Traverser l’Atlantique pour tenter de s’imposer au pays du Basket-Ball n’est pas chose aisée. Pourtant, certains tentent leur chance jeune, très jeune. C’est le cas de Paul Djoko, jeune Strasbourgeois qui a choisi de rejoindre l’Université de Northern Kentucky pour suivre ses études, mais par la même occasion, vivre de sa passion, le Basket-Ball.
Tu as rejoint
l’université de Northern Kentucky en 2017. Peux-tu nous expliquer comment
s’organisent tes études aux US ?
J’ai rejoint Northern Kentucky University à l’automne 2017.
Mon cursus universitaire s’appelle “Computer Science Major”, l’équivalent d’un
master en informatique.
Pour un étudiant
français, l’intégration n’est-elle pas plus difficile ?
L’intégration au début était un peu difficile étant donné le
changement de langue, de culture, d’environnement, etc…. Parler l’anglais
était un peu compliqué au début mais j’avais moins de difficultés à le
comprendre ce qui m’a aidé, notamment pour les cours. Néanmoins, l’intégration
était plus facile que prévu, malgré le changement de langage.
D’ailleurs, quels
regards portent tes coéquipiers sur le basket en France et en Europe ?
Mes coéquipiers n’avaient pas forcément de regard sur le
basket français étant donné qu’ils ne s’y intéressent pas trop (rires).
Cependant ils savent que le basket européen, et la France plus particulièrement
est une puissante nation du basket étant donné l’expansion de la NBA avec les
joueurs internationaux et du fait qu’il y ait de plus en plus de jeunes
européens traversant l’océan pour venir jouer dans les universités américaines.
Quels enseignements
tires-tu de ta première saison à l’Université ?
Ma première saison était en majorité une saison
d’apprentissage. Nouveau système, nouveau coach, nouvelle langue etc. ce fut un
grand changement pour moi. Le basket y est différent, tout va plus vite, les
joueurs sont plus physiques, sautent plus haut, j’ai donc dû m’adapter à ces
changements. Mais maintenant que j’ai une meilleure condition du basket universitaire,
ma deuxième saison va être plus simple pour moi et je vais avoir plus
d’opportunités de m’exprimer.
En 2016, tu as
décroché un titre de champion d’Europe 3×3 U18. Cette discipline, bien
qu’encore méconnue en France, va devenir olympique en 2020. Cela doit être un
réel objectif pour toi ?
Le 3×3 est certes encore peu connu en France mais il est
malgré tout en pleine expansion et j’observe, chaque année, qu’il y a de plus
en plus de participants, de tournois organisés et les meilleurs joueurs
français commencent à s’y intéresser. J’ai bien conscience que le fait que le
3×3 soit devenu une discipline olympique l’année dernière aide grandement à son
développement, et c’est vraiment une bonne chose car la discipline le mérite.
Les JO 2020 sont un rêve évidemment mais je reste concentré sur ce qu’il se
passe sur le moment et dans mon futur proche. Nous verrons si l’opportunité
s’offre à moi au moment voulu.
Et Paris 2024 ?
Paris 2024 serait encore plus grand pour moi étant donné que
ce serait une opportunité de disputer des Jeux Olympiques à la maison, à Paris,
mais comme dit, 2024 est encore très loin et personne ne sait ce qu’il peut se
passer d’ici là, maintenant cela reste dans un coin de ma tête et c’est
forcément un objectif.
Est-ce que cette
discipline t’a permis de développer une autre facette de ton jeu ?
Le 3×3 m’a vraiment beaucoup apporté, que ce soit dans mon
jeu ou en termes de confiance en moi. La discipline est vraiment tournée vers
le 1 contre 1 et les qualités personnelles, ce qui donne beaucoup plus de
liberté à chaque joueur de s’exprimer. Le 3×3 m’a aidé à développer mon jeu
offensif et mon leadership sur le parquet étant donné que les coachs ne se
trouvent pas en bord de terrain à nous donner des instructions. Le 3×3 est
vraiment une partie importante de mon expérience basket et je ne regrette en
rien de m’être lancé là-dedans. J’ai dû faire une croix sur l’équipe de France
cet été car j’avais des obligations avec mon université mais je reste très
proche du 3×3 et je vais sans aucun doute continuer dans cette discipline dans les
années à venir.
En foulant les
parquets des universités américaines, la NBA est-elle la prochaine étape de ta
carrière ?
La NBA est forcément un objectif pour tout joueur amoureux
du basket comme je le suis. Maintenant je reste concentré sur mon université et
mes performances au sein de mon équipe et si un jour l’opportunité se présente
je serais prêt à saisir ma chance.
Tu es proche de Frank
Ntilikina (que tu as connu à Strasbourg), te prodigue-t-il des conseils pour la
suite de ta carrière ?
Oui, je connais Frank depuis longtemps. Nous avons fait toutes nos catégories jeunes ensemble depuis la sélection du Bas-Rhin, puis au pôle espoirs, en sélection d’Alsace U15 et en club pendant 2 ans. C’est un de mes meilleurs amis et nous sommes restés très proches. Nous nous parlons souvent et il me donne souvent des conseils que ce soit par rapport au basket ou simplement par rapport à la vie de tous les jours. J’aime beaucoup parler avec lui car son parcours est incroyable et toute personne ayant des intentions de jouer à haut niveau devrait le prendre pour exemple.
Crédit photo : Northern Kentucky University