C’est une soirée qui s’annonce riche en émotions. Samedi soir (21h) dans un stade de la Meinau qui va accueillir son 19e match consécutif à guichets fermés cette saison (26e sur deux saisons consécutives), les Bleus vont se mesurer à l’ogre parisien venu sceller définitivement en Alsace son titre de champion de France.
Les caméras du pays tout entier seront d’ailleurs tournées vers cet enjeu majeur, tout comme les dizaines de journalistes faisant occasionnellement le déplacement à Strasbourg, ou les spectateurs venus voir de leurs propres yeux les stars que sont Kylian Mbappé ou Lionel Messi.
Vers un maintien officiellement acquis à la Meinau ?
Mais pour les vrais amoureux du Racing strasbourgeois, l’essentiel est ailleurs. Ayant manqué le coche le week-end passé à Troyes (1-1), les Strasbourgeois vont, s’ils ne perdent pas contre le club de la capitale – ou si Auxerre (16e) ou Nantes (17e) ne gagnent pas dans un même temps – assurer de manière officielle leur maintien dans l’élite du foot français. « On est dans une situation très favorable, mais mathématiquement, ce n’est pas encore acquis. (…) Je dois terminer la mission qui m’a été confié à mon arrivée à la mi-janvier », évalue le superstitieux Frédéric Antonetti.
« Une équipe prédestinée à jouer le maintien »
Au terme d’une saison de tous les doutes où trois entraîneurs – Julien Stéphan, Mathieu Le Scornet et désormais Antonetti – auront, chacun leur tour, pris place sur le banc strasbourgeois. « Ce championnat a été hyper difficile, mais, on sait aussi, que le Racing est une équipe prédestinée à jouer le maintien chaque année. Il est clair qu’on était inquiet tout au long de la saison. Maintenant, on peut dire que le club est sauvé », savoure Daniel De Almeida, le président du « Kop Ciel et Blanc », une association de supporteurs présente à chaque match.
7 joueurs pourraient dire adieu à la Meinau…
Au-delà de la survie d’une formation bas-rhinoise remontée en première division il y a désormais six années, sept joueurs strasbourgeois pourraient faire leurs adieux au peuple alsacien dans cette mythique enceinte meinovienne. Le plus illustre d’entre eux, Dimitri Liénard, 35 ans et 330 rencontres officielles en bleu, qui arrive en fin de contrat à Strasbourg cet été.
Une décennie à défendre corps et âme un écusson qu’il a tant honoré. « Il va fêter ses dix ans ici, pas son dernier match avec le Racing. Des discussions auront ensuite lieu…, tient à rappeler coach Antonetti. Dimitri ? C’est une histoire fabuleuse, voire extraordinaire ! Il a grimpé les étages en même temps que le club. Rien que pour ce parcours, il mérite un chapitre dans le grand livre du Racing », considère le sexagénaire corse.
« Ce joueur est un exemple. « Dim » a tout connu à Strasbourg, du championnat de National à la Ligue 1 avec des descentes et des remontées. Peu de joueurs ont un tel parcours. Réussir à gravir les échelons de la sorte, je ne peux que lui tirer mon chapeau. Son état d’esprit est exemplaire. Dans le futur, le Racing tient un ambassadeur de grand niveau », estime de son côté Morgan Sanson.
S’agira-t-il de sa dernière à la Meinau ce week-end face au club de la capitale ?
L’avenir nous le dira, mais, quoi qu’il en soit, une salve d’applaudissements est d’ores et déjà prévue à la 11e minute de jeu, en référence à son numéro de maillot, ainsi qu’un tifo qui devrait notamment lui rendre hommage.
Dernière danse pour Gameiro ?
Un autre taulier de l’équipe arrive doucement au terme de son contrat de deux ans. Kévin Gameiro, revenu au sein de son club formateur à l’été 2021, veut continuer à jouer au football. À 36 ans, l’ex-international français qui, comme Liénard apparaît moins sur les pelouses de Ligue 1 depuis plusieurs semaines, n’est pas encore fixé sur son avenir. « On aurait aimé que les choses soient figées avant. Kévin, je le connais depuis qu’il est gamin. Je l’apprécie grandement, j’aimerais qu’il continue à Strasbourg », nous confie Daniel De Almeida.
Nul doute qu’un hommage sera également rendu à ce « super mec » pour reprendre les mots d’un de ses partenaires de jeu. « Je l’ai découvert en arrivant à Strasbourg en début d’année. Certes, il a moins de temps de jeu, mais il s’arrache chaque jour. Ce sont des gars comme lui et « Dim » qui nous ont permis d’en être là et d’entrevoir enfin la lumière après ces mois compliqués », livre Sanson.
Sanson remercie Strasbourg, une dernière pour Dagba contre son club ?
Prêté par Aston Villa fin janvier, ce dernier a« kiffé son passage » à Strasbourg où il a pu se relancer – un but et deux passes en 16 matches – après de longs mois difficiles à Birmingham. « Merci au Racing de m’avoir permis de me remontrer en Ligue 1 et en France », juge celui qui, en plus de représenter un salaire trop important pour les finances du club, est sous contrat en Angleterre jusqu’en 2025.
L’autre garçon prêté, à savoir Colin Dagba, pourrait apparaître pour la dernière fois à la Meinau… face au club à qui il appartient, le Paris SG.
Djiku également en fin de contrat
Quant à Alexander Djiku, lui aussi arrivant en fin de bail en Alsace, il ne pourra pas être présent sur le pré lors de cette dernière de la saison dans l’enfer de la Meinau. « Je regrette qu’il ne puisse pas participer à cette fête. Il est notre leader mental. C’est un exemple ! Il sera avec nous à Lorient le week-end suivant », constate l’entraîneur strasbourgeois au sujet de l’international ghanéen, expulsé pour un rouge direct contre l’ESTAC, mais qui s’en sort avec seulement un match ferme de suspension.
Ne souhaitant évoquer la suite de sa carrière tant que le Racing n’est pas assuré de passer les vacances en Ligue 1, le guerrier Djiku, tout proche de quitter Strasbourg avant le début de cette saison, pourrait aussi dire au revoir à la Meinau après quatre années de bons et loyaux services dans le Bas-Rhin…
Quel avenir pour Le Marchand et Kawashima ?
À 33 ans, Maxime Le Marchand se dirige tranquillement vers une fin de contrat. Arrivé de Fulham à l’intersaison 2021, le défenseur breton doit lui aussi être fixé sur son avenir. Tout comme le quadragénaire Eiji Kawashima, opéré d’une épaule et manquant la quasi-intégralité de la saison. Le contrat du portier nippon arrive à son terme.
Au total, ce sont sept joueurs strasbourgeois qui pourraient, en fonction des négociations qui vont certainement animer le mercato estival, faire leurs adieux au si fidèle public alsacien samedi soir…