PASCAL BRIDEL, ACTUELLEMENT OBSERVATEUR POUR L’AJ AUXERRE DEPUIS DE NOMBREUSES ANNÉES, EST UN GRAND CONNAISSEUR DU FOOTBALL. RETROUVEZ CHAQUE SEMAINE, SON ANALYSE SUR LE MONDE DU BALLON ROND DANS LA RUBRIQUE « L’ÂŒIL DE PASCAL BRIDEL ». CETTE SEMAINE, IL REVIENT SUR LA CARRIÈRE D’UN JOUEUR QU’IL A BIEN CONNU, SURTOUT DU COTE D’AUXERRE…
Impossible cette semaine de ne pas relater la fin d’une carrière d’un joueur qui, même s’il n’aura pas joué en Alsace, n’aura pas laissé indifférents bon nombre de supporters alsaciens et je sais qu’il en a puisque j’en ai emmené en Bourgogne assister à un de ses tous derniers entraînements. Son look, ses acrobaties, ses 96 buts en Ligue 1 mais surtout ses deux blessures terribles auront marqué les esprits. Malheureusement, Djibril Cissé n’atteindra pas son objectif de 100 buts en ligue 1Â…
L’AJA son premier club et son club de cÂœur
Djibril Cissé a rejoint l’AJ Auxerre après avoir été repéré en 1996 lors de la coupe nationale des minimes disputée à Clairefontaine. C’est Guy Roux, comme pour beaucoup de joueurs dénichés puis formés par l’AJA, qui n’a plus lâché « sa prise » après que l’information lui soit remontée. Et c’est une relation père/fils qui s’est nouée au fil de la carrière de celui qui aura porté à 41 reprises le maillot de l’équipe de France A en y inscrivant 9 buts. Si c’est à Auxerre qu’il a démarré sa carrière professionnelle le 20 mars 1999, et forcément laissé de bons souvenirs, il aura connu par la suite d’autres formations comme Liverpool, Marseille, Sunderland, le Panathinaikos, la Lazio de Rome, les Queens Park Rangers ou encore le Qatar et la Russie avant de revenir en France à Bastia.
Il quittera l’AJA en 2004 en y ayant marqué 90 buts toutes compétitions confondues, devenant le second meilleur buteur de l’histoire du club derrière le Polonais Szarmach. A Liverpool il connaitra sa première grosse blessure à peine quelques mois après son arrivée mais sera présent en fin de saison pour la finale mémorable de la Champions League lors de laquelle il entrera en jeu et transformera son tir au but. Au Panathinaikos, il soufflera le chaud et le froid. Accueilli comme une star à l’aéroport d’Athènes lors de sa signature et terminant meilleur buteur du championnat, lors des deux saisons passées en Grèce, il se fera agresser en compagnie d’autres Français (Govou et Boumsong) lors du derby face à l’Olympiakos. Il finira officiellement sa carrière à Bastia et officieusement à l’AJA, son club de cÂœur, en s’y entraînant plusieurs mois après son opération de la hanche mais sans revenir au premier plan comme il l’aurait souhaité.
Les saltos, les rendez-vous ratés, les tables de mixage et la mode
Djibril aura marqué l’histoire du football mais pas que par ses buts. Ces saltos d’abord qui célébraient chaque réalisation au point d’exaspérer Guy Roux qui craignait plus une blessure sur ce genre d’acrobatie que sur un tacle. Il y aura aussi les rendez-vous ratés avec l’équipe de France : Il rate l’Euro 2004 pour un carton rouge obtenu avec les espoirs et surtout la coupe du monde 2006 en se fracturant une seconde fois (l’autre pied) le tibia péroné contre la Chine lors du dernier match de préparation. Il ratera un autre rendez-vous pour une autre de ces passions, les platines, avec Montpellier cette fois-ci. Loulou Nicolin lui avait reproché de faire le DJ à Montpellier pour la fête de la musique alors qu’il était en pour parlers avec le MHSC en 2013. Ses coupes de cheveux, ses tatouages auront aussi fait parler de lui et c’est fort logiquement qu’il s’est tourné vers la mode, créant sa propre marque de fabrique avec la marque « Mr Lenoir ».
Il aura donc touché ses touts derniers ballons à l’Abbé Deschamps (photo) sur les pelouses du centre de formation mais aussi avec les pros en compagnie de son pote Guillaume Colin, le fidèle préparateur physique de l’AJA et sous les mains de François Darras le non moins fidèle kiné auxerrois qui aura pris soin de lui après chaque séance. Chapeau l’artiste et bonne retraite.