINE, IL NOUS PARLE DE CET AMOUREUX DU FOOTBALL QUI NOUS A QUITTE IL Y QUELQUES JOURS…
Il s’est éteint le 29 juin dernier, jour de son anniversaire au milieu des siens autour d’une bonne table étoilée comme il les aimait bien. J’en avais déjà parlé dans un de mes éditos, relevant quelques unes de ses frasques dont il nous avait habitués, mais aujourd’hui je voulais revenir sur cet ultime adieu, ultime hommage qui lui a été rendu lors de la première journée de Ligue 1 au cours du match Montpellier / Caen.
Président depuis 1974
J’ai toujours eu un petit faible pour ce sacré personnage. Pour ces coups de gueule bien sûr mais aussi pour son parcours qui me rappelle beaucoup celui de mon club de cÂœur. En 1974 le club de football de Montpellier, dénommé Montpelier Paillade Sport Club, évolue en division d’honneur quand « Loulou » Nicollin en prend la présidence. Contrairement à l’AJA, Montpellier rejoindra la Ligue 1 en seulement huit ans, une véritable prouesse ! Mais l’authentique exploit c’est qu’il a réussi à maintenir le club dans le monde professionnel et que, malgré quelques passages en Division 2 puis Ligue 2, aujourd’hui le MHSC fait toujours partie des équipes de l’élite du football français. Et le palmarès chez les pros n’est pas vierge avec un titre de champion de France de Ligue 1 (2012), de Division 2 (1987) et d’une coupe de France en 1990 sous l’ère Nicollin. Sans compter une coupe Intertoto en 1999, un ¼ de finale de coupe des coupes en 1991, chapeau bas Mr Nicollin !
Un hommage unanime
Sa disparition a laissé dans la peine bien évidemment sa famille, ses plus proches amis, mais aussi le monde du football. Des plus célèbres (Michel Platini, Guy Roux, Laurent Blanc, Jean-Michel AulasÂ…) aux plus anonymes comme les supporters montpelliérains ou encore ces employés de sa société de ramassage d’ordures ménagères qui pleuraient au passage du convoi funéraire, certains allant même jusqu’à caresser le corbillard.
Et que dire de l’ultime hommage rendu, à ce Père pour beaucoup, lors du premier match de la saison de Montpellier face à Caen ? Tous les joueurs du MHSC portaient un maillot floqué bien évidemment de leur numéro habituel mais pour l’occasion pas leur nom puisqu’ils se nommaient tous « LOULOU ». Il y a aussi eu ce tifo géant déployé dans la tribune à l’effigie de Louis Nicollin puis cet hommage poignant de l’ensemble du stade à la 74ème minute faisant référence à 1974, année où Loulou a pris en mains le club. Finalement les hommes de Der Zakarian ont même offert la victoire à leur cher Président disparu avec ce but de Camara après lequel tous ses coéquipiers se sont réunis au tour de lui en pointant le ciel du doigt.
Un franc parlé hors du commun
Mais pour terminer sur une note plus joyeuse, je voulais revenir sur quelques unes de ses déclarations cultes qui nous ont tous régalé. Extraits des plus fringantesÂ… Au printemps 2012, quelques semaines avant l’unique titre de champion de France de ligue 1, ils déclarent aux journalistes «Ne nous cassez plus les couilles avec la deuxième place, la troisième, l’Europe, la Ligue des Champions. On est content de finir huitième, point barre. Si on est Champion de France, vous nous ferez des pipes, d’accord. Mais là, laissez-nous tranquille». Et alors qu’il ne faut plus qu’un point à Montpellier lors de l’ultime journée pour ravir le titre, il balance «Un petit nul à Auxerre, et ensuite branlette espagnole». Il adorait mêler l’érotisme à ses déclarations et c’est ainsi qu’en 2007, après un match raté de ses joueurs, il lâchait «Mes joueurs, je les paie plus cher que mes maîtresses. Et mes maîtresses au moins, elles me régalent la chique». Impayable le Loulou !
Mais il pouvait aussi être vindicatif que ce soit à l’encontre de supporters ou de ses coachs. «Ces mecs-là, ce ne sont pas des supporters, mais des grosses merdes. »Ceux là on va les virer». Ceux qui avaient lancé des pétards sur la pelouse contre Nice en 2009 s’en souviennent encore. Des entraîneurs ont aussi pris cher dans la bouche de Nicollin. «Je ne lui en veux pas, c’est un mec bien, mais je pense que j’ai fait une connerie» parlant de Jean Fernandez en décembre 2013.Courbis quitte Montpellier et son président par la même occasion en 2009 «Courbis ? Je n’ai rien contre lui. Je ne suis pas remonté. Chacun baise sa femme comme il l’entend».
Merci Loulou pour tous ces bons moments que le football a vécu grâce à vous !