écarté de le Ligue 1 depuis son apparition à Monaco le 19 janvier dernier (victoire de Strasbourg 1-5), Lionel Carole a retrouvé le chemin de la compétition ce week-end avec l’équipe réserve du Racing Club de Strasbourg. Le latéral gauche a disputé une mi-temps face à Vauban où il n’aura pas su briller. Ce samedi, l’ancien troyen pourrait être du voyage à Nîmes. On revient sur l’entretien que le joueur nous a accordé la semaine passée.
Tu as retrouvé l’entraînement collectif il y a quelques semaines, cela doit faire plaisir ?
Cela fait énormément plaisir de retrouver l’équipe. Je pense qu’on peut le voir tout de suite parce que j’en ai beaucoup chié ces dernières semaines pour essayer de revenir au plus vite et au mieux. Et là, avoir de bonnes sensations dès le départ, ça fait plaisir.
Cela a été très difficile pour moi. Je ne suis pas un joueur qui me blesse durant la saison. J’ai fait plus d’IRM cette saison que dans toute ma carrière. Cela me choque moi-même d’avoir autant de blessures, c’est le football. C’est des galères qu’il faut passer, c’est derrière moi maintenant. J’ai beaucoup bossé pour revenir, il faut encore que je bosse, que je puisse retrouver le rythme. Il reste encore beaucoup de matchs avant la fin de la saison, donc pouvoir aider l’équipe ce serait très bien !
Pas trop dur d’être écarté quand l’équipe tournait si bien en janvier ?
Quand on ne joue pas, c’est vraiment différent car on est moins dans l’émotion, on est pas au contact direct du match, on a un oeil un peu extérieur, on est plutôt dans l’analyse. J’ai vu l’équipe en janvier. Elle a fait des superbes performances, même si en ce moment c’est un peu plus dur, mais les résultats en janvier permettent de relativiser.
Malgré ma blessure, ce n’était que du bonheur ! Grâce aux performances l’équipe s’est qualifiée en finale de Coupe de la Ligue. On a accroché les premières places, c’était un total régal de voir mes partenaires, les joueurs avec qui je suis censé jouer normalement (rires) pouvoir réaliser de telles performances, cela motive encore plus pour revenir. C’est une source de motivation !
On imagine qu’il peut y avoir une forme de solidarité entre les joueurs blessés ?
On est dans la même galère. Quand on est sur le terrain, on ne voit pas les séances des joueurs blessés. Nous, on est là en soins, on est en salle de muscu ou avec les préparateurs physiques au même moment. Il y a une petite sorte de solidarité, on essaie de s’encourager. Moi je viens de reprendre les autres sont là à me dire « c’est bien tu reprends, continue ! », cela créé des petites affinités entre nous. Mais on est un même groupe, une même équipe, et, ce vestiaire là, il vit très bien !
Le dispositif actuel est-il sur-mesure pour toi et Kenny Lala ?
Je pense que le dispositif actuel (5-3-2) est sur-mesure pour l’ensemble de l’effectif. Il faut souligner qu’on a trois très bons défenseurs centraux, car s’il fallait choisir entre Koné, Mitro (Mitrovic) et Pablo (Martinez), cela serait compliqué ! Là, les trois dans l’axe sont extraordinaires, le milieu fait un super boulot. C’est l’effectif au complet qui est taillé pour ce dispositif.
C’est certain que pour nous, les latéraux, ça nous décharge un peu de nos tâches défensives. Moi, par exemple, j’ai Pablo Martinez qui couvre et qui est très proche de moi. C’est pour cela que je suis un peu plus porté vers l’avant et que j’ai un peu plus de liberté. Certaines équipes ont vraiment du mal et, par moments, je peux vraiment me retrouver tout seul (dans le couloir). On a réussi à mettre pas mal de formations en difficulté grâce à ce système. Mais maintenant les équipes se préparent, elles font beaucoup plus attention et mettent des dispositifs pour nous contrer. C’est à nous de redoubler d’efforts et de devoir se réadapter, on a des progrès à faire continuellement.
Avais-tu déjà évolué dans ce dispositif ?
J’ai jamais évolué dans ce dispositif, j’ai l’habitude de jouer à quatre derrière. Moi je m’adapte, je suis formé à quatre et j’ai les bases. Plus jeune, j’avais testé ce dispositif et j’avais eu beaucoup de mal. J’ai pris un peu d’expérience et j’ai pris de la maturité et je me suis bien adapté. Il préciser que ça fonctionne avec les joueurs que nous avons car tout le monde ne peut pas jouer comme ça ! Ce sont vraiment les joueurs qui sont taillés pour ce système. Il y a une grosse intelligence de jeu de la part de tout l’effectif et beaucoup de travail. Le tout ensemble fait qu’il y a une bonne cohésion.
Est-ce un système qui peut tenir dans la durée ?
Cela dépend des joueurs. Il suffit qu’on perde Kenny Lala et un défenseur central, cela sera compliqué de poursuivre sur ce dispositif-là. Tous les systèmes se valent, cela dépendra du coach et des joueurs. Demain, on peut être amené à repasser à quatre derrière et il faudra s’adapter. Tout dépendra de l’animation qu’on met dedans, c’est ce qu’il y a de plus important ! Des équipes mettent ce système pour contrer les adversaires, nous c’est vraiment notre système ! On l’a mis en place en pensant à nous et nos qualités. C’est d’ailleurs pour ça qu’on le garde sur du long terme.
Pour finir, un petit mot sur les supporters ?
J’ai connu de très grosses ambiances en Turquie, mais franchement, ici, c’est puissant. Des fois, on arrive même pas à s’entendre quand on est à deux mètres l’un de l’autre et on a envie de dire au stade de faire moins de bruit (rires). C’est extraordinaire, on sent une vraie passion. Il y a au moins quinze équipes qui doivent nous envier dans ce championnat. Avoir un stade plein à chaque rencontre, cela fait une grosse différence !