Né à Avranches, fils d’un père footballeur, Jacques Alingué connaît un parcours atypique pour un Basketteur professionnel, mais qui ne l’empêche pas aujourd’hui d’être un des joueurs les plus en vue de la saison de Jeep Elite.
Durant son enfance passée au Tchad, Jacques ne se prédestinait pas à vivre « Basket » au quotidien. Il a effectué ses premiers pas pour suivre ses sÂœurs : « Lorsque je vivais au Tchad, mes grandes sÂœurs jouaient au basket. J’ai donc tout naturellement commencé ce sport en les suivant. On jouait avec mes copains du quartier sur un terrain proche de chez moi en mode « street ball ». Nous n’avions pas de club, c’était vraiment entre nous ». Malgré les nombreux matchs de foot disputés avec ses amis, le choix avec le basket se fit rapidement :« Même si on touchait à d’autres sports comme le foot par exemple, j’avais plus de facilités avec le basket, c’est pourquoi j’ai choisi de continuer dans cette discipline « .
A 18 ans, direction la France et Strasbourg pour poursuivre ses études et rejoindre ses sÂœurs, installées dans la capitale Alsacienne. Bien sûr, le Basket n’est jamais loin et c’est en arpentant les terrains du Parc de la Citadelle que tout va se décanter : « Un ami, licencié à l’ES, m’a proposé de venir s’entraîner avec lui. C’était la première fois que je m’entraînais en club. Puis, j’ai réalisé des essais concluant à Haguenau qui évoluait en N3. Pour moi, c’était déjà un gros niveau et j’ai pu apprendre rapidement grâce à un groupe qui m’a permis de m’adapter, car ce n’était pas facile au début. Ensuite, j’ai rejoint Souffel’, un niveau plus haut (N2). Et tout s’est enchaîné, la N1, la Pro B ». Un parcours rêvé à cette époque, et pas vraiment attendu. Car pour lui, il s’agissait vraiment de prendre du plaisir, avec ses amis : « A aucun moment, je ne m’imaginais arriver là où je suis aujourd’hui ».
Crédit photo : Myriam VogelMême si les deux clubs ont depuis connu des fortunes bien diverses (Haguenau est tombé de plusieurs divisions quand le BCS, de retour en NM1, a manqué les Playoffs de peu), Jacques ne manque pas de continuer à suivre ces équipes. Dès qu’il peut, il reste en contact avec le Président et le coach de Souffel’ et vient voir les matchs au Gymnase de Sept Arpents. Depuis, le chemin de sa carrière a pris la direction de Dijon. Une progression constante jusqu’à être nommé joueur du mois de mars en Jeep Elite: « Ce titre n’était pas une surprise, mais pas un objectif en soi non plus. Bien sûr que c’est très valorisant et très plaisant de recevoir ce type de distinctions, mais mon but premier est de rester constant dans les performances avec mon club. La suite, c’est du bonus, je prends ce qui arrive ». La suite, comme Jacques Alingué aime le rappeler, cela aurait dû être les Playoffs. Malheureusement, une blessure au tendon d’Achille va l’éloigner des terrains pendant une longue période. Cela aurait été ses premiers playoffs et l’excitation pointait avant de les disputer : « Je me sentais plutôt excité, c’est un autre championnat qui va commencer. Notre salle sera pleine et c’est vraiment une « compétition » à laquelle j’avais envie de prendre part. Cela aurait été mes premiers playoffs et j’avais envie d’aller le plus loin possible avec l’équipe. Le but était bien sûr d’avoir l’avantage du terrain pour le premier tour car on sait qu’à domicile, on est costaud mais on sera prêt pour affronter notre adversaire (ndlr : Limoges) ».
Mais Jacques profitera de ce coup du sort pour se consacrer à son autre occupation du moment, ses études. Actuellement, il suit un parcours en école de commerce afin de préparer son « après carrière » : « Je suis conscient que la carrière de sportif de haut niveau n’est pas éternelle et j’arrive à un âge où j’ai besoin de préparer mon après basket. Cette école est parfaite pour moi car elle me permet de concilier mes deux vies, sportive et étudiante. C’est aussi un bon challenge pour moi ».
L’objectif, à terme, serait d’évoluer dans le marketing sportif : « A la fin de ma carrière, j’aimerai bien me lancer dans le marketing sportif. C’est un domaine qui me plaît et si, en plus, j’ai la chance de pouvoir travailler sur un sport que je connais, je serai heureux ».
Et pour lui, concilier vie étudiante et sportif de haut niveau est largement réalisable : « C’est une question d’organisation, un rythme à prendre. Il est clair que ce n’est pas facile au début mais cela me permet aussi de m’évader, de voir autre chose. J’ai parfois besoin de prendre du recul par rapport au sport, et mes études représentent un plus dans ce cas là ». Aujourd’hui, pour ce jeune papa comblé d’un petit garçon âgé de onze mois, l’avenir ne semble pas sombre. Malgré sa blessure, il attend la suite de sa carrière sans pression pour un joueur pas forcément prédestiné à arriver à ce niveau, cette étape n’en est qu’une autre à surmonter. Et ce qui ne tue pas, rends toujours plus fort.
Crédit photo principale : Icon sport – Alsasports