Le 12 juillet dernier, Martial Bellon et Vincent Collet ont rencontré un parterre de journalistes afin d’évoquer différents sujets concernant la SIG, en particulier le recrutement. Mais pas uniquement celui du club strasbourgeois puisque le mercato estival d’un de ses principaux adversaires, l’ASVEL, avait été abordé lors de cette conférence.
Alors que leurs avis étaient sollicités concernant la direction suivie pour la prochaine saison, Vincent Collet avait indiqué que sur un plan budgétaire, le club lyonnais était en train de prendre quelques longueurs d’avance sur les autres clubs de Pro A. Il cita à titre de comparaison l’exemple bien connu du PSG en Ligue 1. Au cÂœur (certainement) de ce sujet, la signature quelques jours auparavant du désormais ex-joueur strasbourgeois AJ Slaughter à l’ASVEL. Alors que la SIG lui avait fait une proposition de prolongation intéressante, une surenchère des Rhodaniens avait finalement attiré l’arrière américano-polonais à Lyon.
Trois semaines plus tard et lors d’une interview accordée au quotidien Le Progrès, Tony Parker, Président de l’ASVEL, a tenu à apporter sa réponse à ce sujet. Et il ne s’est pas fait prier pour délivrer le fond de sa pensée :
« On ne sera jamais le Qatar ! Nous voulons créer un modèle économique, avec la construction de l’académie et de la salle, qui se rapproche beaucoup plus de l’OL de Jean-Michel Aulas que du PSG des Qataris. Si nous étions le PSG du Qatar, nous aurions fait signer De Colo, Heurtel, ou Moerman ! Je suis très surpris par ces propos, car Vincent me connaît bien et connaît parfaitement le projet que je veux mettre en place. Nous avons fait signer Slaughter, à qui nous avons fait la même proposition financière que Strasbourg. Nous n’avons fait aucune surenchère, A.J. a simplement préféré notre projet. Quand on veut garder ses joueurs, il faut investir. Strasbourg, qui va récupérer 675 000 dollars avec l’entrée de Ntilikina en NBA, aurait pu garder Slaughter et Lacombe. Je connais les sommes que Strasbourg a proposées à Paul. Après la saison qu’il a faite et la proposition qu’il a reçue de la SIG, c’est normal qu’il soit parti. Strasbourg est un club que je respecte, qui fait du très bon boulot et a un super public, mais il faut simplement que son président dise la vérité, surtout après avoir reçu 675 000 dollars. »
Bien évidemment, le projet à long terme mis en place par TP pour l’ASVEL n’a que très peu de choses en commun avec la gestion du PSG par les qataris. La comparaison utilisée par le meneur des Spurs envers le modèle économique de l’Olympique Lyonnais semble effectivement plus juste. La livraison d’une nouvelle salle en 2020, l’ambition de rejoindre l’Euroligue d’ici deux ans (ils participeront à l’Eurocup cette saison) ou le développement de son académie sont autant d’exemples allant dans ce sens.
Néanmoins, comme l’avait justement indiqué Vincent Collet, la réussite de ce projet pourrait très rapidement créer un « gouffre budgétaire » vis-à-vis des autres clubs français. D’où la nécessité pour la SIG de se donner elle aussi les moyens de ses ambitions. Nul doute que les 675.000 dollars mentionnés par Tony Parker aideront Martial Bellon et Vincent Collet à développer tout cela et à répondre à l’ASVEL … sur le terrain.
Autre sujet abordé lors de cette conférence du 12 juillet (mais aussi par Tony Parker aujourd’hui), le départ de Paul Lacombe vers Monaco. En effet, le principal intéressé de ce transfert à lui aussi accordé hier sa première interview à un journal local.
Alors que les conditions de son départ avaient été discutées (en bien ou en mal) sur tous les forums et sites spécialisés de basket, sa « version » était attendue. Il en a notamment profité pour indiquer certaines raisons de son départ, comme la proximité de sa famille ou le fait de retrouver son ami Bangaly Fofana. Mais aussi, selon lui, un manque de considération de la SIG à son égard. Pour rappel, une offre de prolongation lui avait été soumise quelques semaines auparavant et était en bonne voie d’être acceptée.
« J’ai senti un manque de considération de la part de la SIG, presque un manque d’envie de me garder. Cela m’a un peu déçu. A Strasbourg, ils diront que ce n’est pas le cas. Cela vient peut-être de moi, je me voyais trop gros… En tout cas, ce manque d’entrain, je l’ai vraiment ressenti. Ils s’y sont mal pris. »
Malgré tout, son choix de découvrir un nouveau club et surtout un nouveau coach (V. Collet a été son entraîneur pendant 7 ans) reste compréhensible, avant peut-être un départ vers l’étranger pour celui qui vient de terminer sa meilleure saison en professionnel. Les rencontres face à Monaco et l’ASVEL s’annoncent déjà passionnantes. La saison elle vient d’être lancée aujourd’hui …