Après une demie-décennie passée du
côté de la Champagne, Patrice Koenig a décidé de revenir en Alsace cet
été. Direction la Nationale 2 et Holtzheim pour ce coach formateur qui a su,
dès le début, imposer son style et ses idées à son équipe. Actuellement
deuxième de la poule D à la fin du cycle aller, il revient sur la première
partie de saison (réussie) de son équipe.
Quel bilan fais-tu du début de
saison de ton équipe ?
Le bilan est très positif. Nous
terminons avec neuf victoires pour trois défaites et on est encore en course en
Trophée Coupe de France. A ce jour on est satisfait. Le petit bémol serait
peut-être la défaite à domicile face au WOSB car ce n’est jamais plaisant de
perdre un derby mais en soit, ce n’est pas un faux-pas. Tout comme nos revers à
Lons et Recy qui sont deux belles équipes. Nous avons un bon groupe avec une
bonne alchimie, sur et en dehors du terrain. Et il faut aussi noter le bon
travail de notre équipe réserve, coachée par Sébastien Hattemer. Cela nous
permet d’ajouter de la qualité aux entraînements en intégrant régulièrement
plusieurs de leurs joueurs.
Es-tu surpris de ce bon début
de saison ?
Oui et Non. Je connais le
championnat et je connais le niveau de mes joueurs. Je reste compétiteur et je
prépare chaque match pour les gagner. Nous avons construit notre groupe autour
de joueurs référencés comme Fredéric Minet, Drazen Klaric, Yannick Zachée ou Arthur
Alaminos Barros. Avec le staff, on a fait en sorte que la mayonnaise prenne.
Les joueurs ont rapidement adhéré au plan de jeu et après notre bonne
préparation, les résultats se sont enchaînés avec cinq victoires consécutives. Quelque
part, ce début de saison est logique et en plus, nous avons été préservés par
les blessures.
Quel a été l’axe principal de
travail depuis le début ?
Le premier axe a été de
développer des philosophies communes avec notre équipe réserve. Ensuite, nous
nous sommes appliqués à établir les règles et l’état d’esprit pour avoir une
défense irréprochable, avec notamment des joueurs comme Matthieu Spitz et Yannick
Zachée qui ne comptent leurs efforts. Nous avons par exemple encaissé moins de 58
points lors des cinq premiers matchs. Ensuite, il a fallu trouver les systèmes
permettant de valoriser les points forts de chacun sur les phases offensives.
Personnellement, j’aime beaucoup
le basket espagnol, le fait de jouer vite vers l’avant, en transition et c’est
ce genre de philosophie que j’essaie de mettre en place. Le rendement est
plutôt intéressant et les joueurs prennent plaisir à courir et à se passer le ballon.
Quels objectifs vous êtes-vous
fixés pour la phase retour ?
Nous voulons jouer le Top 4. Cela
marquerait une belle amélioration par rapport aux deux premières saisons du
club en Nationale 2. Mais globalement, on va chercher à gagner tous les matchs
en les prenant les uns après les autres. Et puis surtout continuer à prendre du
plaisir et à en donner à nos supporters car nous avons vraiment besoin d’eux
pour aller plus loin.
Tu entraînes l’équipe avec
Alex Hartz. Comment se passe votre collaboration ?
Notre très bon début de saison
est aussi le fruit de la bonne entente qui règne entre Alex et moi. Je le
connaissais déjà avant de reprendre le coaching ici à Holtzheim car on avait
notamment fait le stage Lang-Westermann ensemble. Il m’assiste beaucoup,
faisant un très bon travail sur la vidéo ou sur les analyses des matchs et de
nos adversaires. C’était vraiment l’homme de la situation et celui qu’il me
fallait pour mener à bien les objectifs fixés. Je suis très content de
travailler avec lui.
Alex est aussi connu pour être
un « Skills Trainer », quels avantages cela représente-t-il pour
vous ?
Cela fait partie du projet. Alex,
comme moi, sommes issus de la formation (à Tarbes pour Alex chez les féminines,
au CCRB pour Patrice). Il est très disponible et cette fonction de skills
trainer qu’il propose, peu de clubs de Nationale 2 l’offrent. C’est clairement
un plus et cela intègre pleinement le projet que l’on veut mettre en place ici,
à Holtzheim.
Pourquoi avoir choisir de
revenir en Alsace ?
C’était un vrai choix que de
revenir ici. Je suis très attaché aux valeurs alsaciennes. Après mes cinq
dernières années à Reims, j’avais envie de rentrer pour profiter de ma famille.
En même temps, j’ai entamé ma reconversion puisque je travaille aussi dans
l’immobilier. Cette idée me trottait dans la tête depuis quelques temps et
c’est l’an passé que j’ai décidé de me lancer. Aujourd’hui, je profite pleinement
de cette nouvelle vie.
Avec cette double casquette,
comment organises-tu tes journées désormais ?
On s’entraîne à 19h30. Alex
m’aide beaucoup pour la préparation et la mise en place des objectifs de la
semaine. Moi, durant mes heures creuses, je prépare les entraînements et bien
sûr, cela m’oblige à m’organiser différemment. Mes semaines sont rythmées et par
conséquent, je profite encore plus de mes dimanches pour me reposer. En tout
cas, je suis ravi du choix que j’ai fait.
Après cinq années au CCRB
auprès des jeunes et des professionnels, qu’en retires-tu ?
J’en retire que j’ai un une chance exceptionnelle de côtoyer le haut niveau. Coacher des joueurs comme Blake Schilb, Darryl Watkins ou encore Mark Payne m’a beaucoup apporté. C’était le top de pouvoir évoluer sur et en-dehors des terrains avec eux. J’ai pu voir ce qui se fait de mieux en basket, mais aussi accumuler de l’expérience sur de nombreuses situations de jeu. Aujourd’hui, j’arrive beaucoup plus à anticiper certaines choses déjà vécues ou rencontrées. Grâce à cela, j’arrive à mieux répondre à de nombreuses situations.
Crédit photo : Page FB Vogesia Holtzheim