Pascal Bridel, actuellement observateur pour l’AJ Auxerre depuis de nombreuses années, est un grand connaisseur du football. Retrouvez chaque semaine, son analyse sur le monde du ballon rond dans la rubrique « L’Âœil de Pascal Bridel ». Cette semaine, il nous parle de cette drôle de scène qui s’est déroulé à Belfort, le week-end dernier…
Mais à quoi sert le quatrième arbitre ? Combien de fois a-t-on entendu cette question, qui ressemble plus à une critique acerbe à l’égard de celui qui fait la police sur le bord de la touche et qui enquiquine les coachs un peu trop virulents ?
Premier changement du match
Et pourtant il arrive qu’il serve à autre chose. Ça a été le cas de Johan Hamel, le quatrième arbitre du match de clôture de la onzième journée de Ligue 1 entre Marseille et Bordeaux lorsque l’arbitre du centre, Nicolas Rainville s’est vite claqué au bout de treize minutes de jeu. Ce genre d’événement est toujours particulier et fait sourire plus que lorsque c’est un joueur qui se claque, pour preuve le premier changement du match a d’ailleurs été l’objet d’un Tweet des Girondins de Bordeaux officiel. Et pourtant l’on ne peut pas reprocher au corps arbitral de ne pas prendre au sérieux la partie échauffement, les hommes en noir s’étant de plus en plus perfectionnés dans ce domaine même chez les plus jeunes arbitrant des rencontres de U17 ou U19 auxquelles j’ai déjà assisté cette saison.
Le quatrième arbitre recruté dans la tribune
Mais imaginez un seul instant que ce quatrième arbitre n’existait pas et qu’il faille le chercher dans les tribunes du vélodrome parmi ceux qui ont une licence sur eux ! Cela ne vous rappelle rien ?
Août 2015, le 7 très précisément, pour la « dernière des premières » journées de National que les SR Colmar auront disputé à ce niveau, les verts accueillent Chambly. Une rencontre arbitré par monsieur Kristo qui se blesse lui aussi très rapidement lors de la première période avant que le speaker ne lance un appel pour dénicher la perle rare qui se serait déplacée au match avec sa licence d’arbitre en poche. A l’époque l’heure de gloire était pour Jérôme Dehaut, arbitre Alsacien qui s’est retrouvé sous les feux des projecteurs du Stadium en étant propulsé du district au National.
Et vendredi dernier, bis répétita au stade Serzian à Belfort où les locaux recevaient le surprenant promu Concarneau. La scène était assez cocasse lorsque le juge de touche officiant le long de la tribune agitait véhément son drapeau alors que l’action se déroulait dans l’autre moitié de terrain qui n’était pas de sa responsabilité. Ni une ni deux le match est arrêté et, comme à Colmar la saison dernière, c’est le speaker de l’ASMB Ian Boucard qui a cette fois-ci lancé l’appel du désespoir en direction de la tribune. Immédiatement Joël Niederhoffer a dévalé les marches menant au terrain pour se présenter avec son sésame qui allait lui permettre de compléter le corps arbitral pour la dernière demi-heure du match. Un petit tour au vestiaire, quelques consignes de prodiguées et voilà notre intérimaire longeant la ligne de touche opposée drapeau à la main.
Et voilà comment Joël a marché sur les traces de Jérôme en connaissant la même aventure qu’a vécu le Haut-Rhinois 14 mois plus tôt. J’y vois même un clin d’Âœil amusant à un Colmarien qui fut arbitre par le passé qui se prénomme Joël et se nomme Jérôme.