Traverser l’Atlantique pour tenter de s’imposer au pays du Basket-Ball n’est pas chose aisée. Pourtant, certains tentent leur chance jeune, très jeune. C’est le cas de Paul Djoko, jeune Strasbourgeois qui a choisi de rejoindre l’Université de Northern Kentucky pour suivre ses études, mais par la même occasion, vivre de sa passion, le Basket-Ball.
Le hasard fait parfois bien les choses. Alors qu’il vient de souffler sa cinquième bougie, Paul découvre le basket. D’abord pour s’amuser, avec toute l’insouciance qui caractérise les enfants de cet âge. Puis, les passions naissent et deviennent presque vitales. Très souvent, les jeunes s’essaient à plusieurs disciplines pour trouver chaussures à leurs pieds, mais là, l’accroche est directe et aucun autre essai ne sera nécessaire, car la balle orange est bien devenue sa passion. Originaire de la capitale alsacienne, c’est donc tout naturellement dans les clubs de la ville que Paul récitera ses premières gammes. Le club des Libellules tout d’abord, puis l’Electricité de Strasbourg en U11 jusqu’à l’Union Strasbourg Alsace en U15. A côté, les premières sélections régionales et départementales arrivent. Equipe du Bas-Rhin U13, équipe d’Alsace U15 où il décrochera ses premiers titres comme celui du championnat de France U15, il intègre aussi le pôle espoir Basket.
C’est à la fin de cette saison qu’il
prendra la direction de la Champagne pour rejoindre le CCRB (Champagne Chalon
Reims Basket). Ses relations avec le coach des cadets, Habib Hakoum ayant fini
de faire pencher la balance de ce côté, il intègre donc le centre de formation
des Champenois en 2015. Arrivé dans la catégorie « cadets », il ne
mit cependant pas longtemps pour évoluer avec les espoirs du club, et même
s’entraîner avec le groupe pro. Une période dont il garde d’excellents
souvenirs :
« Je retiens beaucoup de bons souvenirs de mon passage au CCRB, c’est un club qui m’a donné ma chance en sortant d’U15. J’y ai énormément progressé et ils m’ont donné des opportunités de m’exprimer sur le terrain. Je jouais en espoirs alors que je n’étais encore qu’en cadets, avant d’intégrer les entraînements du groupe professionnel ».
C’est aussi à cette période, aux côtés de son entraîneur Patrice Koenig qu’il découvrira une autre discipline du basket, le 3×3.
Mais comme bien souvent, toutes les bonnes choses ont une fin et l’aventure champenoise allait s’arrêter au sortir de la saison 2016/2017. La suite ? Direction les USA et son prestigieux championnat NCAA. Une décision loin d’être prise à la légère et surtout, loin d’être facile à prendre. Pour quitter bons nombres de ses amis (même si l’un de ses anciens coéquipiers venait de se faire drafter par une mythique franchise américaine) à 19 ans, sa famille et sa vie pour s’installer à plusieurs milliers de kilomètres de là, Paul a pu compter sur le soutien de ses proches et surtout, de son club du CCRB :« J’ai quitté le CCRB en bons termes. Je sais qu’ils avaient l’intention de me garder mais lorsque que je suis allé voir mes coachs pour leur expliquer l’opportunité que j’avais, ils ont compris que c’était ce qui était le meilleur pour moi et m’ont encouragé dans ma démarche ce que j’ai vraiment apprécié de leur part ».
Les carrières sportives toutes tracées
sont rares et mieux vaut assurer ses arrières. A 19 ans, réussir ses études est
presque aussi important (voire plus) que la partie sportive. En intégrant
l’effectif des espoirs du CCRB ainsi que le groupe professionnel pour les
entraînements, le temps pour les études venait à manquer et celles-ci passaient
au second plan. L’idée de rejoindre le cursus proposé par les universités
américaines commençaient donc à faire son chemin : « L’idée
m’est venue en discutant avec mes proches et ma famille. Abandonner les études
après le lycée nous dérangeait un peu et le fait que lors de ma première année
avec les espoirs, je jonglais entre les entraînements avec mon équipe et celle
des pros, j’avais mis les études au second plan. Nous avons donc envisagé
l’opportunité de la NCAA qui me permettrait de jouer au basket à haut niveau, tout
en poursuivant des études en parallèle. J’ai donc entamé les démarches pour
aller aux États-Unis. Northern Kentucky University était ma seule offre
vraiment sérieuse et étant donné la saison 2016-2017 qu’ils venaient de
réaliser, je n’ai pas hésité quand ils m’ont offert l’opportunité de m’engager
avec eux ».
C’était alors son grand départ vers son rêve, américain.
Crédit photo : Northern Kentucky University