Près de quatre mois après son éprouvante (mais inoubliable) semaine qui l’a emmené des finales de Pro A à une Draft NBA, Frank Ntilikina devait attendre avec impatience ce 19 octobre 2017. Joueur français sélectionné le plus haut par une franchise (8ème), le jeune strasbourgeois était encore un inconnu en dehors du Rhénus il y a quelques mois. Mais tout a bien changé pour lui depuis.
Dès ses débuts au basket-ball à l’âge de cinq ans sur les terrains strasbourgeois, il éclaboussait de son talent. Dominateur, précoce, les superlatifs fusaient à son égard mais qu’importe, lui continuait à s’amuser et donc à progresser. Au-delà du sport, il mène une vie tranquille et équilibrée malgré le brillant avenir qui lui est promis. Après avoir intégré le centre de formation de la SIG à 15 ans, il gravit les différents échelons qui se trouvaient face à lui, avec toujours le même résultat. Il remporta son premier titre en équipe nationale en 2014 en devenant Champion d’Europe des moins de 16 ans. En parallèle, il se fit petit à petit sa place dans l’effectif pro de la SIG. Après quelques apparitions lors de la saison 2014-2015, il fut utilisé dans la rotation la saison suivante, inscrivant au passage ses premiers points en Pro A et Euroligue.
Le trophée de « Meilleur Espoir de Pro A » ne fera que récompenser sa patience et son abnégation au sein d’une des meilleures équipes françaises. C’est lors de la saison 2016-2017 qu’il explosera réellement. Malgré le départ de son coach Vincent Collet, c’est son successeur Henrik Dettmann qui le titularisa pour la première fois face au Portel au Rhénus le 15 octobre 2016. Après le départ du Finlandais, le retour de Collet ne changea rien, Franck s’installa comme un des éléments clés de l’équipe. N’hésitant pas à le responsabiliser, son développement s’accélère et ses prestations commencent à susciter de plus en plus d’intérêt outre Atlantique. Même le NY Times s’intéressa à lui et lui accorda d’ailleurs un très beau portrait. Avec ses copains de l’équipe de France, il récidive et remporte à nouveau le titre européen en décembre, cette fois-ci dans la catégorie des moins de 18 ans. Ses prestations XXL lui vaudront même d’être nommé MVP du tournoi. Un nouveau trophée de « Meilleur Espoir de Pro A » (le second) lui a même été décerné en fin de saison.
Il n’en fallait pas plus pour voir les gradins du Rhénus se garnir de scouts NBA, certains n’hésitant pas à faire plusieurs fois le déplacement. Le point d’orgue sera lors du match face à Nanterre début mai où pas moins de onze franchises étaient présentes. Cette soirée semble tellement récente pour certains et pourtant beaucoup d’eau a coulé sous les ponts depuis. Enormément de choses se sont accélérées et depuis début juillet, Frank Ntilikina est entré dans la cour des grands.
Malgré son absence à la Summer League liée à une blessure, il a profité de son été américain pour travailler et tenter d’être le mieux armé possible pour la reprise de la saison régulière. Sans toutefois se priver de revenir en France pour revoir famille et amis et même soutenir ses anciens coéquipiers lors du match de préparation à Souffelweyersheim.
Sélectionné par les Knicks pour continuer la reconstruction de la mythique franchise, il constituera avec l’Espagnol Willy Hernangomez ou le Letton Kristaps Porzingis le renouveau de l’équipe. Entouré de joueurs expérimentés, nul doute que les Knicks lui donneront le temps pour prendre ses marques. Même si la démesure de la ville peu parfois faire croire l’inverse, en atteste l’imposante publicité de Nike affichant Frank sur un immeuble de Manhattan. Comme pour nous faire croire qu’entre les terrains de la Citadelle et le Madison Square Garden, il n’y a qu’un pas. Le plus dur semble donc commencer pour Franck, mais avec le travail accompli jusque là, le sérieux d’un garçon équilibré, simple et accompagné par le soutien d’une famille toujours très proche, l’avenir se trouve clairement en face de lui.
Alors, au moment de fouler le parquet de la Chesapeake Arena d’Oklahoma ce jeudi pour son premier match, beaucoup d’images défileront certainement devant lui. Mais la plus belle sera bien celle en face de lui…