Être le président d’un petit club qui arrive à atteindre les 32èmes de finale de la Coupe de France, n’est pas toujours un cadeau. Effectivement, comme l’indique Aziz Soylu, président de l’Olympique Strasbourg, organiser la rencontre face à l’AS Saint-Etienne c’est particulièrement compliqué. Surtout sans réel soutien…
Exactement. Je vais te dire, honnêtement, j’ai bien fait de savourer une ou deux heures après notre qualification contre Epinal. L’organisation de ce match me met KO. Je suis monté à Paris pour le tirage au sort des 32emes. T’imagines, quand je suis rentré, j’ai couru à droite et à gauche pendant neuf jours pour essayer d’organiser cette rencontre. Comme je n’y arrivais plus, on a décidé de délocaliser le match à Sainté. Avec ma femme et mes enfants, je pensais pouvoir souffler pour voir de la famille et des amis sur Paris. On m’a appelé sur la route, j’ai dû m’arrêter sur une aire de repos pour une conférence téléphonique avec les représentants du Racing, de la fédé et de la ville.
Moi je ne savoure rien du tout. Si j’avais su que j’allais vivre tout ça, je n’aurais même pas essayé de gagner le huitième tour. On est passé de la joie à la déception, à l’angoisse, à la peur. Ce devait être une fête, c’est un cauchemar. Si on arrivait à vendre les 9 000 places, ce serait vraiment une belle réussite. Mais je n’ai aucune garantie. A ce jour, on n’a même pas vendu 1 500 places. On n’a pas eu le soutien qu’a eu Andrézieux par exemple. Eux, en une après-midi, ils ont vendu 5 000 places pour leur match contre l’OM. Hier soir, ils étaient déjà à 8 000 places. On a une dizaine de points de ventes mais on n’a pas la billetterie de Saint-Etienne comme peut l’avoir à sa disposition Andrézieux. Je ne sais pas où on va, on attend de voir. On fera les comptes à la fin. Je crains qu’ils soient dans le rouge à cause de ce match contre les Verts…