Il flottait un doux parfum de vacances, ou tout du moins, de fin de saison pour cette ultime rencontre du championnat de National 3 entre un Stadium Racing Colmar déjà champion depuis trois journées et un FC Saint-Louis-Neuweg au destin radicalement opposé, puisque déjà condamné à la relégation. Un parfum d’émotion aussi car il s’agissait du dernier match de José Guerra en tant qu’entraineur principal, qui sera remplacé par son actuel adjoint Arnaud Bey sur le banc colmarien pour le prochain exercice, et qui allait recevoir le plus beau des cadeaux de départ de la part d’un groupe qu’il n’aura jamais cessé de soutenir et qui allait magnifiquement le lui rendre durant ces 90 dernières minutes.
Colmar sans pitié.
Un parfum de fin de saison qui se lisait dans les derniers résultats des Colmariens une fois le titre validé (défaits lors de leurs trois dernières sorties, à Sarre-Union 4-0, face à Raon 1-2 et chez les réservistes strasbourgeois 1-0) que les verts voulaient faire disparaître le temps d’une ultime rencontre pour offrir la plus belle des sorties à leur entraîneur. Une rencontre spéciale dont l’avant-match annonçait la couleur puisque retardé du quart d’heure en raison d’une rupture de canalisation sur la pelouse. Ce qui obligeait l’équipe technique à un plaquage de gazon à la hâte et sauvait au passage les 400 spectateurs présents d’un déménagement autour du terrain synthétique. Une péripétie qui n’allait que retarder le début d’une rencontre dans laquelle le jeune Theo Walter allait marcher sur l’eau en inscrivant un doublé synonyme d’anesthésie pour la troupe à Sechet. Si Grimm voyait sa volée aux 16 mètres contrée dès la 3ème minute, Walter allait quant à lui ouvrir la marque sur sa première occasion en reprenant à bout portant une frappe brillamment repoussé par un Gambetta qui comprenait alors déjà que sa fin d’après-midi allait être des plus compliquées (1-0, 8ème). Ce même Gambetta qui allait empêcher son équipe de sombrer dès la 15ème minute au prix d’un nouvel arrêt réflexe sur une tête de Grimm consécutive à un corner. Les Verts décevants depuis leur sacre, n’avaient pas l’intention de trébucher une nouvelle fois et le faisaient bien sentir à leurs visiteurs du jour en allant faire le break à la 23ème. Walter, idéalement lancé en profondeur par Yebra, se jouait de la défense ludovicienne à l‘entrée de la surface de réparation et finissait le travail d’un plat du pied chirurgical qui ne laissait aucune chance à un Gambetta impuissant (1-0, 23ème). Saint-Louis, qui s’offrait néanmoins quelques incursions intéressantes dans le camp colmarien, se faisait punir sur quasiment chaque incursion des verts dont les remontées de balles ravageuses étaient fatales presque une fois sur deux. Car si la frappe de Jacquat à l’angle des 16 mètres suite au circuit préférentiel Valero-Grimm-Yebra trouvait le dos d’un défenseur, celle de Tubio esseulé au point de penalty faisait mouche et enfonçait un peu plus un FC Saint-Louis-Neuweg assommé (3-0, 38ème). Colmar, insolent de réussite, punissait des ludoviciens volontaires, mais impuissants face à l’armada colmarienne.
Walter puissance 3 !
Des ludvociens impuissants mais toujours volontaires au retour des vestiaires et qui allaient continuer à jouer et s’exposer malgré un retard considérable au tableau d’affichage. L’écart semblait évidemment impossible à rattraper, les hommes de Sechet allaient parvenir à rester dans le camp colmarien durant le premier quart d’heure sans pour autant se créer d’occasion. Mais quid d’une semi-possession ou d’une volonté des hommes de Guerra d’absorber pour mieux frapper. Suite à un nouveau contre express, Valero voyait sa frappe captée par Gambetta à la 50ème, Walter n’allait de son côté pas se faire prier pour s’offrir un triplé rendant à son coach une confiance sans faille (4-0, 55ème). Colmar faisait une fois de plus parler son arme fatale durant la saison, les remontées de balles rapides et précises, portées par un système atypique mais ô combien efficace. Comme ce match était particulier, il lui fallait aussi une fin particulière. Fort d’une confortable avance et soucieux de récompenser ses hommes, Guerra allait offrir du temps de jeu à ses soldats qui n’en eurent que peu durant cette belle saison, faisant entrer tour à tour Adama (de retour d’une grave blessure), Julien Jacquat et Kefi (capitaine de la réserve) modifiant quelque peu la physionomie des dernières minutes. Saint-Louis allait dès lors offrir quelques frayeurs dont les supporters colmariens se seraient bien passés en réduisant le score par Barbosa dont la frappe des 20 mètres était contrée par Diawara (4-1, 73ème) puis par un but contre son camp de Knoepffler qui coupait le centre de Amaouche et envoyait le cuir dans ses propres buts (4-2, 88ème). Et Saint-Louis allait frôler le 4-3 dans les ultimes secondes de la rencontre mais la frappe de Yao ne faisait que frôler le montant de Seyer (90+2).
C’est bien Colmar qui allait donc s’imposer fort logiquement (4-2) dans cette ultime rencontre d’un championnat qu’ils auront dominé sans contestation possible.