Pascal Bridel, actuellement observateur pour l’AJ Auxerre depuis de nombreuses années, est un grand connaisseur du football. Retrouvez chaque semaine, son analyse sur le monde du ballon rond dans la rubrique « L’Âœil de Pascal Bridel ». Cette semaine, il revient sur de tragiques évènements qui touchent le football en France…
Écrire chaque semaine un éditorial est avant tout lié à une source d’inspiration. Il faut trouver le sujet dont on a envie de parler mais qui va aussi donner envie d’être lu, puisque il s’agit bien là de l’objectif final. Et pour cela il faut être à l’affut de l’actualité et pas que footballistique, mais vous allez aussi découvrir qu’il faut vérifier ses sources Â…
Coup de feu par-ci, coup de feu par-làÂ…
Et justement en ce début de semaine je me suis alimenté en informations diverses à la recherche d’un sujet qui vous passionnera. Bon je vous dirais que de nos jours la rubrique des faits divers est en général bien garnie et qu’il y serait plus facile de trouver cette inspiration dont je vous parlais. J’ai ainsi relevé une fusillade qui a eu lieu dimanche à Saint-Laurent du Var, non loin de l’ami Wilfrid Gohel dont je vous parlais récemment, suite à une course poursuite après qu’un automobiliste ne ce soit acquitté de son droit de passage au péage autoroutier. Plus de peur que de mal, malgré trois coups de feu tirés par les forces de l’ordre l’individu en question n’a pas vu son pronostic vital engagé. Le même jour que la fusillade du péage, lors d’une battue en forêt de la plaine de Walsch près de Sarrebourg, une biche a surgi des fourrés et deux chasseurs ont fait feu dans sa direction sauf que ce n’est pas l’animal qui a été touché mais un chasseur de la cinquantaine venu des Yvelines traquer le gibier en Lorraine. Ce dernier n’a pas eu la même chance que le délinquant routier du sud de la France et a été mortellement touché au thorax. Malheureusement, dans un monde de plus en plus dingue, ce genre de faits divers fait quasiment partie de choses qui ne surprennent plus et après les avoir lu on passe à autre chose.
Se faire justice soi-même doit rester une image
J’ai donc poursuivi ma lecture en pensant me diriger vers le sport, plus précisément le football et un de ces compte rendu relatant un tacle un peu appuyé, somme toute chose courante dans le monde du ballon rond, et le joueur fauché en pleine surface qui va se faire justice soi-même en transformant le penalty. Mais je n’étais pas au bout de mes peines et une information laissait présager qu’il y en a un qui n’aurait pas compris la signification du terme « se faire justice soi-même » en matière de football.
Ce qui devait être un paisible dimanche après-midi au bord d’un terrain du district fluvial de Haute-Normandie a failli tourner au drame. Pour le compte du championnat de troisième division le leader Elbeuf se déplaçait à Canteleu et après un tacle jugé sévère, la victime de ce geste un peu rugueux a eu un comportement pour le moins étrange. Je me souviens du surnom de Lucky Luke que portait Bruno Bellone, l’ailer français champion d’Europe 84 avec les bleus. Le joueur de Canteleu pourrait être affublé du même surnom car il a également dégainé plus vite que son ombre sauf que son sac de sport ne contenait pas que ses chaussures à crampons mais également un fusil avec lequel il a grièvement blessé le joueur d’Elbeuf. Lucky Luke se serait trompé de balles ! Source l’Alsace : » Ce dimanche, un match de football a fini dans les coups de feu après qu’un joueur a taclé l’un de ses adversaires « , rapporte Paris-Normandie. Le ton serait monté entre les deux joueurs, jusqu’à ce que celui de l’équipe de Canteleu n’aille chercher une carabine de type 22 long rifle, et s’en serve pour tirer dans les jambes de son adversaire de l’équipe
Mais il n’y a pas que l’inspiration qui est nécessaire pour rédiger chaque semaine un édito : Il faut aussi s’assurer que les sources relatées soient exactes et en fouinant un peu plus sur cette affaire de coups de feu en Normandie, il s’avère que ce n’est pas après le tacle invoqué que la partie a dégénéré mais suite à un contentieux qui datait de novembre 2015. Mais qu’importe, ni la première version ni la réelle ne m’enchantent et si malheureusement, comme je l’ai dit, les faits divers liés aux armes à feu sont de plus en plus monnaie courante que les voyous laissent les terrains de foot aux amoureux de ce sport et aillent régler leurs comptes ailleurs !