Jusqu’à la saison dernière, Pauline Lithard, jeune meneuse, évoluait à plusieurs centaines de kilomètres de son Alsace natale, à Landerneau. Après une saison pleine, ponctuée par un quart de finale en Playoffs pour le retour de son club en LFB, elle a décidé de prendre la direction de Charnay-Macon pour enfin endosser le rôle de meneuse n°1. Première partie notre entretien.
Très jeune déjà, Pauline se prédestinait à évoluer dans le sport. Le tennis tout d’abord mais le basket prit rapidement tous les dessus. Et comme bien souvent, c’est en suivant quelqu’un de proche (sa sœur Sophie en l’occurrence) que la passion naissait, sa sixième bougie à peine soufflée.
Kaysersberg fut le premier club à profiter des facilités de la jeune joueuse. Voyant le talent éclore, son coach de l’époque, Mathieu Zolger, recommandait alors à ses parents la formation d’Horbourg-Wihr.
A une quinzaine de kilomètres de son village d’origine, Pauline rencontrait Yannis Lefrang. Face à l’exigence de son coach de l’époque, la meneuse progressait et était surclassée pour jouer avec les cadettes France. A côté, les études à Strasbourg, le pôle espoir, l’internat et le retour chaque week-end dans le Haut-Rhin pour jouer avec ses coéquipières. Une vraie leçon de vie avec une ambition bien précise, travailler pour être la meilleure.
2008 marquait un vrai changement dans la vie de Pauline, au moment d’intégrer l’INSEP : « L’INSEP, cela restera une superbe expérience car tu intègres la structure qui regroupe les dix meilleures joueuses de ta génération. Tu côtoies les meilleurs dans chaque discipline, Teddy Riner, Christine Arron tu as des cours aménagés et tout est à ta disposition. Mais sportivement, ce fut un peu plus compliqué. Quand tu as l’habitude d’être toujours dans les premières et que tu fais face à ce qui se fait de mieux à ton âge, ce n’est pas toujours aisé de repasser au second plan. Par exemple, dans ma génération, j’évoluais avec Olivia Epoupa, meneuse titulaire de l’équipe de France ». Une petite année seulement, avant de rejoindre le centre de formation de Bourges, une autre référence.
Dans le Cher, Pauline découvrait une autre filière de formation. Plus d’emploi du temps aménagé, un rythme beaucoup plus intense entre les cours et les entraînements (les études, c’est important) mais la possibilité de s’entraîner avec les joueuses professionnelles : « Quand tu joues et que tu t’entraînes avec Céline Dumerc par exemple, tu gagnes énormément en expérience ». Un saut rapide vers le monde professionnel qui emmenait Pauline du côté de la Champagne en 2012.
A cette époque, Reims ne possédait pas une grande masse salariale et voulait parier sur la jeunesse. Durant ces trois années où elle pouvait démontrer l’étendue de son talent et profiter d’une place de meneuse titulaire, elle validait sa licence en STAPS. Puis, le grand saut vers Charleville : « Au bout de trois ans à Reims, je voulais goûter à la LFB. Romuald Yernaux, coach des Flammes Carolo, recherchait une meneuse en back-up d’Amel Bouderra et j’ai donc décider de rejoindre le club ». Une saison loin d’être simple au sein d’un des meilleurs clubs français : « Collectivement, ce fut une très belle saison. J’ai beaucoup progressé grâce au coach et mes coéquipières. Pourtant, j’étais un peu comme un petit poucet, je n’osais pas encore m’affirmer et étais un peu stressée. C’est pour cela que je n’ai pas été reconduite à la fin de l’année. Mais qu’importe, même si ce fut dur, c’est dans ces moments-là que tu apprends le plus ».
Pour rebondir, Pauline prenait dès lors la décision de rejoindre Landerneau. A cette époque, elle ne s’en doutait pas encore mais elle allait connaître trois ans qu’elle « n’oubliera jamais » : « je voulais retrouver du temps de jeu et des responsabilités au sein d’un club affichant une certaine ambition, à savoir la montée ». Banco ! Dès la première saison, « la meilleure de sa carrière », le pari tenté de s’éloigner tant de son Alsace natale s’avérait payant. Un titre de meilleure meneuse du championnat (12,8 points de moyenne), une défaite en demi-finale face à La Roche-sur-Yon (futures championnes) et son histoire avec la Bretagne était lancée : « on avait une grosse ambiance dans le groupe et cela se traduisait sur les parquets. Dès la deuxième saison, on parvenait à monter. L’apothéose. Ce seront des souvenirs qui resteront gravés à vie. Landerneau est un club très récent et nous étions en train d’écrire les premières pages de l’histoire du club ».