À Kitzbühel lundi après-midi en Autriche lors du premier match amical remporté contre Hoffenheim (1-2), Gerzino Nyamsi a joué 70 bonnes minutes de jeu au milieu de la défense à trois.
“J’ai eu de bonnes sensations à un poste où je suis habitué à jouer. Comme c’était un match de reprise, l’objectif était, un peu pour tout le monde, de surtout reprendre ses marques. On y est plutôt bien arrivé”, glisse-t-il lors de l’entretien téléphonique que nous avons calé avec lui depuis le Tyrol autrichien.
“C’était quand même compliqué de jouer sous cette forte chaleur. Mais il fallait lancer cette tournée estivale. J’ai joué un peu plus longtemps (comme le capitaine Guilbert sorti au même moment, NDLR). C’était prévu avec le staff, j’en suis content”, complète le Franco-Camerounais.
Après un dernier championnat compliqué, collectivement comme personnellement, le robuste défenseur strasbourgeois – apparu à 20 reprises (19 titularisations et une entrée en jeu) lors du précédent exercice – ne veut surtout pas rester bloqué dans le passé. À l’issue du maintien le 28 mai dernier à la Meinau face au Paris SG (1-1), il avait “donné rendez-vous aux supporters” à la reprise du prochain championnat.
« J’ai énormément d’ambitions »
“Je ne vis pas dans le passé. Lors du dernier championnat, c’était compliqué. Cette année, je repars à zéro. Je suis dans l’objectif de performer et de, bien sûr, me montrer sous mon meilleur jour. J’ai énormément d’ambitions”, affiche sereinement le garçon né un 22 janvier 1997.
Débarqué en Alsace à l’intersaison 2021, l’ex-Rennais s’était rapidement adapté au projet de jeu de Julien Stéphan, s’imposant dès les premiers mois comme un taulier de la défense de Strasbourg. Lors de ce championnat de tous les records, le roc strasbourgeois – comme on aime le surnommer – avait été titularisé 33 fois. “Oui, j’avais réalisé une belle saison”, se contente de commenter celui qui avait connu des débuts rêvés sur les bords de Krimmeri.
Se projetant désormais sur un futur qu’il espère radieux, “Gerzi” est de retour au travail depuis le 3 juillet dernier, date de la reprise de l’entraînement au cours duquel il a pu rencontrer le nouvel entraîneur, Patrick Vieira, officiellement intronisé le même jour.
“Mes premières impressions sur le coach et son staff sont très bonnes. Ils sont arrivés avec leurs idées, beaucoup d’envie et de disponibilité. Pour nous, c’est l’idéal. Sachant que des membres de l’ancienne équipe technique sont restés au club (Cassard, Kuentz, Le Scornet, Jahier, NDLR). On s’est renforcé (avec les Britanniques Wilson et Nevin pour le moment, NDLR), le staff est désormais un peu plus étoffé”, se réjouit le natif de Saint-Brieuc avant de confirmer ce que nous avons pu observer lors des premiers entraînements et de la rencontre face aux Allemands concernant la philosophie prônée par Patrick Vieira.
« Le coach met ses principes de jeu en place à l’entraînement, dont la circulation fluide du ballon, la possession mais aussi le fait de ressortir proprement et sereinement la balle en permanence. Ensuite, on travaille au mieux pour mettre tout cela en place en match. Lors de cette première opposition, on a pu se jauger sur ce début de préparation estivale. Je suis un joueur qui aime avoir le ballon dans les pieds, donc ça ne me dérange pas du tout de jouer de cette façon. »
Reste à savoir dans quel dispositif coach Vieira, qui a plutôt l’air d’être un féru du 4-3-3, fera évoluer ses protégés au départ de la prochaine Ligue 1. Contre Hoffenheim, c’est avec une arrière-garde composée de cinq joueurs que le technicien de 47 ans a démarré son aventure strasbourgeoise. « Depuis que je suis à Strasbourg, on a presque toujours évolué avec trois défenseurs centraux. C’est un dispositif qui me plaît. Mais, avant d’arriver au Racing, j’ai quasiment tout le temps joué dans un schéma plus traditionnel avec deux axiaux et une défense à quatre. Il suffit juste de s’adapter. Que l’on soit à quatre ou à cinq en défense, j’ai mes repères et je sais me placer », explique Nyamsi.
Qu’importe, donc, le schéma : ce que souhaite Gerzino Nyamsi, c’est enchaîner les rencontres en championnat. “Mon principal souci, c’est de jouer. Le rachat et les autres actualités, ce n’est pas de mon ressort. Je fais simplement tout ce qui est en mon possible pour jouer le maximum de matches et montrer ce dont je suis capable”, poursuit-il.
« La concurrence fait toujours du bien »
Et ce n’est pas la signature d’Abakar Sylla, défenseur central ivoirien acheté pour quelques 20 millions d’euros – soit le plus gros transfert de l’histoire du Racing – ou la potentielle arrivée d’un autre axial expérimenté, comme l’a récemment annoncé Loïc Désiré, qui vont perturber les ambitions du défenseur âgé de 26 ans.
« Dans le milieu du football, la concurrence fait toujours du bien. Et ça ne me fait pas peur, je l’ai toujours répété. Qu’il y ait de nouvelles arrivées avec d’importants montants, c’est bien pour le club puisque cela veut dire qu’il grandit. En tant que joueur, on se doit de tout donner pour jouer. Cela va juste me pousser à donner le meilleur de moi-même pour pouvoir exister et me faire ma place. Globalement, les nouvelles signatures vont augmenter le niveau du groupe et pousser chacun à se surpasser. On va se tirer vers le haut, c’est une bonne chose », conclut Nyamsi.
Ce vendredi à Grödig en Autriche, le déterminé Gerzino Nyamsi et ses partenaires, en stage dans le Tyrol autrichien jusqu’au 23 juillet, disputent leur deuxième match de préparation face au Besiktas sur les coups de 16h.