Romain Heinrich n’a pas froid aux yeux ! Ce jeune alsacien de 26 ans a d’abord fréquenté les pistes d’athlétisme avant d’atterrir par pur hasard dans un bobsleigh pour la toute première fois en 2011. « J’étais en Alsace jusqu’à mes 19 ans, à l’issue j’ai intégré une école d’ingénieur à Grenoble, j’étais très investi dans l’athlé où je participais régulièrement aux championnats de France. Ceux qui faisaient du bob ont vu mon profil et m’ont contacté. Je n’étais pas forcement intéressé dès le départ. Puis je suis parti en vacances au ski avec des amis alsaciens. Ils m’ont poussé pour que je teste, et je l’ai fait. C’était vraiment impressionnant, j’ai été secoué, mais les sensations furent excellentes. Après ce petit test j’ai fait quelques essais de poussée, et neuf mois plus tard j’intégrais l’équipe de France. Tout en continuant mes études ».
Pousseur au sein de l’équipage Costerg, Romain Heinrich décide maintenant de changer de rôle en devenant pilote. Un véritable changement de cap qui n’a pas fait que des heureux « Loïc Costerg a été un peu déçu de mon départ, il comptait sur moi comme pousseur, mais la fédération des sports de glace a vu cette décision d’un bon oeil. Une nation peut compter plusieurs équipages, en coupe du monde cela peut aller à trois, et en Europe à quatre. C’est une très belle opportunité pour moi, si cela fonctionne, ce sera une bonne chose d’avoir deux équipages. En tout cas, mon club (le CBLS Macot La Plagne) me soutient énormément et ça c’est important à mes yeux « .
Etudiant jusqu’aux JO de Sotchi (2014), Romain Heinrich a donc décidé de rempiler « L’appel du sport m’a fait repartir pour un an et demi ». Issu d’une famille de grands sportifs, l’Alsacien peut compter sur l’appui sans condition de ses parents « Sur un projet sportif, quel qu’il soit, ils suivent. Ils ont un peu peur lors des chutes, mais ça c’est normal. Je me suis blessé une fois lors d’une chute, j’avais eu une disjonction de l’épaule, j’avais eu beaucoup de chance car c’était la toute fin de saison. En quatre années en équipe de France j’ai comptabilisé 89 sélections en équipe nationale sur 93 ou 94 possibles ».
Un sport qui évolue moins depuis quelques années, mais le natif de Colmar souligne l’importance des détails « L’une des grandes performances dans le bob c’est de pousser fort dès le départ, avoir de bonnes trajectoires. Il n’y a pas vraiment d’évolution comme il y avait 40/50 ans en arrière. Aujourd’hui c’est plus de l’optimisation. Les pistes sont toujours les mêmes, on connait les trajectoires. On cherche essentiellement à faire évoluer les techniques d’entrainements ».
Le Haut-Rhinois n’oublie pas d’où il vient « Depuis que je suis dans ce projet, j’ai une triple-nationalité. Alsacien de coeur, j’ai organisé ma vie en Isère pour l’entraînement physique et en Savoie pour le pilotage. Lorsque mon projet s’arrêtera, oui je reviendrai en Alsace, la question ne se pose pas » !