Les sports hippiques suivent-ils l’exemple funeste du cyclisme en matière de dopage ? C’est en tout cas ce que laissent présager les récents coups de filet dans le milieu équestre. Explications…
80 policiers mobilisés pour un coup de filet inédit
C’est l’aboutissement d’une enquête tentaculaire qui a débuté il y a plus de deux ans. Il pourrait en effet s’agir de la plus grosse affaire de dopage dans le milieu hippique français. Huit personnes ont récemment été mises en examen à Bordeaux sous le coup de quatre chefs d’inculpation : « dopage équin », « escroquerie en bande organisée », « participation à une association de malfaiteurs » et « exercice illégal de la profession de vétérinaire ».
La mobilisation des enquêteurs a débuté par la découverte d’un colis contenant plusieurs produits pharmaceutiques dopants à l’écurie de La Teste-de-Buch, en Gironde. Plusieurs mois de travail ont été nécessaires pour identifier les suspects. Une vingtaine de personnes ont été interpelées en mars et avril 2022, dont des vétérinaires, des pharmaciens et des entraîneurs de chevaux de course dans sept régions de France, dont l’Alsace, mais aussi en Espagne et en Italie. « Près de 80 policiers ont procédé à ce coup de filet », a déclaré Frédérique Porterie, procureure de la République de Bordeaux à nos confrères de France Bleu.
Des produits pharmaceutiques réglementés ou interdits, destinés à améliorer les performances des chevaux de course, ont été saisis dans près de 30 endroits différents. L’enquête a d’ores et déjà permis d’identifier une douzaine de courses auxquelles des chevaux dopés ont pu participer et remporter des prix. Selon les observateurs, ce coup de filet s’inscrirait dans la continuité de l’affaire dite de la « filière alsacienne de dopage équin ».
La filière alsacienne : rappel des faits
Le mardi 7 décembre 2021, la police avait interpelé 15 personnes dont des entraîneurs hippiques, des jockeys et des vétérinaires soupçonnés d’avoir organisé une vaste escroquerie en bande organisée dans le cadre du dopage équin.
Les saisies et les arrestations avaient essentiellement eu lieu à Marseille et en Alsace. Au total, une trentaine de courses auraient été concernées en 2021. La police avait par ailleurs saisi une dizaine de chevaux de course, des produits dopants ainsi que des sommes d’argent déposées sur les comptes bancaires des suspects.
Les spécificités de la lutte antidopage dans les sports équestres
Dans les sports équestres, il faut distinguer entre deux catégories de substances :
- Les substances interdites. Il s’agit des molécules qui agissent sur un ou plusieurs système(s) corporel(s) des mammifères, à l’exception des vaccins agréés.
- Les substances prohibées. Il s’agit des substances (médicaments essentiellement) qui ne peuvent être utilisés que dans le cadre d’un traitement prescrit par un vétérinaire. Ces substances ne doivent pas être détectées le jour de la compétition.
Le personnel de l’écurie peut, en l’absence de mesures de précaution strictes, contaminer un cheval par des substances présentes dans des médicaments pour les humains. Certains aliments peuvent également contaminer les chevaux de course ou de compétition et conduire à des tests positifs. Il s’agit notamment du café et des barres chocolatées. Pour y remédier, le personnel doit être sensibilisé aux risques de contamination et suivre un protocole strict en la matière. Aussi, il s’agira d’interdire la distribution aux chevaux d’aliments qui ne leur sont pas strictement destinés.
Il faut par ailleurs noter que des produits qui ne figurent pas dans la liste des substances illicites de l’Agence Mondiale Antidopage (WADA) peuvent être considérés comme dopants dans les sports équestres. C’est notamment le cas du cannabidiol (CBD), une substance légale dans l’Hexagone et qui compte plus de 7 millions de consommateurs. Les cavaliers qui consomment cette molécule aux propriétés antalgiques et anti-inflammatoires doivent prendre soin de choisir du CBD de la meilleure qualité possible, car les produits qui échappent au contrôle peuvent contenir du THC, une substance illicite dans la loi et dans le sport.
Scandale hippique : du nouveau dans l’affaire de la « filière alsacienne » de produits dopants ?
Les sports hippiques suivent-ils l’exemple funeste du cyclisme en matière de dopage ? C’est en tout cas ce que laissent présager les récents coups de filet dans le milieu équestre. Explications…
80 policiers mobilisés pour un coup de filet inédit
C’est l’aboutissement d’une enquête tentaculaire qui a débuté il y a plus de deux ans. Il pourrait n effet s’agir de la plus grosse affaire de dopage dans le milieu hippique français. Huit personnes ont récemment été mises en examen à Bordeaux sous le coup de quatre chefs d’inculpation : « dopage équin », « escroquerie en bande organisée », « participation à une association de malfaiteurs » et « exercice illégal de la profession de vétérinaire ».
La mobilisation des enquêteurs a débuté par la découverte d’un colis contenant plusieurs produits pharmaceutiques dopants à l’écurie de La Teste-de-Buch, en Gironde. Plusieurs mois de travail ont été nécessaires pour identifier les suspects. Une vingtaine de personnes ont été interpelées en mars et avril 2022, dont des vétérinaires, des pharmaciens et des entraîneurs de chevaux de course dans sept régions de France, dont l’Alsace, mais aussi en Espagne et en Italie. « Près de 80 policiers ont procédé à ce coup de filet », a déclaré Frédérique Porterie, procureure de la République de Bordeaux à nos confrères de France Bleu.
Des produits pharmaceutiques réglementés ou interdits, destinés à améliorer les performances des chevaux de course, ont été saisis dans près de 30 endroits différents. L’enquête a d’ores et déjà permis d’identifier une douzaine de courses auxquelles des chevaux dopés ont pu participer et remporter des prix. Selon les observateurs, ce coup de filet s’inscrirait dans la continuité de l’affaire dite de la « filière alsacienne de dopage équin ».
La filière alsacienne : rappel des faits
Le mardi 7 décembre 2021, la police avait interpelé 15 personnes dont des entraîneurs hippiques, des jockeys et des vétérinaires soupçonnés d’avoir organisé une vaste escroquerie en bande organisée dans le cadre du dopage équin.
Les saisies et les arrestations avaient essentiellement eu lieu à Marseille et en Alsace. Au total, une trentaine de courses auraient été concernées en 2021. La police avait par ailleurs saisi une dizaine de chevaux de course, des produits dopants ainsi que des sommes d’argent déposées sur les comptes bancaires des suspects.
Les spécificités de la lutte antidopage dans les sports équestres
Dans les sports équestres, il faut distinguer entre deux catégories de substances :
- Les substances interdites. Il s’agit des molécules qui agissent sur un ou plusieurs système(s) corporel(s) des mammifères, à l’exception des vaccins agréés.
- Les substances prohibées. Il s’agit des substances (médicaments essentiellement) qui ne peuvent être utilisés que dans le cadre d’un traitement prescrit par un vétérinaire. Ces substances ne doivent pas être détectées le jour de la compétition.
Le personnel de l’écurie peut, en l’absence de mesures de précaution strictes, contaminer un cheval par des substances présentes dans des médicaments pour les humains. Certains aliments peuvent également contaminer les chevaux de course ou de compétition et conduire à des tests positifs. Il s’agit notamment du café et des barres chocolatées. Pour y remédier, le personnel doit être sensibilisé aux risques de contamination et suivre un protocole strict en la matière. Aussi, il s’agira d’interdire la distribution aux chevaux d’aliments qui ne leur sont pas strictement destinés.
Il faut par ailleurs noter que des produits qui ne figurent pas dans la liste des substances illicites de l’Agence Mondiale Antidopage (WADA) peuvent être considérés comme dopants dans les sports équestres. C’est notamment le cas du cannabidiol (CBD), une substance légale dans l’Hexagone et qui compte plus de 7 millions de consommateurs. Les cavaliers qui consomment cette molécule aux propriétés antalgiques et anti-inflammatoires doivent prendre soin de choisir du CBD de la meilleure qualité possible, car les produits qui échappent au contrôle peuvent contenir du THC, une substance illicite dans la loi et dans le sport.